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La ville dite bastide a sans doute été
fondée dans la seconde moitié du XIIIe siècle par les seigneurs de
Castelnau-Bretenoux sur l'emplacement de la villa de Breteneo. Elle prend le
nom de Villefranche d'Orlinda ou de Bretenos. Sa première charte de coutumes
connue date de 1277. La ville compte au nombre des "villes basses" et elle
est à ce titre représentée aux Etats du Quercy en 1309, 1311, 1601 et 1606.
Elle est construite sur un plan régulier, avec une place carrée excentrée
bordée de couverts. Le tracé des voies et des parcelles est en grande partie
conservé à l'intérieur de l'enceinte, et à l'extérieur dans les quartiers
sud-est et sud-ouest. De nombreuses andrones subsistent entre les maisons.
Possession des Barasc de Béduer au XIIIe siècle, la "roque" de Brengues
passe ensuite dans celles des Cardaillac-Brengues ; d'après l'abbé de
Fouilhac, une porte fortifiée aurait été ajoutée en 1347. En 1504, la
seigneurie de Brengues est à Jean de Cardaillac, seigneur de Cardaillac.
C'est l’archétype du château "des Anglais", que les terres du Quercy, et
plus particulièrement la vallée du Lot en amont de Cahors, ainsi que la
vallée du Célé, abritent, plaqués contre les parois rocheuses des falaises
dominant ces deux rivières. Demeures semi-troglodytes, elles possédaient
tous les attributs du château ou du donjon féodal: tours, créneaux,
mâchicoulis et meurtrières. Juchés sur des plates-formes étroites, faisant
corps avec les parois vertigineuses des falaises, d’un accès difficile,
voire dangereux, ces châteaux, que l'imaginaire populaire attribua
ultérieurement à l’occupation anglaise de la guerre de Cent Ans, en prirent
le nom, ou, celui plus mythique mais chargé d’autant de crainte, de "château
du Diable". Le château de Brengues ne faillit pas à la règle, dont les
vestiges semblent toujours monter la garde au-dessus du village. La
fortification était particulièrement importante. L'appareil et les formes
des baies peuvent permettre de dater le principal bâtiment conservé du XIIe
siècle. La porte sud, munie d'une archère cruciforme, pourrait être celle
que mentionnait l'abbé de Fouilhac au XVIIe siècle. En 1831, J.-A. Delpon
mentionnait deux portes, dont une (alors très ruinée) a disparu, des restes
de constructions, dont le grand bâtiment qui subsiste, et, dans le rocher,
des trous d'encastrement de poutres, ainsi que des galeries où furent
retrouvés des ossements humains et des fossiles d'animaux pré-historiques.
Les parties conservées sont bâties en pierre de taille de calcaire, ou en
moellons soigneusement dressés et assisés. La porte sud, barre le chemin du
causse à Brengues. La porte proprement dite, à arête vive, est couverte d'un
arc brisé et d'une arrière-voussure segmentaire brisée ; un trou barrier est
ménagé dans le tableau. Elle est accompagnée d'une archère cruciforme dont
le croisillon est patté et dont l'ébrasement intérieur est couvert par des
linteaux sur coussinets. Le bâtiment conservé a été élevé sous un surplomb
du rocher, deux murs en L, soigneusement bâtis en petit appareil de
calcaire, fermant l'abri naturel. L'accès se fait dans l'étroite élévation
en retour, sud, par une porte dont l'arc et l'arrière-voussure sont en
plein-cintre. Du côté est, au rez-de-chaussée, la seule ouverture est un
jour en meurtrière. Les parties hautes présentent des baies dépourvues d'alettes,
couvertes en plein-cintre, forme qui semble bien être leur forme d'origine :
en dépit des réparations et restaurations, leur mise en oeuvre ne laisse
guère de doute.
Éléments protégés MH : les restes du château de Brengues : inscription par
arrêté du 30 octobre 1925.
château de Brengues
46320 Brengues, propriété de la commune, vestiges inaccessibles...
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