|
Le castrum médiéval de Capdenac a succédé à un oppidum
qui a connu une importante occupation protohistorique puis antique, qui
s'est prolongée pendant le haut Moyen Age. Il apparaît dans la Vita de saint
Géraud d'Aurillac (vers 855 - vers 918), à l'occasion d'une guérison
miraculeuse. En 1095, les seigneurs de Capdenac font partie des "avoués-défenseurs"
de l'abbaye de Figeac qui sont excommuniés par le pape Urbain II. En 1180,
pour s'opposer à l'avancée des troupes du roi d'Aragon, le comte de Toulouse
campe devant le castrum de Capdenac : on compte parmi nobles engagés à ses
côtés un Adhémard de Capdenac et un Bertrand de Balaguier, qui appartiennent
sans doute à des familles qui se partagent la seigneurie. De fait, les
coseigneurs semblent relativement nombreux : lors de l'hommage à Simon de
Montfort en 1214, ils sont mentionnés collectivement, et ce ne sont pas
moins de quinze coseigneurs qui figurent sur la charte des coutumes
octroyées en 1291, dont quatre Balaguier et cinq Capdenac. Le castrum reste
partagé entre une multitude de coseigneurs jusqu'à la Révolution. D'abord
aux comtes de Toulouse, la suzeraineté passe aux rois de France qui
confirment à plusieurs reprises les privilèges des habitants de Capdenac au
cours du XIVe siècle, mais la place forte est placée sous l'autorité des
comtes d'Armagnac devenu comte de Rodez en 1302, qui la conservent jusqu'en
1518, où elle est vendue à Galiot de Genouillac, seigneur d'Assier. Devenue
citadelle protestante, elle fait partie des places de sûreté accordées aux
Réformés par l'Edit de Nantes.
En 1214, Simon de Montfort n'avait pas exigé la démolition des
fortifications de Capdenac, qui demeure une place forte stratégique à la
frontière entre Quercy et Rouergue. Pendant la guerre de Cent ans, la
forteresse n'est jamais prise par les Anglais, alors que la garnison qu'y
tenait Dorde de Lentillac en 1352 se composait de dix cavaliers, huit
lanciers et douze arbalétriers. Les coseigneurs ne possédaient pas de
châteaux à l'intérieur de la place dont la protection était assurée par les
fortifications du castrum, dont l'entretien incombait aux coseigneurs et aux
consuls. Le vestige le plus ancien de l'enceinte pourrait être la base d'une
tour datable du XIIe ou du XIIIe siècle, l'essentiel des parties médiévales
des fortifications appartenant au XIIIe siècle, ou au début du XIVe siècle,
en particulier pour la tour de Modon dont on sait cependant qu'elle a fait
l'objet de travaux de réparation en 1394. Par rapport à d'autres ensembles
comparables, Capdenac ne conserve que peu de vestiges de maisons des
XIIe-XIVe siècles (moins de 20), qui sont principalement répartis près de la
porte Vigane, au sud, et en bordure de la place Lucter et de la rue du
Mirail, au nord. Ont également été repérés 12 bâtiments, complets ou à
l'état de vestiges, datables des XVe et XVIe siècles.
Le site est celui d'un éperon rocheux dominant la vallée du Lot, entre deux
méandres de la rivière qui marque la limite entre les actuels départements
du Lot et de l'Aveyron. A l'est et à l'ouest, l'enceinte est bâtie sur
l'escarpement de la roche, alors qu'un large fossé la précède au nord.
On entrait dans la place par une série d'ouvrages, aujourd'hui appelée
"porte de Gergovie", qui précédait la "porte comtale", dans l'angle nord-est
de l'enceinte. Les vestiges de la "porte de Gergovie" montrent des portes
successives, couvertes par des arcs brisés, disposées en chicane et
accompagnées d'une barbacane munies d'archères, à laquelle répondait une
tour à talon dont la base subsiste sur l'autre côté de la route ; la porte
comtale était munie d'une herse et surmontée d'une tour. Une seconde porte,
dite "porte Vigane" du nom du hameau de Vic situé en contrebas du castrum
mais aujourd'hui appelée "porte Narbonnaise", ouvre dans la partie sud-ouest
de l'enceinte. En pierre de taille et couverte d'un arc brisé, elle a été
complétée par une barbacane dont la porte est timbrée des armes des
Genouillac. Un peu plus au sud, le mur d'enceinte laisse voir la base d'une
tour en pierre de taille à contreforts plats, peut-être la tour dite "de
Schriniol" qui aurait démolie vers 1765, et dans le front est, à proximité
de l'actuelle place Saint-Andrieu, des pans de mur en pierre de taille. Les
vestiges d'escalier en encorbellement donnant accès aux chemins de ronde
subsistent près de la porte Vigane et de la tour de Modon. Au contact de la
courtine nord, un vaste espace rompt avec l'organisation parcellaire du
reste de l'agglomération. Une construction précédait la tour de Modon,
formant un ensemble que le plan cadastral de 1833 qualifie de "citadelle",
appellation sans aucun doute moderne : les fouilles réalisées en 1983 ont
mis au jour des murs dont certains étaient peut-être antérieurs à la tour.
Éléments protégés MH : les ruines des anciennes fortifications : classement
par arrêté du 16 mai 1911.
château de Capdenac
46100 Capdenac-le-Haut, propriété de la commune, les fortifications comptent
sept portes avec un développement de murailles, donjon du XVe siècle, le
bourg est classé parmi les plus beaux villages de France.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
du Lot" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans
ce département. |
|