|
Ancien castrum des temps médiévaux, le bourg de
Montvalent domine la vallée de la Dordogne, accroché vaillamment au rocher
des falaises abruptes qui surplombent les méandres de la rivière. Après
avoir été, du Xe au XIe siècle, la possession des vicomtes de Brassac, cités
dans le cartulaire d’Obazine, dont l’antique château disparu se trouvait en
contrebas du site, Montvalent devint, à la fin du XIIe siècle (1190), le
chef-lieu d’une vaste châtellenie de la vicomté de Turenne, dont la maison
de Miers fut, au XIIIe siècle, les seigneurs. Les lieux subirent l’assaut et
l’occupation des compagnies anglaises pendant la guerre de Cent Ans, de 1370
à 1390. Les remparts du castrum, qui avaient été fort endommagés par ces
péripéties, furent réparés grâce à une donation exceptionnelle émise par le
pape Grégoire XI, frère du vicomte de Turenne Roger de Beaufort. Ce dernier
resta prisonnier onze années durant du captal de Buch, Jean de Grailly, qui
refusa jusqu’à sa mort de libérer le captif. Le fort proprement dit
comprenait le château seigneurial, entièrement disparu à une date
indéterminée, la chapelle castrale qui sera transformée en église
paroissiale dédiée à saint Christophe après la guerre de Cent Ans. Une
enceinte englobait ces deux édifices ainsi que les maisons des chevaliers et
la haute tour de défense qu’on peut toujours contempler. De forme carrée,
elle date de la fin du XIIe siècle, début du XIIIe siècle, et a subi une
restauration dans sa partie supérieure. On peut supposer qu’elle était
couronnée de mâchicoulis. Sa large porte en arc brisé, aujourd’hui obturée,
est postérieure à l’édifice. L’imposante ruine adossée à l’église, munie
d’une fenêtre à meneau Renaissance et d’une petite ouverture à accolade, est
le vestige, d’après la tradition orale, de la salle des gardes. La vaste
demeure se dressant à l’extrémité ouest du promontoire, et qui servit un
temps de presbytère, est une maison de maître construite au XVIIIe siècle
sur des fondations antérieures.
Le castrum a été établi sur un promontoire rocheux, d’environ cent mètres
sur cinquante mètres de large, qui domine la vallée de la Dordogne.
D'importants murs de soutènement ont été bâtis à sa pointe, où sont
aménagées des terrasses qui portent la demeure construite sur l'emplacement
du château. L'église paroissiale, qui conserve le chevet et le portail de la
chapelle castrale, et le logis du XVe siècle qui la jouxte sont bordés par
l'ancien cimetière aménagé en contre-bas. A l'est, subsistent quelques
vestiges du mur d'enceinte et la tour de la fin du XIIe ou du début du XIIIe
siècle, à l’ouest une porte entre l’église et une portion de muraille. Le
castrum a donné naissance à deux faubourgs, le Barry Haut et le Barry Bas.
Aucun vestige antérieur à 1500 n’a été repéré dans le second, soit que sa
situation, sous l’enceinte du castrum, ait entraîné sa destruction complète
pendant la guerre de Cent ans, soit que sa formation ne soit pas antérieure
aux Temps modernes. Le Barry Haut s’est développé le long de la route qui
venant de Martel menait à Gramat et Rocamadour. Y ont été repérés trois
murs, dont deux à l’état de vestige, qui pourraient dater du XIIIe ou du
XIVe siècle, mais ce sont surtout six bâtiments du XVe siècle ou du début du
XVIe, dont la grande demeure du 35 rue de la Poutine, qui témoignent de son
ancienneté. Un peu à l’extérieur du faubourg, le vestige d’un bâtiment du
XIIIe ou du XIVe siècle pourrait être celui de l’hôpital du Saint-Esprit ou
de la maladrerie mentionnée dans un acte du XIVe siècle.
château de Montvalent 46600 Montvalent, propriété de la commune, visite des
extérieurs
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement
Monsieur Bernard Drarvé pour les photos qu'il nous a adressées afin
d'illustrer cette page.
A voir sur cette page "châteaux
du Lot" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans
ce département. |
|