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Le site de Lustrac est désigné sous le nom de "Mote de Motriaco" ou de "Monte-Naveisa"
dans l'enquête de 1311 sur les usurpations commises au dépens du roi. Selon
l'historienne L. Bourrachot, ce lieu pourrait correspondre au "castrum" de
Monfavès mentionné en 1259, mais aucun élément probant ne vient valider
cette hypothèse. Si un site castral a peut-être existé sur le bord du Lot
dès cette époque, il fut réactivé à la fin du XIIIe siècle par la
construction du barrage et moulin par Foulques de Lustrac, seigneur éponyme,
établi dans une tour chevaleresque dont une baie trilobée et une baie
jumelée (en remploi) sont caractéristiques du tournant des XIIIe et XIVe
siècles. Une assise financière confortée par le captage des droits de
passage, de meunerie et de pêcherie, ainsi que les faits d'armes de
Naudonnet de Lustrac pour la cause française durant la guerre de Cent Ans,
l'alliance avec les Durfort, permirent aux Lustrac de devenir une des
familles nobiliaires les plus puissantes d'Agenais à l'aube de l'époque
moderne. C'est durant cette période, entre la fin du XVe siècle et le milieu
du XVIe siècles, que le château pris ses dispositions actuelles : un
ensemble de corps de logis et de dépendances plutôt hétérogènes. Une fenêtre
à meneau du rez-de-chaussée sur l'élévation nord, à moulurations croisées,
témoigne en particulier des travaux qui furent alors effectués. Le château,
détenu au début du XVIIe siècle par la famille de Masparraut puis revendu à
M. Lespinette le Mayrat, est acquis en 1649 par Jonathan de Garrisson,
greffe au bureau des finances de Montauban et conseiller secrétaire du roi,
qui fit, semble-t-il, réaliser quelques réaménagements ; le portail d'accès
à la cour intérieure comporte une pierre datée 1651. A la fin du XVIIe
siècle, le domaine passe par mariage dans les biens de la famille de
Scorbiac qui le conserve en ligne directe jusqu'à la Révolution, époque où
les tours sont vraisemblablement découronnées. Des dépendances figurant sur
le plan cadastral de 1830 ont disparu depuis. Délaissé au cours du 19e
siècle, le château est acheté en 1891 par Joseph Maynot, maire d'Agen, qui
entreprend de développer l'activité industrielle du site, et installe en
1914 une scierie dans la cour intérieure. L'ensemble château, boulangerie et
moulin fut racheté entre 1963 et 1973 et entièrement restauré par les
propriétaires actuels, chantier durant lequel les tours sud-ouest,
nord-ouest et nord-est furent notamment surélevées. Le château en bordure
du Lot, face au moulin, se compose d'un ensemble de corps de logis et de
dépendances adossés à une courtine flanquée de tours d'angles
quadrangulaires. Une avant-cour abritant le jardin, fermée d'un mur de
brique, précède la cour intérieure grossièrement carrée, accessible par un
portail autrefois à pont-levis. Un puissant mur de soutènement en pierre de
taille calcaire et tuf mêlées, avec reprises en moellon, assure la clôture
côté Lot. La tour sud-ouest, la plus ancienne, est bâtie en pierre de taille
calcaire, avec une nette reprise en brique côté cour. Légèrement désaxée,
elle est reliée à la tour nord-ouest par une courtine en moellon équarri,
contre laquelle est adossée l'aile ouest. Ce corps de bâtiment, à l'origine
élevé au rez-de-chaussée sur une colonnade maintenant murée, comporte un
second étage à pan-de-bois surmonté d'une galerie ouverte ; le colombage se
compose de croix-de-Saint-André sur deux registres. La tour nord-ouest,
demi-hors-oeuvre, avec fruit à la base en pierre de taille, est bâtie en
moellon calcaire et brique mêlées puis en brique pour les parties hautes. Le
corps de logis principal occupe l'aile nord. Le mur de courtine contre
lequel elle s'adosse est en brique, alors que l'élévation sur cour est en
calcaire et brique mêlés ; un enduit formant faux-appareil en masquait les
irrégularités avant restauration. L'extrémité de cette aile, qui présente un
décrochement côté cour, est en pierre de taille, de même que la tour
hors-oeuvre nord-est, dite Grande tour. Une courtine en pierre de taille,
puis en moellon, la relie à la tour sud-est, également hors-oeuvre, voûtée
en berceau au rez-de-chaussée.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château : inscription
par arrêté du 1er février 1988. Les façades et les toitures du moulin ; le
bief avec l'écluse et le barrage jusqu'à l'axe central de la rivière :
inscription par arrêté du 1er février 1988.
château
de Lustrac 47140 Trentels, l'ensemble château, boulangerie et moulin fut
racheté entre 1963 et 1973 et restauré par les propriétaires actuels,
chantier durant lequel les tours sud-ouest, nord-ouest et nord-est furent
notamment surélevées, visite des extérieurs toute l'année.
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