|
En 1605, l’abbaye de
Blanchelande fieffa à Charles Richier une portion de leur fief de Taillepied.
Charles Richier donna son fief de Sainte-Suzanne à René Le Cesne, seigneur
de Nègreville et de Pontrilly, chambellan du roi et bailli de Cotentin. En
1621, René Le Cesne le transmit à Jacques Jallot, seigneur de Saint Rémy des
Landes; en 1647, ses fils Nicolas et Jacques Jallot vendirent le fief de
Sainte-Suzanne à Jacques et Richard de Mauconvenant. Depuis 1647, le domaine
est demeuré dans la même famille, les patronymes ayant changé au gré des
alliances. Le château constitue un domaine remarquable en raison de la
majesté de son parc (trois avenues convergeant vers le château) et de
l’élégance du l'édifice principal du XVIIIe siècle, bâti avec 220000
briques, cuites sur place. L’ancien manoir se trouvait au milieu de la cour
d’honneur; en 1780, l’entrepreneur fut enjoint de le démolir et de
réemployer tous les matériaux (portes, pierres de taille, etc.), dans la
mesure du possible.
Le nouveau bâtiment est en briquettes rouges, seuls les encadrements des
ouvertures, le fronton, la corniche et les bandeaux sont en pierre de
taille. Son allure est à la fois sévère et riante : sévère par la symétrie
de ses lignes, dans le style Louis XVI, et riante par le jeu du coloris de
ses matériaux. Le bâtiment principal a été édifié pour
François-Bonaventure-Corentin de Mauconvenant, comte de Sainte Suzanne de
1780 à 1783. Avec sa femme, il fut incarcéré à la Conciergerie, mais relâché
en 1795, son fils Bonaventure Corentin de Mauconvenant né en 1767, qui
émigra, fut tué à Quiberon en 1795; il laissa une fille,
Amélie-Cécile-Charlotte, née en 1789. Le fils de César-René, César Corentin
Ferry de Choiseul, vicomte de Choisel, hérita du château de Sainte-Suzanne ;
il n’eut pas d’enfant, mais sa veuve, Jeanne Adélaïde Valentine de La Croix
de Castries, racheta la propriété en 1867; à sa mort en 1890, il fut repris
par la nièce de la Vicomtesse de Choiseul, Geneviève-Marie-Stéphanie de La
Croix de Castries, qui avait épousé le comte Henry-Marie-François-Xavier de
Hauteclocque, tué en 1914. L'édifice fut ensuite propriété du fils
(François), puis du petit-fils (Wallerand) de Henry de Hauteclocque jusqu’en
1997. Cette année-là, le château fut transmis à Laurence de Hauteclocque, la
fille du comte Wallerand de Hauteclocque et l’épouse de Hervé de Tréglodé.
Ainsi Sainte Suzanne est dans la même famille depuis 1647.
Les trois avenues sont anciennes, mais en 1840 l’avenue principale, devant
le château, fut plantée de chênes, qui lui donnent une grande majesté. Une
telle avenue est aujourd’hui rare en Normandie. Des deux bâtiments des
communs le plus intéressant est celui du nord, il renferme des pièces qui
étaient utilisées jusqu’à la seconde guerre mondiale : une ancienne
boulangerie, dont l’imposante cheminée atteste qu’elle fut utilisée pour le
château et les alentours. Dans les communs au sud, une vaste pièce servait à
la fabrication du cidre, le tour à piler a servi jusqu’à la dernière guerre.
château de Sainte Suzanne 50250 Prétot-Sainte-Suzanne, tél. 02 33 71 95
01, ouvert au public de juillet à septembre le lundi, mardi et jeudi de 8h à
14h, la cour d’honneur est telle qu’elle était au début du XIXe siècle, le
domaine derrière le bâtiment du XVIIe siècle, ne présente pas d’intérêt pour
les visiteurs c’est pourquoi la visite se limitera à la cour d’honneur et
aux deux bâtiments des commun.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement la
propriétaire du château, Madame Laurence de Tréglodé, pour les photos et
l'historique qu'elle nous a adressés afin de réaliser cette page.
A voir sur cette page "châteaux
de la Manche" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département |
|