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Si l'histoire de la seigneurie de Boucq remonte au XIIIe
siècle, le château, dans son état actuel, ne semble pas remonter au delà du
XVe siècle, contrairement à la datation, vers 1340, qu'en donne le général
de Morlaincourt, s'appuyant sur un document d'après lequel, la "forte
maison" de Boucq (ou Bouch) est citée comme appartenant à l'écuyer Jean du
Saucis en 1365. Les multiples transformations des XVIIe et XIXe siècles
rendent sa datation malaisée ; de cette période subsiste la "tour carrée",
dont le volume général reste inchangé, ainsi que le moyen appareil du gros
oeuvre et quelques traces de baies dans la façade latérale gauche ; vers
1500 est construit le "petit château", attenant à l'église, pour Roger ou
Nicolas de Mercy, un édifice documenté jusqu'à la Révolution ; en 1583, au
moment de son achat par Jean Vattetot, le château consiste en maison
seigneuriale, jardin, colombier, granges et étables. Au début du XVIIe
siècle et principalement en 1611, date portée par l'échauguette sud-est,
importants travaux réalisés pour la famille de Fligny du Fey : surélévation
du deuxième étage, réfection de la toiture, ouverture de hautes baies à
encadrement sculpté (façade droite), installation des échauguettes sur les
angles sud-est et sud-ouest, de l'assommoir au-dessus de la porte d'entrée,
pose de l'escalier rampe sur rampe, redistribution intérieure et aménagement
des caves en sous-oeuvre. A la fin du XVIIe siècle, alors que le château est
aux mains de la famille de Magnicourt, est cité un colombier sur trois
piliers. En 1718, pour les Fontenoy, reconstruction de la bergerie avec
chambre de berger (disparue) ainsi que du pressoir banal (disparu) ; le
domaine est acheté en 1740 par Jean-François Remy Tardif d'Hamonville,
ingénieur en chef des fortifications de Toul. On lui doit le réaménagement
intérieur (lambris) du rez-de-chaussée et la construction du portail sur la
Grande rue ; en 1768, le domaine compte le logement du fermier et, sur le
même alignement, les écuries et engrangements (disparus) et, à gauche de la
porte d'entrée de la cour, la chambre à fours et les "rangs" de porcs
(disparus), les jardins et chenevières. Au début du XIXe siècle, repercement
de fenêtres, reprise du décor intérieur, habillage des plafonds à poutres et
solives ; en 1804, construction du corps latéral, alors limité au
rez-de-chaussée d'après le Gal de Morlaincourt ; en 1835, date portée,
Jean-Charles Louis Edouard de Morlaincourt fait construire le chai, long de
100 m, par l'entrepreneur Joseph Demange. Il comprend un logement de deux
pièces, une bougerie, deux pressoirs, distillerie, hallier, une cave pour 60
foudres (3200 hl) ; après 1840, construction, pour le comte Pinieux, d'une
citerne (disparue), du mur de clôture, de la tour nord-ouest et de chambres
de domestiques dans le comble du corps principal, de l'étage du corps
attenant, de la serre froide (ou orangerie) au nord. L'édifice est
flanqué de deux tourelles semi-circulaires aux angles nord et est, percées
de fenêtres, substituées au XVIe siècle à des ouvertures de tir. La tourelle
Est comporte des traces d'arrachement, orientées en direction de l'église,
située quelques mètres plus loin, attestant, avec la porte murée d'un étage
du clocher, d'une ancienne enceinte faisant la jonction entre le château et
l'église. En outre, des encoches taillées dans la pierre prouvent qu'une
porterie, située au pied de la tourelle, était percée dans l'enceinte. Quant
aux angles sud et ouest, ils sont tous deux flanqués de bretèches à
mâchicoulis, percées d'une petite ouverture, supportées par sept consoles ou
corbeaux en pierre, et couvertes d'un toit à quatre pans. Une autre
bretèche, percée d'une petite ouverture et supportée par quatre consoles,
défend la porte d'entrée de la façade sud-ouest. Les façades sont percées de
fenêtres, certaines à encadrement sculpté en feuilles d'acanthe et des
traces de meneaux de la fin du XVIe siècle. La demeure est couverte d'une
toiture à quatre pans, percée de deux lucarnes côté sud-est et de
chien-assis sur les trois autres pans. Corps principal construit en pierre
de taille, à deux étages carrés et étage de comble ; sous-sol couvert en
plein cintre ; toits des échauguettes en pavillon ; toits des tours coniques
; corps latéral à un étage carré, façade principale ordonnancée à cinq
travées ; chai couvert de tuile creuse, cave couverte d'un berceau en
anse-de-panier, façade principale ordonnancée sans travées.
château de Boucq, Grande rue, 54200 Boucq, propriété privée, ne se visite
pas.
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