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Siège d'une ancienne sieurie, le manoir du Rungoet
(Rongouët) appartenant à Jehan Benoist, est cité dès 1427 dans la
réformation du domaine ducal puis en 1442 et en 1448 dans l'enquête des
exempts de fouage. La réformation de 1536 indique que Jehan du Boterff
d'Hennebont devient propriétaire du manoir. Cependant, la famille de Botdéru
est citée dès 1495, puis en en 1540 et en 1551, et en 1575 les Grimault.
D'après Galles, la famille de Lopriac fait son apparition au Rongouët au
cours du XVIIe siècle. Le château et sa chapelle privée sont construits
pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, sans doute peu après 1783:
propriété de Louis-Joseph de Querhoent et Félicité de Lopriac de Donges, le
manoir est vendu à cette date, suite au décès du premier et du remariage de
Félicité avec Louis-Armand-François de La Rochefoucauld. Ensemble ils
aliènent le manoir vers 1783 à Claude-Nicolas Jérôme et à sa femme
Jeanne-Thérèse Gardye en qui il faut probablement voir les commanditaires du
nouveau château (avec ses communs et l'orangerie) qu'ils conservent à la
Révolution. Il semblerait que le manoir ne fut pas vendu comme bien
national. Il le fut plus tard, au début du XIXe siècle, car en 1817 Frédéric
de Saint-Georges, maire de Nostang, y habite.
Du premier quart du XIXe siècle et jusqu'au début du XXe siècle, le domaine
est la propriété de la famille Harscoët de Saint-Georges qui pendant près de
trois générations donneront des maires à la commune de Nostang. C'est à
cette famille qu'est due la modification de la façade postérieure du logis:
les photographies datant du début du XXe siècle indiquent la présence d'un
corps circulaire en demi-hors oeuvre au centre de la façade. Absente du
cadastre de 1837, elle est probablement le résultat d'une campagne de
modification apportée au château au cours du XIXe siècle. Vraisemblablement
à la fin du XIXe siècle, les deux ailes des communs qui bordaient la cour
sont détruites afin de créer un espace destiné au parc à l'anglaise. De
nouveaux communs sont alors érigés à l'écart au sud, vers 1900.
Réquisitionné par la Kriegsmarine en avril 1942, l'édifice est bombardé le
22 juillet 1944 par l'aviation alliée. Le lendemain un incendie achève la
destruction du château, qui ne sera pas reconstruit, les dommages de guerres
s'avérant insuffisants. Les communs devenu l'habitation principale en 1950,
après la destruction du château, subissent de très nombreuses modifications
sans caractères, la chapelle est située au sud-ouest.
Le château du Rongouët est construit à deux kilomètres au sud-est du bourg
et à 400 mètres de la rive gauche de la rivière d'Etel. Il est constitué à
l'origine de trois corps de bâtiment, formant un plan en U, dont ne
subsistent que quelques éléments: la base d'un escalier double en équerre
qui permettait d'atteindre une terrasse, puis d'accéder au corps principal
du château, un puits, près duquel se trouvait l'aile nord, et l'orangerie
adossée au mur d'enceinte; celle-ci est construite en moellon (sans doute
enduit à l'origine) et la façade sud est percée de deux grandes fenêtres et
d'une large porte. Les communs de plan en U sont érigés au sud du domaine.
Construit en moellon de granite, le corps central est flanqué d'une tour en
brique et moellon, coiffée d'un toit conique; à l'angle sud-est, le bâtiment
en forme de grange est couronné d'un clocheton, indiquant la présence d'une
chapelle ou d'un oratoire. (1)
château du Rongouet, rue de la Côté, 56690 Nostang, propriété privée, ne se
visite pas.
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