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Château du Brossais
 
 

   Siège d'un fief important depuis le XIVe siècle, la propriété est vendue comme bien national à la Révolution, puis rachetée par ses anciens possesseurs à la Restauration, qui s'attachent, au cours du siècle, à reconstituer le domaine et à transformer le château. Celui-ci est restauré et agrandi : la tour d'escalier, dans l'angle, est reconstruite en 1854 et un pavillon rectangulaire ajouté à l'ouest du corps de logis en 1892. La famille du Brossay, en la personne de Guillaume, possesseur du fief à la fin du XIVe siècle, donne son nom à la seigneurie, localisée dans les réformations au village de Tréhomar. Lors de la réformation de 1427 sont signalés au Brossay, le sieur du Brossay et Pierre Eder, sans qu’il soit possible de distinguer s’il s’agit d’une même et unique personne. A la montre de 1464 est mentionné Jean Eder avec 200 livres de revenu, excusé car "faisant partie de la garde du duc". Son successeur nommé à la montre suivante en 1481, Gilles du Matz, est maître d’hôtel du Duc. Cet important personnage de l’entourage ducal est sans doute à l’origine d’un grand manoir dont il ne reste rien à l’exception des pierres de taille en remploi qui constituent la tour octogonale construite en 1846. La famille du Matz reste en possession du domaine du Brossais, jusqu’à la vente du domaine en 1680 à Daniel du Moulin. Cet achat constitue le départ d’une série de grands travaux ; la structure du corps central est entièrement reprise, avec modification des hauteurs des niveaux, beaucoup plus bas au rez-de-chaussée (pièces de services) qu’à l’étage (pièces de réception). Un pavillon à étage est construit dans l’angle nord-ouest. Le colombier pourrait remonter à cette période. Il n’est pas certain que le mariage de l’héritière Thérèse du Moulin avec Jean Charles Le Maillé de Chassonville ait été l’occasion de nouveaux travaux. En revanche, à la génération suivante, le mariage en 1788 (ou 1775) de Daniel de Chassonville avec Jeanne de Cornulier, fille du président à mortier du Parlement de Bretagne Thomas de Cornulier, est le prétexte à la construction de l’aile en retour sud du château, reliant le corps principal à un pavillon existant au sud, aile composée de salons de réception et doublé dans sa partie nord d’un appentis à usage de cellier ; les armes en alliance de Chassonville et Cornulier figurent au fronton de la porte d’entrée de cette aile. Il est probable que de cette époque datent la reprise des ouvertures du corps principal, des ouvertures sud du pavillon nord-ouest et de l’écurie, l’aménagement du jardin avec la construction de l’orangerie et de l’escalier en fer à cheval, la fermeture de la cour. Les communs semblent également remonter à cette période, peut-être en remplacement de l’ancienne métairie. La chapelle dont on ignore la date de construction disparaît avant 1837, car elle ne figure plus sur le plan cadastral à cette date. Une importante campagne de travaux intervient au milieu du XIXe siècle. La tour est reconstruite en 1846, devenant l’entrée du logis, tandis qu’un nouveau corps de bâtiment abritant l’escalier à l’arrière de la tour relie le corps principal au pavillon érigé à la fin du XVIIe siècle. Sur la tour sont insérés les blasons en alliance des familles propriétaires, de Chassonville et de La Boissière au milieu du XIXe siècle, de la Boissière/Audren de Kerdrel dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le pavillon est aurait été construit vers 1854, bien qu’il semble un peu plus tardif. La digue de l’étang est construite en 1842. Avant la fin du XIXe siècle, de nombreux aménagements intérieurs sont repris (renforcement des poutres au rez-de-chaussée par l’ajout de colonnes de fonte, dallage de la salle) ; la clôture de la cour fermée par muret, piliers d’entrée et grille disparaît vers 1850, l’horizon formant alors un vaste parc à l’anglaise ; on ajoute également une serre ou jardin d’hiver à l’arrière de l’aile sud en prolongement de l’appentis existant. Les logis des communs sont surélevés, le logement de garde à l’entrée ouest construit.
Quoique composite, l’édifice reprend le plan en équerre des grands manoirs bretons médiévaux, l’accent étant mis sur la tour d’angle dont le décor gothique flamboyant et une partie des pierres sont remployées du premier manoir. L’insertion de nombreux blasons qui participent de cette imagerie médiévale assoie la légitimité de ces familles. Sous une apparence de régularité, le château du Brossais, la plus importante seigneurie de Saint-Gravé, révèle une structure complexe qui résulte des nombreuses campagnes de travaux qui ont accompagné son développement, la plus remarquable étant l’aile sud, basse, composée de salons en enfilade. Les traces de son évolution, de grand manoir médiéval au château historiciste du XIXe siècle en passant par le classique plan du château XVIIe siècle à cour close limitée par un pavillon et sans doute la chapelle sont encore perceptibles. Le château se développe dans un vaste domaine enclos de murs qui au nord de l’édifice forme un parc parcouru d’allées et qui abrite à l’ouest un vivier dont le fond est dallé. L’entrée à l’est est marquée par deux piliers en calcaire arborant deux blasons surmontés d’une couronne aujourd’hui peu lisibles, sans doute Chassonville et Cornulier ce qui les dateraient de la fin du XVIIIe siècle. Cette entrée jouxte la ferme du château. L’allée qui allait autrefois de la ferme à la pièce d’eau dénommée étang du petit parc sur le plan cadastral du XIXe siècle a disparu au profit d’un chemin plus au sud. Il mène à l’entrée de la cour par le sud ; celle-ci était fermée, sans doute depuis le XVIIe siècle ou XVIIIe siècle et jusque dans la deuxième moitié du XIXe siècle par une clôture avec grille avec entrée limitée par des piliers, probablement contemporains de ceux fermant le domaine à l’est. L’édifice est encadré par les communs à l’ouest, le jardin enclos à l’est au nord de la pièce d’eau.
Le château présente un plan en équerre dont les différents volumes sont bien individualisés au niveau des toitures et qui représente les diverses étapes de la construction : en émergent dans l’angle, la tour reconstruite au XIXe siècle et à l’est le pavillon, également de la deuxième moitié du XIXe siècle. L’édifice se compose d’un corps central à un étage carré orienté au sud, accosté d’un pavillon à deux étages du XIXe siècle à l’est, et prolongé vers l’ouest d’un corps du XVIIe siècle identifié par son toit à croupes, masqué par l’aile de retour sans étage construite à la fin du XVIIIe siècle se prolongeant vers le sud par les écuries. Le corps central est enduit à rez-de-chaussée relativement bas, étage carré et étage en surcroît. Simple en profondeur, il est éclairé au nord et au sud. Les ouvertures de granite en arc segmentaire sont disposées en travées ordonnancées au sud ; au nord, les ouvertures sont plus simples, à linteau de bois échancré et seules deux lucarnes de bois à croupe débordante soulignent les travées externes. Le calcaire n’est employé qu’au niveau de la corniche au sud. L’accent est mis sur la tour qui prolonge le corps central : elle est construite en pierre de taille remployée d’une tour du manoir médiéval disparu, même si la plupart des ouvertures et fleurons datent de sa reconstruction en 1854, à l’exception peut-être de la lucarne. Deux blasons avec les armes de Chassonville-La Boissière et la Boissière-Audren de Kerdrel sont insérés sur les pans obliques de la tour ; bien qu’elle ait l’apparence d’une tour d’escalier, cette dernière ne sert que d’entrée au château, l’escalier étant rejeté à l’arrière-plan et construit dans la deuxième moitié du XIXe siècle (sans doute en même temps que la tour) dans une "dent creuse" figurant sur le plan cadastral de 1825, entre le corps central et le pavillon du XVIIe siècle : la reprise est bien visible sur l’élévation nord.
Du pavillon nord-ouest, seule une travée est visible en façade aux ouvertures refaites en arc segmentaire comme les autres ouvertures ; cependant, les autres élévations montrent un traitement très différent en accord avec une datation du milieu ou de la deuxième moitié du XVIIe siècle ; le rez-de-chaussée faiblement éclairé a un usage de cellier est surmonté d’un haut étage éclairé de fenêtres en pignon et au nord et coiffé d’un toit à croupes. Deux souches de cheminées, l’une sur le gouttereau nord, la seconde au pignon est montre l’emplacement des pièces à feu. L’aile de retour se compose principalement de salons de réception en enfilade : si, comme le corps principal, elle est enduite avec ouvertures de même forme, elle ne possède pas d’étage carré. Les fenêtres sont disposées irrégulièrement, plus rapprochées au nord qu’au sud de la porte. La porte est surmontée d’un fronton semi-circulaire orné de deux blasons, Chassonville et Le Cornulier, tenus par des lions et surmontés d’une couronne comtale, ce qui date la construction de cette aile du mariage de Daniel de Chassonville et Jeanne de Cornulier en 1788 : ce mariage prestigieux incita dit-on le beau-père Le Cornulier, président à mortier du Parlement, à faire bâtir cette nouvelle aile pour sa fille. La partie nord est doublée d’un appentis ouvert de grandes fenêtres à usage de cellier ou office. L’aile se prolonge par les écuries : l’unité écurie-partie habitée est soulignée par un traitement identique des fenêtres et lucarnes, donnant l'illusion d'un très grand corps de logis. Le pignon sud s’ouvre d’une grande porte charretière qui accède à l’espace des écuries, divisé par des colonnes de bois et des stalles également en bois.
A l’est, le corps principal est augmenté dans la deuxième moitié du XIXe siècle d’un grand pavillon homogène à structure complexe : double en profondeur, il se compose de deux parties en ressaut sur le corps principal ; sur cour, il présente deux étages carrés avec une couverture polygonale sur plan carré, à l’arrière un seul étage ouvert d’une croupe. Une tour en oriel couverte d’un toit conique réunit les deux parties ; seules les façades sud et est sont enduites, la façade nord étant en moellon comme le reste du bâtiment. Les élévations à travées sont ouvertes de baies en arc segmentaire en granite, au contraire des ouvertures des élévations sur cour, en calcaire (à l’exception de celles de la tour). Les dépendances ou communs se développent autour d’une cour secondaire à l’ouest du logis. Ils se composent d’un alignement à l’ouest et d’un bâtiment au sud. Dans l’alignement, chaque extrémité est occupée par un logis à étage à pièce unique surmonté d’un comble habitable encadrant des dépendances plus basses à comble à surcroît. Une reprise bien visible entre la dernière étable et le logis nord montre que ce dernier a été rajouté pour créer cette symétrie. Les ouvertures sont en granite, sauf pour les portes des étables à linteau de bois. La dépendance au sud a un étage carré ; sa façade principale à trois travées est orientée au nord. Elle comporte au rez-de-chaussée une cheminée de four dont le cul de four saille sur la façade sud peu éclairée.

château du Brossais 56220 Saint-Gravé, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)   
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