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Première citadelle construite par les
bénédictins après 1029 ; reconstruction à partir de 1558 avec des matériaux
provenant de la destruction du château d'Auray ; de 1658 à 1661 travaux par
Daigremont et Dieulaman ; intervention de Vauban de 1683 à 1689. A la suite
de la révolution socialiste du printemps 1848, des manifestations
populaires, des révoltes ouvrières, des insurrections et des répressions,
ordre est donné au Génie d'aménager à Belle-Île-en-Mer, sur les glacis de la
citadelle, au lieu dit Haut-Boulogne, des baraquements pouvant recevoir 3000
détenus. Ces baraquements devaient être entourés de palissades. Le 21
septembre 1848 est créé le Dépôt de Belle-Ile, dont Antony Béraud est nommé
directeur. En mars 1849 débute à Bourges le procès en Haute-Cour d'Armand
Barbès, d'Auguste Blanqui et de leurs co-inculpés. En avril 1849, le Colonel
Pierre, officier de gendarmerie, est nommé commandant du Dépôt de Belle-Ile.
Il fait construire le mur d'enceinte de Haute-Boulogne pour remplacer les
palissades. Le 30 octobre 1850, Auguste Blanqui arrive à Belle-Ile où il
retrouve au Dépôt les déportés de mai 1848 et ceux de juin 1849. Parmi
ceux-ci se trouvent Armand Barbès et 300 autres révolutionnaires. En 1850,
le Dépôt devient maison de détention et de déportation. De 1858 à 1976, la
maison de détention de Haute-Boulogne a changé bien des fois de nom et de
règlement et a vécu de nombreux drames. De tout ce grand passé d'héroïsme
philosophique, il ne reste plus à Belle-Ile que ce mur de Haute-Boulogne,
illustré par Barbès et Blanqui. Destiné à enclore la maison de détention de
Haute-Boulogne, ce mur délimitait autrefois la propriété du Ministère de la
Justice et celle de l'armée, c'est-à-dire le territoire de la citadelle. A
l'origine, le mur de Haute-Boulogne avait une longueur de 670 mètres et
délimitait un vaste quadrilatère sur trois côtés, le quatrième étant occupé
par le fossé de la citadelle. Aujourd'hui, après des destructions
successives, il ne reste plus que 338 mètres de ce mur, mais toute la partie
longeant la côte est demeurée pratiquement intacte. C'est une construction
simple, en pierres de schiste, recouvertes d'un crépi ocre fait de sable et
de chaux. Sa hauteur moyenne est de quatre mètres et son épaisseur de 60
centimètres. Il est renforcé, du côté de la mer, tous les 12 mètres environ,
de 26 contreforts triangulaires ayant une petite arche à leur pied pour
enjamber le fossé d'écoulement des eaux. La crête du mur est inclinée, du
côté de la mer, donc du côté du domaine de la citadelle, et conserve à
certains endroits une armature de tessons de verre.
Éléments protégés MH : le mur de Haute-Boulogne: inscription par arrêté du 9
mars 1994. La citadelle, à savoir les façades et les toitures de l'ensemble
de ses éléments constitutifs et parmi ceux-ci, la totalité de la poudrière
circulaire, des vestiges des casemates et de la poudrière souterraine de
l'Enveloppe : classement par arrêté du 22 juin 2007.
citadelle de Belle-Ile-en-Mer 56360 Le Palais, tel. 02 97 31 84 17, hôtel
et musée.
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