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Arrière-fief des comtes de
Salm au XIIIe siècle, la seigneurie de Grosyeux appartenait au XIVe siècle
aux Gournay puis aux Heu, familles patriciennes de Metz qui détenaient de
nombreuses terres aux portes de la ville. Au début du XVe siècle, la
seigneurie passa aux Paillat, au XVIe siècle elle appartint aux Baudoche
puis, de la fin du siècle à 1667, aux de Goz, famille protestante. Partagée
à la suite d'héritages, elle fut à nouveau réunie en 1713 par Pierre Lecomte,
conseiller du Roi, substitut du procureur général à la Cour et au Parlement
de Metz. En 1752, elle fut vendue à Laurent de Chazelles fils, propriétaire
de la seigneurie voisine de Lorry-devant-le-Pont et de son très beau château
récemment construit, avant d'être acquise, en 1765, par le marquis
Christophe de Raigecourt. Vendu comme bien national en l'an III à Denis
Daumont, le domaine fut rachetée en 18O6 par Jean-Louis-Claude Emmery, ami
de La Fayette, créé comte de Grosyeux en 1808. Il transforma
considérablement le château, supprimant la courtine à l'est, du côté du
parc, et construisant un nouveau bâtiment entre l'une des tours d'angle et
le corps de logis existant. C'est Là qu'il installa sa célèbre bibliothèque,
riche en livres rares sur Metz et la Lorraine. En 1850, Anne-Hollande de
Colmy, propriétaire de la maison forte de Prayelle, racheta Grosyeux qui, de
1860 à 1923, appartint à la famille de Brossin de Méré. Très endommagé par
les bombardements de 1944, le "vieux château", déjà transformé au XVIIIe
siècle, puis agrandi entre 1806 et 1811 par le comte Emmery, ne conserve
plus que quelques beaux vestiges, témoins des époques qui marquèrent les
transformations et les agrandissements de Grosyeux.
Isolé au milieu de son parc, entre Augny et Fey, le château est un vaste
quadrilatère cantonné de tours rondes, formé de bâtiments disposés autour
d'une cour carrée et entouré de larges fossés en partie comblés. Très
transformé au cours des siécles, agrandi au XVIIIe siècle puis au début du
XIXe siècle, il ne subsiste du château fort médiéval que les quatre tours
rondes dont certaines ont perdu leur toit conique, munies de canonnières à
rotule ou à redents et les courtines sur lesquelles s'appuient, au sud et à
l'ouest, les dépendances en grande partie remaniées. Fermant la cour au
nord, un bâtiment du XVIe siècle, remanié, flanqué d'un escalier droit, est
prolonge à l'est par une aile sur le même alignement, aux fenêtres ouvertes
dans la première moitié du X VIIIe siècle, én même temps que fut ajoutée la
longue aile en retour d'équerre qui divise la cour en deux: à l'ouest, les
dépendances, à l'est, l'habitation. L'accès se fait au nord par deux
portails accolés, en arc segmentaire. Également de la première moitié du
XVIIIe siècle, le décor de coquille de l'agrafe gauche contraste avec la
riche iconographie des écoinçons et de l'agrafe droite, s'inspirant des
travaux de la terre: charrue, rouleau, herse et sacs de grains. Au début du
XIXe siècle, entre 1806 et 1811, un bâtiment de plan massé, flanqué d'une
petite chapelle au sud, fut accole entre le bâtiment nord et la tour
nord-est. Bombardé en 1944, ce corps ne fut pas reconstruit. Il n'en
subsiste qu'une petite aile flanquant la tour au sud.
château de Grosyeux 57685 Augny, propriété privée, ne se visite pas.
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