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Château de Craincourt (Moselle)
 
 

             La seigneurie de Craincourt était à l'origine une vouerie de l'abbaye de Senones. Le lignage noble du lieu, qui appartenait à l'ancienne famille des voués de Delme, apparut sous le nom de Craincourt au XIIIe siècle. Dépendant du marquisat de Nomeny, la maison forte actuelle fut peut être construite par Balthazard et Georges de Craincourt, qui firent leurs reprises en 1480. Leur succéda en 1536 Philippe de Craincourt. Par extinction du lignage au milieu du XVIe siècle, la seigneurie revint par alliance aux Haraucourt et à la famille d'Einville. En 1568, Perrin de Haraucourt fit ses reprises à cause d'Eve de Lucy, puis en 1581 Nicolas d'Einville, seigneur de Guéblange. A la fin du XVIe siècle, Graincourt revint à Nicolas de Greische, seigneur de Biffontaine, époux de Marie d'Einville en 1595. Il fit ses reprises en 1596, suivi en 1625 par Jean et Claude de Greische, et en 1663 par Jean de Greische, ces derniers se déclarant possesseurs d'une certaine maison franche et seigneuriale, colombier et autres héritages. C'est sans doute entre les années 1596 et 1625 que la maison-forte fut remaniée; construction de deux tours carrées et d'un colombier, escalier à l'italienne, reprise des percements. Dans les années 1730, les intérieurs furent réaménagés et un nouveau portail édifié peut être par Nicolas d'Aglars, qui avait épousé en 1729 Catherine Eléonore de Greische, fille de Jean François et de Claude Catherine de Greische, fille de Jallaucourt. En 1772, le fief était tenu par Jean Claude Vaultrin, avocat à la cour; de cette époque paraissent dater la plupart des cheminées du château.
Le bâtiment, de plan rectangulaire, est épaulé par deux pavillons carrés aux extrémités de la façade Ouest, et une tour ronde sur l'angle Nord-Est. Les dépendances transformées au XIXe siècle encadrent la cour fermée au nord par un mur de clôture flanqué d'un pigeonnier de plan carré; ce mur est percé d'un portail, donnant accès au domaine. Le portail à porte charretière en anse de panier est encadré de pilastres ioniques supportant un entablement mouluré que couronne un fronton cintré daté 1728, aux armoiries bûchées. Le pigeonnier, déjà restauré au XIXe siècle, est l'objet d'importants travaux de réfection, qui se sont achevés en 1990. Comportant trois niveaux de petits percements au sud, il est coiffé d'une flèche pyramidale. Les dépendances d'un niveau surmonté d'un grenier, relient le pigeonnier au logis; repercées au début du XIXe siècle, elles ne dénotent aucun caractère particulier. Le logis lui-même présente encore son élévation du XVe siècle, coiffé d'une toiture à deux pans. Malgré les transformations dont il a été l'objet, sa structure du XVe siècle est attestée en différents points: en élévation, sa façade sud conserve les arrachements de deux gargouilles aux angles; en outre, son chaînage d'angle sud-ouest apparaît distinct de la tour carrée accolée au bâtiment. Elle est surtout percée de deux niveaux de fenêtres étroites aux arêtes chanfreinées, dont les embrasures, au second niveau, sont en anse de panier, incorporant des coussièges. Celle du niveau supérieur (plafond abaissé) étaient des fenêtres de défense. A l'opposé, la façade Nord conserve encore les poteaux de décharge des percements à l'origine comparables à ceux de la façade sud; ce qui atteste le jambage droit subsistant d'une baie du premier niveau, à droite, avec son chanfrein d'arrête. Ipso facto, la tour ronde hors-oeuvre nord, en moellons régulièrement assisés pourrait être de même époque, tous ses percements ayant néanmoins été murés ou repris. Les façades Est (sur cour) et ouest ont perdu leurs percements médiévaux, peut-être murés sous les enduits. Les deux pavillons carrés à l'ouest sont des adjonctions peut être du début du XVIIe siècle.
À la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle, a été repercé le logis. La façade nord, la plus homogène, s'ordonne sur deux travées de larges fenêtres à meneaux aux appuis gravés, sous la tablette, d'un réseau de losanges pointés, décor qui se retrouve sous les deux hautes fenêtres à simple croisée marquant les deux niveaux de la tour ronde. Un effet de table rentrante, où la pierre est mouchetée en grénetis, décore les meneaux. Presqu'entièrement repercée au XIXe siècle, la façade Est conserve néanmoins deux portes cintrées de même époque: celle de gauche offre une arête amortie d'une mouluration torique: celle de droite, d'accès au logis, est ornementée dans le goût du début du XVIIe siècle: baie moulurée à impostes, flanquée de deux pilastres toscans cannelés, portant un entablement mouluré amorti d'une niche à fronton triangulaire que soutiennent deux ailerons enroulés en méplat, à l'italienne. En retour d'angle gauche, un escalier également à l'italienne, avec mur noyau et volées droites, tournant à droite, dessert les deux étages au logis. Le pignon sud ayant conservé ses percements du XVe siècle, la façade ouest ne comporte qu'une travée de fenêtres à meneaux de la fin du XVIe siècle, à l'exception d'une petite baie sous combles, aux encadrements refaits. Les deux pavillons cantonnant cette façade sont des adjonctions de la même époque ou du début du XVIIe siècle. À deux niveaux sur terrasse, 1ils étaient à l'origine plus hauts d'un niveau supplémentaire, que l'on a dû araser au XIXe siècle pour réduire les toitures des pavillons à des appentis par rapport à celles du logis: dans le mur Est du pavillon Sud se voit encore l'ancien niveau de l'étage supérieur de ce pavillon. Percés de fenêtres (refaites au XIXe siècle) seulement en façade ouest, ces pavillons sont encore munis en partie de leurs canonnières ovales, dont le rôle était d'assurer les flanquements du logis, tout comme celles qui ont dû être pratiquées à la même époque dans la tour ronde.
La terrasse ouest, sans doute créée au XVIIIe siècle a dû occulter les flanquements du mur correspondant. A noter que la porte fenêtre du rez-de-chaussée sur terrasse était à l'origine une fenêtre que l'on à abaissée en supprimant le meneau inférieur. Le pavillon nord, accolé aux dépendances, a perdu de ce fait tout son système défensif latéral. Les canonnières de Craincourt ont sans doute été aménagées à la fin du XVIe siècle, ou au début du XVIIe siècle, qui était marquée dans l'espace lorrain par une période de grande insécurité (querres de la ligue, passages de bandes de reîtres). Il n'est pas impossible qu'elles soient postérieures aux travaux de réaménagement du logis, réalisés par les de Greische autour de 1600. En ce qui concerne les intérieurs, en dehors de la grande salle et de l'escalier, sont à signaler six cheminées d'époque Louis XVI aux différents niveaux du logis. D'un décor géométrique simple (cannelures et glyphes) elles sont cependant toutes différentes les unes des autres dans leur expression ornementale. Intéressante par sa structure de maison-forte aménagée en résidence dès la fin du XVe siècle et modernisée un siècle plus tard en accroissant ses moyens défensifs, le château de Craincourt, en cours de restauration, bénéficie du conseil de l'ABF et des prestations d'une entreprise qualifiée. Les efforts du propriétaire méritent l'attribution par l'état du label "monument historique".

Éléments protégés MH : le château, y compris les bâtiments de dépendances qui lui sont accolés et le mur de clôture avec son portail : inscription par arrêté du 24 décembre 1991.

château de Craincourt 57590 Craincourt, propriété privée, visite sur rdv, tel. 03 87 01 32 77, ouverte pour les journées du Patrimoine.

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Château de Craincourt chateau de Craincourt  chateau de Craincourt
 
 
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(1)   
Texte de loi sur le droit à l'image des biens (photos)


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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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