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Il est probable que Bazoches appartenait, au
XIIe siècle, à Pierre de Varigny, puisque nous voyons ce seigneur donner un
droit de dîmes, en ce village, à l'abbaye de La Ferté. Testament de Jean de
Bazoches en 1291 : "si estoit que je meure avant que le paissaige (croisade)
se fasse, par ordre de l'Esglise de Rome, en la Terre Sainte, je veulx que
l'on baille l'armure de mon corps et cent livres tournois à un gentilhomme
qui, pour moy et en mon nom, fasse le voyage, et veulx que, si messire
Arnoult, mon frere, consent à faire ce voyage, il les ait le premier ; que,
après luy, messire Guy de Chastellux, et après, Guillaume son frere". Jean
II de Bazoche obtient en 1331 du comte de Nevers l'érection de Bazoche et de
Marigny-l'Eglise en châtellenie. En 1351, Jean de Bourbon, chevalier,
seigneur de Montperroux, Châtellux, Marigny et Bazoiche, tant en son nom
qu'au nom de sa femme Laure de Bourdeaux, rend hommage au comte de Nevers
pour les terres de Chatellux et de Bazoiche. Permission accordée le 30
juillet 1359 par Marguerite, comtesse de Flandre et de Nevers, à Laure de
Bordeaux, dame de Chastellux et de Montperroux, de contraindre tous ses
féaux et sujets et les hommes de ses féaux de Chastellux et de Bazoches au
guet et garde de ses châteaux. le 21 février 1493, vente par Philippe de
Chastellux, écuyer, seigneur de Chastellux, Coulanges-les-Vineuses et
Bazarnes, vicomte d'AvalIon, à Charles de Cussigny, écuyer, seigneur de
Vianges, et Lucas de Vésigneux, seigneur dudit lieu, de sa seigneurie "d'Usy,
Cesy et Montmardelin", moyennant 1200 livres. Acte passé au château de
Bazoches, en présence d'Antoine du Foulet, écuyer, seigneur dudit lieu, de
Bazoches et du Bouchet, époux d'Agnès de Chastellux, tante du vendeur.
En 1624, Louise de La Perrière et son mari, Ludovic de Viesvre, chevalier,
seigneur de launay, qui veulent refaire le terrier de Bazoches, adressent
une requête pour avoir les titres de la chambre des Comptes "Parce que le
château de Bazoches et les archives ont été brûlées trois fois depuis 120
ans". En 1675, Armand, comte de Melun, vendit Bazoches à Sébastien Le
Prestre, chevalier, seigneur de Vauban, gouverneur de la citadelle de Lille,
depuis maréchal de France, pour la somme de 69 000 livres. L'acquéreur paya
en outre, pour droits féodaux, 5 500 livres au duc de Nevers, qui lui céda à
son tour la châtellenie de Neuffontaines. Dès son installation à Bazoches,
Vauban y fit de nombreux aménagements, remplaçant le pont-levis par un pont
dormant, ouverture d'un portail à bossages, percement de fenêtres et
lucarnes, aménagements intérieurs et agrandissement des communs. C'est dans
la grande galerie, récemment reconstituée, que Vauban, créateur du Génie,
réalisa les études et les plans de plus de trois cents ouvrages et places
fortes et qu'il élabora les méthodes d'attaque et de défense des
fortifications qui firent de lui un maître incontesté de la stratégie des
sièges et de l'architecture militaire. Enfin c'est au château de Bazoches
qu'il écrivit l'audacieuse "Dime Royale" dont la diffusion fut aussitôt
interdite. Descendants de Charlotte de Vauban, fille aînée du Maréchal, les
propriétaires conservent avec soin, parmi un riche mobilier, de nombreux
souvenirs de leur illustre ancêtre. En 1685 la terre est érigée en comté
sous ce nom ; la haute, moyenne et basse justice sont élevées au rang de
bailliage.
Selon Baudiau en 1856 : "à l'est de Bazoches, aux abords d'un bois, semé
d'arbres séculaires, qui lui donnent l'aspect d'une forêt vierge, se voit
l'ancien château des seigneurs du pays, célèbre pour avoir été la résidence
de l'immortel Vauban. Un appartement, dit chambre du Maréchal, renferme
encore l'armure complète du guerrier et les meubles qui servaient à son
usage particulier. A l'exception des fossés, qui ont été changés en
parterre, ce château conserve toute sa physionomie féodale d'autrefois,
comme donjon, tours crénelées, mâchicoulis, meurtrières… On voyait, en 1748,
dans la cour, quatre pièces de canon que le grand dauphin, l'élève de
Bossuet, par un privilège unique jusque-là, avait donné au maréchal, le 18
novembre, et qui avaient été tirées de Philisbourgs. La terre de Bazoches
était une très ancienne seigneurie, mouvante des ducs de Nevers, à cause de
leur châtellenie de Monceaux-le-Comte, et enfin à cause de celle de
Neuffontaine". Le château est situé à mi-pente d'une colline boisée, il
offre une vue dégagée sur le Morvan. Il a la forme d'un trapèze irrégulier
avec une tour ronde à chaque angle et un donjon carré, autour d'une cour
intérieure. Au XVIIe siècle, Vauban fait ouvrir une porte dans la façade
arrière, afin de faciliter l'accès des voitures.
Éléments protégés MH : le château et les communs ; la parcelle sur laquelle
ils sont situés ; le pédiluve et l'allée montant au château : classement par
arrêté du 11 mars 1994.
château fort de Bazoches 58190 Bazoches, tél. 03 86 22 10 22, ouvert au
public tous les jours du 18 mars au 11 novembre, de 9h 30 à 12h et de 14h 15
à 18h, et du 1er juillet au 31 août, journée continue de 9h 30 à 18 h.
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