|
Le château figurait parmi les principales
places fortes de Normandie. La plus ancienne trace écrite de Messei remonte
à l'an 1033; une charte datant de cette époque désigne Josselin de La
Ferrière comme étant seigneur de Messei. Le 9 mars 1095, deux fils de Jean
de la Ferrière, Geoffroy et Jean, vendent le château et la seigneurie de
Messei à Osbern Maréchal pour se rendre en Terre sainte, lors de la première
croisade, avec le duc Robert II de Normandie. Au XIIe siècle, le château
fort passe aux mains de Foulques Ier du Merle qui porte le titre de baron de
Messei, pour demeurer près de trois siècles dans cette famille dont seront
issus notamment Foulques du Merle, maréchal de France en 1302 et Guillaume
VIII du Merle, son petit-fils, compagnon de du Guesclin et capitaine-général
en Basse-Normandie, qui reprend le titre. Ce dernier ordonne en 1363 aux
habitants d'amener pierre, chaux, sable, bois et le nécessaire à réparer la
forteresse. En 1357, il fait confirmer ses droits sur ses sujets de Messei.
Ses exigences deviennent si insupportables que des plaintes sont portées
contre lui par la population auprès du bailli du comte d'Alençon et même du
Parlement de Paris. La bourgeoisie franche qui existait à Messey à cette
époque était en effet décidée à faire valoir ses droits. En 1374, Guillaume
du Merle, capitaine-général en Basse-Normandie et gouverneur de Falaise, est
baron de Messey comme l'avaient été ses aïeux depuis le XIIe siècle,
notamment son grand-père Foulques du Merle, maréchal de France en 1302. Lors
de la guerre de Cent Ans, le château est pris par Philippe de Navarre qui le
livre aux Anglais en 1356. Le traité de Brétigny le rend à la France en 1360
mais le château ne sera définitivement libéré que vers 1450 sous le règne de
Charles VII. Entre temps, en 1402, Catherine, fille unique de Guillaume VIII
du Merle, avait épousé Henri de Bailleul à qui elle avait transmis le
domaine.
À la fin du XVe siècle, le château appartient à Pierre de Grippel, puis à
son fils, Guillaume de Grippel qui meurt en 1550. Guillaume du Grippel,
baron de Messei, étant mort sans enfants mâles, vers 1550, sa succession se
partagea entre ses deux sœurs, Louise, épouse de Robert du Bourg, seigneur
de Rieux, qui reçut le château, le fief et la seigneurie, la cour et usages,
justice, juridiction, relief, etc... et Marie, épouse de Charles Mallet,
seigneur de Heussé, qui obtint la terre, seigneurie et dépendances de
Saint-André-de-Messei, la forêt resta indivise. Vers 1557, Louise, à qui
revient le château de Messei, vend sa part et l'échange contre une autre
terre avec Jean de Bailleul, sieur du Renouard. En 1582, il entre dans la
famille de Souvré, par le mariage de Françoise de Bailleul avec Gilles de
Souvré, gouverneur de Louis XIII pendant son enfance, et maréchal de France.
Son fils cadet, Henri de Souvré, en hérita. En 1589, lors des guerres de
religion, le château fut en partie démantelé, avec plusieurs pièces de
canon, par les Ligueurs, malgré la surveillance du duc de Montpensier. En
septembre 1621, René de Souvré obtient de Louis XIII l'érection de la
baronnie de Messei en marquisat, en faveur de son fils Joseph de Souvré qui
meurt sans postérité en 1685, sous le règne de Louis XIV. Le château échut
alors à Anne de Souvré, petite-nièce de René de Souvré, qui épousa en 1662,
le jeune ministre Louvois qui devint marquis de Messei. En 1686, celui-ci
obtient que l'érection de la baronnie en marquisat soit maintenue en sa
faveur. En 1750, il est vendu par les arrière-petits-enfants de Louvois,
héritiers de Marie-Madeleine Letellier de Louvois de Barbezieux, duchesse
François d'Harcourt, au comte de Flers, Ange Hyacinthe de La Motte-Ango.
Lors de la Révolution, le château est abandonné. En 1806, il est acheté par
un Prussien, le comte von Redern, fils d'un maréchal de Prusse et diplomate
en Espagne et en Angleterre, qui le revend en 1820 aux Schnetz, notaires à
Paris. Philippe Schnetz, fils des notaires, décide de le faire démolir vers
1850 afin de servir de carrière de matériaux pour la construction de la
ferme de la Fonte.
Ce château flanqué de douze tours, construit au XIe siècle, possédait de
larges et profondes douves, un pont-levis, une chapelle sous le patronage de
Saint-Jean-Baptiste, une prison et deux cachots, ainsi qu'une basse-cour.
Situé sur l'ancienne route de Falaise à Domfront, il a joué un rôle
historique à plusieurs reprises. Au début du XIXe siècle, douze tours
existaient encore. Elles furent démolies pour servir de carrière de
matériaux lors de la construction de la ferme de la Fonte. Du château ne
subsistent que la motte entourée des douves, et un pan de mur inclus dans le
bâtiment agricole. La motte a passé pour être un lieu d'exécution, et un
lieu où les seigneurs tenaient quelque fois les plaids...
Éléments protégés MH : les vestiges de l'ancien château avec ses deux mottes
féodales : inscription par arrêté du 3 juillet 1975.
château de Messei 61440 Messei, propriété privée, visite des extérieurs
uniquement, vestiges.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant un historique
détaillé et des photos pour illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
dans l'Orne" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|