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La principauté de Liège connut aux XVIIe et
XVIIIe siècles une éclatante prospérité qui tenait à sa position neutre dans
un monde en guerre et à la pratique discutable du commerce des armes. Deux
familles sont restées tout particulièrement dans la mémoire collective: les
Hamal de Geer, qui fondèrent l’industrie sidérurgique suédoise, et les de
Corte dits Curtius dont la Cité Ardente conserve le superbe palais. C’est en
1651 que Waleffe entra dans le patrimoine de cette dernière famille. Comme
les armes conduisent assez naturellement à la guerre,il ne faut pas
s'étonner de voir qu’un Curtius, Blaise-Henri de Corte, se mit au service de
Bellone et termina sa carrière en qualité de feld- maréchal. Retiré sur ses
terres et amateur d'art autant que lettré, celui-ci entreprit la
reconstruction du château en 1706. D’autres aménagements importants eurent
lieu en 1726 et 1733. Si l'aspect extérieur du bâtiment est d’une facture
mosane plutôt sobre, la décoration des salons s'inspire de Daniel Marot, ce
calviniste français passé au service de Guillaume m1 d'Orange et qui
influença profondément les styles hollandais et anglais dans la première
moitié du XVIIIe siècle. Les meubles, papiers chinois, stucs et peintures
d’une grande richesse décorative ont été admirablement conservés par les
Flaveau de la Raudière puis les barons de Potesta de Waleffe, héritiers des
Curtius. Tel qu’il se présente aujourd’hui, Waleffe est peut-être l'ensemble
le plus parfait du pays de Liège. Les cuisines voûtées ornées de carreaux de
Delft, constituent une réelle curiosité. L'on y découvre un vestibule musée
folklorique, orné d’ustensiles ménagers et domestiques de jadis, instruments
de cuisine, et autres objets disparus depuis lors. Le parc actuel du Château
a été réaménagé au XIXe siècle à l'emplacement des magnifiques jardins à la
française du XVIIIe siècle. Une charmille bicentenaire et une allée de
tilleul sont les dernières traces du parc. La cour d'honneur est occupée par
un parterre de verdure, ponctuée de six pyramides d'if et de deux corbeilles
d'annuelles en triangle sur pointe se faisant face. La ferme seigneuriale
qui accompagne le château est d’un grand intérêt. Les parties les plus
anciennes remontent au XIVe siècle. Elle est formée d’une aile construite en
briques et calcaire composée d’une grange, d’une imposante tour porche, d’un
logis percé de fenêtres à croisées et d’une brasserie. Le mur d’enceinte
s’étend entre deux tours circulaires dont une est recouverte d’un toit
conique.
château de Waleffe, rue de Borlez, 4317
Les Waleffes, tel. 32 19 56 60 34, visite pour groupe sur rendez-vous. Un
chef-d'oeuvre inspiré par Daniel Marot !
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