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Au creux d’une vallée entre Hasparren et Saint-Palais,
le village d’Iholdy, célèbre pour sa Fête-Dieu, sent la campagne, l’ensilage
et le fromage frais, le silence. Plus loin, inattendu, au bout d’un chemin
sinueux, le château d’Iholdy se dresse, majestueux, dans son écrin de pierre
et de verdure. Le château, dans l’état actuel est du XVIIe siècle, tel que
l’a remanié Monseigneur d’Olce en 1664. A cette époque les d’Olce sont d’une
fratrie de neuf. Le frère aîné, Antoine, voit sa seigneurie érigée en
baronnie en 1655. Il meurt en 1657. Deux de ses frères sont entrés dans les
ordres, Jean arrive rapidement à l’épiscopat. À l’âge de 27 ans, il est
nommé par le roi Louis XIII à Boulogne-sur-Mer. Il y restera de 1633 à 1643.
Louis XIII mourut la même année et lui donnera, quelques jours avant sa
mort, comme il le lui avait promis, un évêché plus important: il le nommera
à Agde. En bon Basque, il ne voudra pas y aller et demandera à l’évêque de
Bayonne, Monseigneur Fouquet, de permuter avec lui. Il fera à Bayonne un
épiscopat de trente-huit ans. Il est célèbre pour avoir béni le mariage de
Louis XIV et de l’infante d’Espagne en 1660. Il meurt chez sa sœur à Ossès
en 1681 et est enterré à la cathédrale de Bayonne.
Le château possède un corps de logis de deux travées à trois niveaux,
flanqué de deux pavillons à une seule travée. Au premier étage, les fenêtres
ont conservé leurs meneaux de bois qui rappellent la croix. En bas, et sur
les façades latérales, ce sont des meneaux de pierre. Au deuxième étage,
deux oculus enfermés dans des tableaux de pierre aux angles en pointe de
diamant et surmontés de frontons cintrés. Aux pavillons, des lucarnes avec
ailerons à volutes et frontons de pierre. Derrière cette façade apparaît un
édifice antérieur percé d’une travée de fenêtres à meneaux de pierre. Le
pavillon de droite, plus large, appartient à une construction antérieure
(XIV-XVe siècles). La porte d'entrée XVIIeest surmontée du blason des
d’Olce. Au XVIIe siècle, Monseigneur d’Olce n’est pas l'aîné, c’est son
frère Antoine qui a le titre (baron) et les armes de la famille. Quand il
remanie le château, il fonde ses armes et prend celle des Luxe. Son blason
est dans la chapelle. Le décor intérieur Louis XIV est d'inspiration
Italienne. À cette époque, les artistes italiens, flamands et français ont
un goût commun pour la surcharge de la sculpture et l’importance donnée au
décor des plafonds et des voûtes. Vers 1650, apparaissent des plafonds à
larges voussures ornées de stuc. La chapelle XVIIe témoigne de cet art:
l'escalier monumental, la coupole et aussi les admirables cheminées.
En six ans, Nicole et Michel Lafferranderie ont offert une nouvelle vie au
château d’Iholdy mis en fermage dès le XVIIe siècle jusqu’au début des
années soixante. Sans eux, la noble bâtisse menaçait de s'effondrer,
emportant avec elle neuf siècles d’histoire. Il faut avoir la foi et le
virus du patrimoine pour ressusciter de la sorte un château habité par les
poules, les chouettes et battu par les vents. Mais plus que tout, il a fallu
du talent pour affronter un tel ouvrage et lui redonner aujourd’hui ses
titres de noblesse. Volontaire, énergique, exigeante, perfectionniste,
Nicole Lafferanderie n’a pas hésité a retrousser les manches pour restaurer,
meubler, décorer et sauver le château. Après avoir ôté toutes les surfaces
imparables de l’abandon, elle à fait renaître le décor d'inspiration
italienne, les boiseries, les sols dallés, les voussures des plafonds, les
fenêtres à meneaux, les dix cheminées monumentales, les feuilles d’acanthe,
corbeilles de fruits et cornes d’abondance, la coupole d’un escalier menant
à des étages pleins de promesses. Elle a cousu d’or les murs chaulés, tendu
les tentures sur quatre mètres de hauteur. Ici, on ne badine pas avec
l’histoire, le mobilier, l’art du stuc, le baroque, les origines...
château d'Iholdy 64640 Iholdy, tel. 05 59 37 51 07, ouvert au public du 1er
avril au 15 octobre tous les jours sauf le jeudi.
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