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Les origines du château de Bocé ou Bossé
restent mystérieuses en l'absence de documents d'archives. Bossé aurait
appartenu au XIVe siècle à la famille de Germaincourt puis à la famille de
Garguesalle. En 1553, René de Garguesalle rend aveu au comte du Lude. En
1628, Jean de Laubespin, abbé de Notre-Dame de Vaas, est seigneur de Bossé
et en 1682, Jacques-Honoré puis Charles de Barentin, aussi abbé de Vaas. Au
XVIIIe siècle, Bossé est successivement à Pierre-Henri de Bonnetat d'Etival
de Saint-Germain d'Arcé, puis à Pierre-René du Mazis qui vend en 1743, à
Pierre de Sarcé dont la fille épouse Emile de Baglion. Le logis en L paraît
dater de la fin du XVe siècle ou du tout début du XVIe siècle. La galerie
pourrait avoir été bâtie autour de 1610 par la famille de René de
Garguesalle qui demeure alors à Brouassin, commune de Mansigné. Le portail
monumental, profondément remanié au XIXe siècle, lui est contemporain : il
devait être précédé d'un pont-levis au-dessus d'un fossé sec aujourd'hui
comblé.
Le fort dénivelé du site n'était pas propice à l'implantation
d'un grand jardin. Pourtant on peut supposer l'existence, au pied du logis
et au sud de la cour, de deux jardins potagers. Le jardin clos, situé au
nord, était cantonné d'un colombier. Entre 1813 et 1850, un parc paysager à
l'anglaise est venu remodeler le terrain et modifier tous les cheminements.
Les potagers aux plans réguliers disparaissent et un nouveau potager voit le
jour près de la ferme. Le colombier-pigeonnier isolé au milieu d'une
pelouse, est aménagé comme une fabrique de jardin. Le seigneur de Bossé
avait fondé, dans l'église paroissiale d'Aubigné, une chapelle Saint-Jacques
avec un petit fief attenant qui disparaît en 1683. Le 4 septembre 1539, le
seigneur de Garguesalle fonde une chapelle sous le vocable de Notre-Dame
qu'il bâtit dans la maison de Bossé. Cette chapelle Notre-Dame est dite
aussi du Mont-Jacob ou de la Beaussonnière. Le logis est implanté au nord
d'une terrasse qui délimite une cour exposée ainsi au sud et protégée par un
haut mur percé d'un portail monumental.
Le logis de plan en L est
distribué par une tourelle d'escalier demi-hors-oeuvre placée dans l'angle.
La branche du L, perpendiculaire au coteau, se prolonge par des communs
construits au XIXe siècle ornés de lucarnes de la Première Renaissance
provenant d'une maison placée au chevet de l'église d'Aubigné. Le
couronnement de ces deux lucarnes a été restauré et simplifié en un simple
fronton. L'autre branche du L se prolonge par une galerie supportée par un
portique voûté d'ogives. La couverture de cette galerie est galbée.
Aujourd'hui le portique est fermé et transformé en chapelle depuis le XIXe
siècle, et la galerie est divisée pour former un appartement. Les baies du
premier étage sont flanquées de pilastres qui supportent une corniche à
modillons. Elles ont été agrandies vers le bas probablement au XVIIIe
siècle. Le logis fut très remanié d'abord au XVIIIe siècle puis au XIXe
siècle (traces de modifications sur la façade nord).
château de Bocé ou Bossé 72800 Aubigné-Racan, propriété privée, ne se
visite pas.
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