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En 1539, Françoise
d'Alençon, seigneur de La Flèche, fit construire le long du fossé nord de la
ville un nouveau logis, le château neuf, sur les plans de l'architecte
angevin Jean Delespine. On aménagea un grand parc au nord du fossé. Dans
l'axe du château neuf, entouré de douves, un jardin régulier fut peut-être
dessiné par Guillaume Lemoyne, jardinier de François Ier. Il était
régulièrement partagé en parterres. Il est encore bordé à l'est par une
motte: le Fort-Henri, prolongeait le logis au nord du fossé. En 1603 Henri
IV, qui avait hérité de la baronnie de La Flèche, offrit son château aux
jésuites qui y aménagèrent un collège. Le projet fut tracé par Louis
Métezeau, architecte du roi : plan d'ensemble, ailes des cours des classes
(comprenant notamment la chapelle et l'aile de la salle des actes) et des
pensionnaires. Interrompus par la faillite de l'entrepreneur, Le Féron de
Longuemézières, les travaux furent repris en 1612 par l'architecte jésuite
le frère Etienne Martellange. Celui-ci modifie notamment le plan de la
chapelle : transept, crypte, clocher. Construite par les maîtres maçons
saumurois Jean et Olivier Guibert, la voûte d'ogives de la chapelle fut
achevée en 1622. L'aile orientale de la cour des classes fut construite par
le maître maçon fléchois Guillaume Le Gué sur les plans de Martellange. Le
jardin régulier fut modifié par les jésuites qui installèrent une fontaine
monumentale dans l'axe du château neuf et des parterres de broderie aux
armes de Henri IV et Marie de Médicis. L'enclos du parc fut élevé entre 1619
et 1625, sous la direction de Guillaume Le Gué. Un logement de gardien fut
élevé en 1617 puis surélevé en 1635 à l'angle nord-ouest de celui-ci.
L'amphithéâtre de la salle des actes fut construit en 1634 par le maître
charpentier fléchois Thomas Belesme. En 1635, le charpentier Gilles Robin
construisit un moulin sur la partie ouest du fossé. Vers 1653, furent élevés
le portail royal, la galerie méridionale ainsi que le pavillon Milquin :
prolongeant le château neuf à l'est, ce dernier abritait notamment les
cuisines des jésuites. En 1675, la bibliothèque fut transférée du château
neuf dans une salle qui jouxte la salle des actes.
Après que les jésuites eurent été chassés du royaume en 1762, le collège fut
dirigé par les oratoriens puis, à partir de 1776, par les doctrinaires : de
cette période date la vocation militaire de l'établissement. Pendant la
Révolution, l'école dont une grande partie du décor a été détruit, fut le
siège de l'administration du district, puis de la municipalité. La chapelle
abritait les réunions d'un club révolutionnaire. En, 1808, sur l'ordre de
Napoléon, le Prytanée militaire français fut transféré à La Flèche où cette
institution s'est maintenue jusqu'à aujourd'hui. Au XVIIIe siècle, les
bâtiments du collège furent plusieurs fois remaniés. Le clocher de la
chapelle, dit la tour de pierre, fut surélevé en maçonnerie en 1729. En
1770, l'aile nord de la cour des pensionnaires fut doublée en profondeur.
Entre 1772 et 1777, sous la direction de Coupart de la Touche, ingénieur de
l'École militaire et Prosper Simon, architecte du collège, fut élevée
l'infirmerie, hors de l'enceinte du collège, au sud de la rue qui borde
celui-ci. Projetée dès 1773 sous la direction des mêmes, la reconstruction
du château neuf (désigné par la suite comme l'hôtel de commandement) eut
lieu en 1784 : seuls le sous-sol et le gros-oeuvre de l'édifice primitif
furent sauvegardés. Cette construction s'inscrivait dans un programme plus
large de remaniement de la cour des pères qui fut achevé en 1811 par la
surélévation et la reprise des façades des ailes latérales. Dans la seconde
moitié du siècle, furent élevées dans le parc plusieurs gloriettes : les
baronnes. En 1812, la bibliothèque fut déplacée dans la galerie haute. Le
moulin fut démoli en 1815. En 1826, on transforma la fontaine du jardin avec
le lavabo qui des jésuites qui se trouvait dans la salle précédant le
réfectoire des pères. L'infirmerie fut prolongée vers l'est. En 1873 un
quartier de cavalerie fut établi dans le collège, ce qui entraîna la
construction d'un manège, d'écuries, de sellerie ainsi que de logements à
l'ouest du parc. En 1888 et 1889, un gymnase et une salle d'armes furent
élevés au nord des bâtiments du collège. En 1889, une carrière d'équitation
fut aménagée au nord du parc. En 1898, un corps contenant les bains-douches
fut construit à proximité de la salle d'armes. A l'est du manège, une
piscine fut construite en 1965, tandis que, dans les années 1970, fut élevé
un bâtiment abritant le foyer des élèves dans le parc, au nord de la cour
des pensionnaires. L'édifice est organisé autour de cinq cours en
enfilade : la cour centrale des classes est flanqué des cours des pères à
l'est et des pensionnaires à l'ouest, elles-mêmes précédées des basses-cours
des pères et des pensionnaires. Cour des pères : élevé de deux étages
carrés, l'hôtel de commandement est construit en moellon enduit, à
l'exception des avant-corps centraux en pierre de taille et dont le premier
niveau est traité en bossage continu. Ce corps est distribué par un escalier
en charpente, tournant à retours avec jour. Son sous-sol, rare vestige du
château neuf, est voûté en berceau. Les ailes sont élevées de deux étages
carrés et sont appareillées en moellon enduit. Elles sont distribuées, à
l'est, par un escalier en charpente, tournant à retours avec jour, et à
l'ouest, par un escalier en maçonnerie, tournant à retours sans jour et
voûté d'arêtes. La galerie méridionale possède un étage carré, en moellon
enduit. La galerie basse est ajourée, au nord, par des arcades posées sur
des piliers en calcaire taillé. Elle s'ouvre au sud par un portail
monumental en pierre de taille (étudié) et une porte couverte d'un arc
délardé orné d'une agrafe en pointe de diamant surmontée d'un cuir découpé
flanqué de chutes de fruits, orné du monogramme de Henri IV. Cour des
classes : couverte d'un toit en croupe, l'aile de la salle des actes, au
nord, possède un étage carré et un étage de comble, distribués par un
escalier en maçonnerie, tournant à retours sans jour, couvert de voûtes en
berceau plein cintre. Les salles du rez-de-chaussée sont couvertes de voûtes
d'arêtes.
La chapelle est couverte de toits en croupe. La nef est surmontée d'un
campanile en charpente composé de deux lanternons superposés, la tour de
bois. Nef et transept sont renforcés par des contreforts en calcaire taillé.
Elle est construite suivant un plan en croix latine avec un seul vaisseau.
Les parois intérieures sont appareillés en calcaire taillé, ornées d'un
décor sculpté (étudié) et de symboles royaux. Derrière l'orgue appuyé contre
le mur ouest, la paroi est recouverte d'une peinture monumentale (restaurée)
composée d'un semis de fleurs de lis et des monogrammes de Henri IV et Louis
XIII. On accède à la tribune d'orgue (étudiée) par un escalier en équerre en
maçonnerie. La chapelle est couverte de voûtes d'ogives. Elle s'ouvre sur la
rue au sud par un porte monumentale en pierre de taille surmontée d'une
niche ornées d'emblèmes royaux, d'ailerons et de chutes de fruits. Elle
communique avec la cour au nord par une porte en pierre de taille dont les
vantaux en chêne sont ornés de motifs végétaux et de rosettes en bas-relief.
Le plafond de la sacristie est revêtu d'un décor peint, faits de rinceaux et
des monogrammes IHS et MA. L'oculus zénithal de la nef qui communique avec
la tour de bois, a également reçu un décor peint : alpha, omega, IHS, MA,
ainsi que les monogrammes de Henri IX et Louis XIII surmontés d'une
couronne. Le premier niveau du clocher, la tour de pierre de plan octogonal,
appareillé en moellon enduit et avec chaînes en calcaire taillé, est voûté
d'arêtes. Le niveau supérieur est en calcaire taillé. Elle couverte d'un
dôme surmonté d'un lanternon.
Cour des pensionnaires : les quatre corps de cette cour sont couverts de
toits en croupe, à l'exception du pavillon sud-ouest, où se trouvent les
cuisines. Ils possèdent un étage carré et un étage de comble, distribués par
des escaliers hors-oeuvre, en maçonnerie et tournants à retours sans jour,
dans les quatre angles de la cour. Les salles du rez-de-chaussée sont
voûtées d'arêtes. L'aile orientale communique avec la rue par une porte en
calcaire taillé, la porte latine qui ouvre sur un vestibule également voûté
d'arêtes. Ce vestibule communiquait à l'ouest avec la chapelle de la
Purification (désaffectée) au moyen d'une porte monumentale surmontée d'une
niche flanquée d'ailerons et de chutes de fruits. Le corps qui double l'aile
nord en profondeur est en rez-de-chaussée et couvert d'un toit en croupe.
Basse-cour des pères : dans l'angle nord-ouest, le pavillon Milquin est
couvert d'un toit en croupe qui prolonge le toit de l'hôtel de commandement.
Comme ce dernier, il possède deux étages carrés. Le rez-de-chaussée, où se
trouvaient les cuisines des jésuites, est voûté en berceau. Basse-cour des
pensionnaires : les ailes possèdent un étage carré et un étagez de comble et
sont couverts de toits en croupe.
Les dépendances : les gloriettes sont appareillées en calcaire taillé. Le
gymnase est en moellon enduit avec chaînes en calcaire taillé ; il est
couvert d'un toit à deux versants. En rez-de-chaussée, le corps des
bains-douches, en rez-de-chaussée, est couvert d'un toit en croupe en zinc
avec noues. Le manège, les écuries et le logement sont en moellon enduit
avec chaîne et sont couverts de toits à deux versants et en croupe. Le
logement de garde, à l'angle nord-ouest du parc, est composé d'un étage
carré couvert en croupe. L'infirmerie est appareillée, côté cour, en moellon
enduit avec chaîne, et côté rue, en pierre de taille. Elle possède deux
étages carrés et elle est couverte de toits à deux versants. Elle est
distribuée par trois escaliers tournant à retours avec jour, en charpente.
Éléments protégés MH : le porche et la chapelle : classement par arrêté du 5
août 1919. Les façades et les toitures des bâtiments de l'ancien collège des
Jésuites : inscription par arrêté du 6 mars 1933. L'ensemble de l'aile sud
de la cour d'honneur, incluant l'ancienne galerie de peinture du roi Henri
IV (devenue bibliothèque du Prytanée) avec ses accès sur l'extérieur :
inscription par arrêté du 30 novembre 1994.
château
Neuf 72200 La Flèche, Prytanée National Militaire, tel. 02 43 94 02 53,
ouvert au public du 1er juillet au 26 août de 10h à 12h et 14h à 18h et du
27 août au 30 juin.
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