|
C’est à la veuve d’Antoine-Louis d’Hébrail que Jacques de Foucaud acquit en
1636 un enclos hors les murs dominant les rives abruptes du Tarn. Ce dernier
se serait en fait contenté après l’achat de la propriété, d’aménager le
terrain, le château lui même n'étant construit que beaucoup plus
tardivement, vers 1654. Certes, certains documents aujourd’hui disparus ont
amené certains chercheurs à considérer qu’un premier château aurait été
construit dès l’acquisition du terrain mais, à l’éclairage des recherches
les plus récentes, il semble peu probable que cet hypothétique château ait
pu être remplacé quinze ans plus tard par le bâtiment actuel. L’on conserve
par chance d’importantes archives concernant la constitution du domaine par
Jacques de Foucaud grâce à toute une suite de procès engagés contre son
frère et lui même de 1657 à 1668 par l’abbé de Saint-Michel-de-Gaillac. Un
litige concernant le droit de passage sur un chemin entraîna la procédure
engagée par l’abbé, qui dura onze ans et se termina par un arrêt du Conseil
d’État déboutant le demandeur. L'intérêt des minutes du procès est de nous
apporter d’intéressants renseignements pour l’étude du château et des
jardins. Le château demeura dans la famille de Foucaud d’Alzon jusqu’en 1722
puis entra par alliance dans celle d'Huteau, établie de longue date à
Gaillac. C’est le comte d’Huteau qui en 1788 agrandit le parc pour lui
donner sa superficie actuelle. En 1870, Foucaud entra, toujours par
alliance, dans la famille de Puységur qui le vendit finalement à la mairie
au début du XXe siècle. Ainsi donc, jusqu’à son entrée dans le domaine
public, Foucaud resta toujours dans la descendance de son constructeur.
Depuis quelques années, le château de Foucaud qui abrite le Musée des
Beaux-Arts de Gaillac a fait l’objet d’un réarrangement intérieur
remarquable.
Implanté au bord de la dénivellation menant par des terrasses successives à
la corniche surplombant le Tarn, Foucaud évoque par ses jeux de terrasses,
de bassins et d’escaliers, la Villa d’Este, même si dans son plan et ses
détails architectoniques il s’inscrit parfaitement dans la tradition
architecturale française du début du XVIIe siècle. Entièrement construit en
belle brique du pays et couvert d’un toit plat en belles tuiles canal, le
château surprend d’abord par son élégance qui n’a d’égal que la simplicité
des moyens employés: la seule ornementation consiste en un fronton semi
circulaire couronnant la travée centrale (aussi bien côté ville que côté
rivière où la façade a été traitée avec plus de raffinement), et de robustes
moulures soulignant les niveaux. Accessible par un perron le château se
présente comme un I majuscule couché, le corps de logis central de forme
rectangulaire étant flanqué de deux pavillons également rectangulaires
disposés transversalement et faisant saillie de part et d’autre. À l’époque
de la construction, un toit à forte pente remplaçait le toit actuel, ce qui
devait avoir pour effet de mieux intégrer à la silhouette du bâtiment les
deux frontons se détachant aujourd’hui sur le ciel. De la même manière nous
savons par un dessin de 1661 que la façade présentait à l’origine des
fenêtres à meneaux. Le château présente côté ville trois niveaux: sous-sol
éclairé par de petites fenêtres au ras du sol, rez-de-chaussée et étage
noble, tandis que de l’autre côté, du fait de l’importante dénivellation du
terrain côté Tarn, le rez-de-chaussée correspond au premier étage alors que
le sous-sol est entièrement dégagé. Contrairement à une légende tenace,
le célèbre architecte-paysagiste
André
Le Nôtre ne travailla en aucune manière au parc de Foucaud
conçu à l’origine comme un jardin à la française. Le goût des jardins à
l’anglaise conduisit plus tard la famille d’Huteau à détruire les parterres
et les bassins et il revint après 1870 au marquis de Puységur de restaurer
le jardin dans l’état ou nous le connaissons encore aujourd'hui. Le parc
abrite également un superbe pavillon de lecture contemporain du château,
construit en brique et enduit, bâti sur plan carré et flanqué de tourelles
d’angle. Alors qu’une haute porte-fenêtre éclaire quatre des côtés, le
quatrième, aveugle, abrite une alcôve. Autour de la couverture en dôme à
quatre pans arrondis, des sculptures à sujets aquatiques couronnent les
tourelles. L’orangerie de brique enduite pour imiter un appareil de pierre
date, quant à elle, du XVIIIe siècle. Elle présente en son rez-de-chaussée
cinq nobles arcades en plein cintre. Enfin, venus chronologiquement en
dernier, les communs situés dans l’axe du château furent édifiés de 1810 à
1825 et ils sont d’un néo-classicisme qui cohabite pourtant harmonieusement
avec la façade du château. Ils furent en fait conçus pour mettre en scène
une véritable perspective que viennent ponctuer de façon magistrale les murs
pignons de brique flanquant l’hémicycle. (1)
Éléments protégés MH : le pavillon de lecture : classement par arrêté du 8
février 1935. Le château et le parc : classement par arrêté du 12 janvier
1945.
château de Foucaud 81600 Gaillac, tel. 05 63 57 18 25, musée des
beaux-arts, ouvert tous les jours en été sauf le mardi et le vendredi,
samedi et dimanche en hiver.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster"B-E", photos
ci-dessous interdites à la publication sur internet, pour un autre usage
nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
du Tarn" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans
ce département. |
|