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Situé sur un
point élevé, le château d'En Parayré permettait à l’origine de surveiller
les vallées entre Saint-Paul et Puylaurens. Il semble que l’on puisse au
moins faire remonter l’histoire d’En Parayré au XVIe siècle, à l’époque à
laquelle le pastel faisait la fortune des grands propriétaires fonciers de
la région ainsi que des négociants toulousains. Mais en ce siècle qui fut
également celui des guerres de Religion, les alentours d’En Parayré
n’échappèrent pas au lot commun. En effet en août 1585, alors que Henri de
Navarre s’était rendu à Saint-Paul-Cap-de-Joux afin d’y établir avec
Montmorency et Condé le "Manifeste de l’union", il dut s’enfuir vers Magrin
et, l’on dit qu’il passa par le "Château fortifié de Prades", qui
appartenait au consul Jehan Parairé, qui devait donner son nom au lieu. La
partie la plus ancienne du bâtiment date vraisemblablement de 1583 et
consistait à l’époque en une maison forte de forme rectangulaire flanquée
d’une tour carrée et pourvue d’une citerne et d’un silo à grains.
Malheureusement, à la frontière entre la province du Haut-Languedoc et la
sénéchaussée de Toulouse, En Parayré ne fut pas épargné à la fin du XVIe et
au début du XVIIe siècle et finalement incendié en 1628, mais le château fut
reconstruit deux ans plus tard.
L'histoire du château d’En Parayré est intimement liée à celle de la famille
de Clauzade dont la lignée commença avec Arnaud, qui serait né vers 1580 et
décédé de la peste vers 1620. Ses descendants devinrent bientôt
propriétaires des châteaux de
Riols et de
Scalibert, sur la commune de Teyssode, mais
aussi d’En Parayré, vers 1680. Ayant abjuré le 23 mars 1686 la foi
protestante en même temps que Jean de Clauzade, propriétaire de Riols, et
Scipion de Dupuy, son parent et seigneur de Scalibert, Rose Dupuy de
Lagalade devint la châtelaine d’En Parayré. L'esprit de famille ayant permis
à la maison de Clauzade de constituer un domaine foncier qui ne disparut
qu’avec l’époque contemporaine, Sylvére de Clauzade, consul puis maire de
Saint-Paul-Cap-de-Joux légua En Parayré à son frère Jean, juge de paix à
Saint-Paul à partir de 1791, ce qui permit à En Parayré de rester durant
près de deux siècles dans la famille de Clauzade de Mazieux. C’est Jacques
de Clauzade qui construisit vers 1800 l’extension constituant l’aile est.
Finalement, le château fut vendu en 1862 à M. Fourgassié qui, passionné
d’agriculture, transforma profondément le château et ses dépendances pour
lui donner l’aspect d’un grand domaine agricole du XIXe siècle qu’on lui
connaît aujourd’hui. Il fit surtout agrandir le corps de logis principal en
construisant une aile ouest, mais aussi une seconde tour à l’est placée
symétriquement par rapport à la première. M Fourgassié transmit par alliance
le château d’En Parayré à la famille de Juge de Montespieu. Le château est
depuis resté dans la descendance et est restauré et magnifiquement entretenu
par ses propriétaires. (1)
château d’En Parayré
81220 Prades, tel. 05 63 70 64 77, visite des extérieurs uniquement, jardins
à la Française.
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