|
L'on sait très
peu de choses du château de Farinières qui se dressait là au moment des
guerres de Religion. Il fut la scène des terribles règlements de compte
entre catholiques et protestants dont l’époque avait le secret, si bien que
quatre seigneurs de ce château furent successivement occis au cours de ces
combats. Les chroniques nous ont gardé en particulier le souvenir d’un
épisode survenu à la suite du 21 avril 1559. À cette date, le gouverneur de
Saïx Charles d’Alric, seigneur de Farinières, avait pris Vielmur par
surprise, à la tête de sa troupe de fantassins catholiques, puis massacré la
garnison. Désireux de se venger comme on peut sans peine se l’imaginer, à la
faveur d’une embuscade tendue près de Soual, les protestants massacrèrent
l’infortuné seigneur alors que ce dernier allait rendre visite à une
ribaude. En avril 1564, le sieur de Farinières, dit "le Boiteux", avait
quitté Castres dans le dessein de se rendre à Gaïx. Il emprunta le chemin
longeant la Durenque, et se trouvait au bas des hauteurs d’Arifat lorsque
les protestants venus de Burlats l’attaquèrent et le laissèrent mort sur
place avant de gagner Burlats. Au Siècle des Lumières, en des temps à la
fois plus civilisés et plus prosaïques, le château de Farinières appartint à
une famille de robins: les Solomiac. C’est un des descendants de cette
famille, Hercule Solomiac, qui reconstruisit au début du Premier Empire le
château actuel. Ce dernier que l’on appelle dans le pays "le grognard de
Napoléon" était en fait colonel de Cavalerie et participa à la campagne
d'Italie, où la tradition locale veut qu’il ait trouvé un trésor.
En fait, le trésor dut être copieusement prélevé sur l’habitant, lui
permettant de construire Farinières, comme l'avait fait lui aussi le peu
scrupuleux maréchal Soult avec le
château de Soult Berg. Ravissant petit
château du Premier Empire, Farinières se présente sous la forme d’une façade
à cinq travées et un seul étage que ne vient rythmer aucun motif et que
flanquent deux pavillons latéraux légèrement plus bas. La présence d’un
attique aveugle surmonté d’une balustrade, de simples chaînages de pierre
flanquant les extrémités du bâtiment central et des pavillons latéraux et de
pots couronnant chaque extrémité de la façade suffisent à animer cette belle
et sobre architecture néo-classique, inspirée des villas italiennes
construites depuis la Renaissance, et qui ont tant fait école dans bien des
pays d'Europe. Grâce à une conception bidimensionnelle et très graphique de
la façade dans laquelle les horizontales donnent à l’ensemble une grande
noblesse, l’architecte de Farinières a réussi là l’un des plus beaux
bâtiments du premier quart du XIXe siècle conservés dans le département. (1)
château de Farinières 81700 Saint-Germain-des-Prés, propriété privée, ne se
visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster B-E,
photos ci-dessous interdites à la publication sur internet, pour un autre
usage nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
du Tarn" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans
ce département. |
|