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Le
château de Roquefure est un ouvrage très élaboré, mais plus complexe qu'il
paraît. A l’écart de toute structure villageoise importante, il a utilisé la
présence d’une belle molaire rocheuse, haute par endroits de neuf mètres,
sur laquelle il s’est construit. Ce chicot rocheux a été exploité au
maximum, plusieurs salles y étant creusées. Ces aménagements rupestres ont
fait penser qu’à une certaine époque, le château a été reconstruit sur des
bases plus anciennes. Aux archives de la ville d’Apt ou en Avignon on
découvre la mention d’un litige ayant existé en 1208 sur Roquefure, entre la
famille d’Agoult, grande famille de la noblesse locale, et l’évêché d’Apt.
Cela semble être la plus ancienne mention écrite connue, concernant le
château de Roquefure. Pendant une courte période, le nom de Roquefure fut
associé à celui du sinistre Raymond de Turenne, surnommé le fléau de
Provence. S’estimant spolié par l’anti pape Clément VII et par la dynastie
angevine des Comtes de Provence, il mit la région à feu et à sang entre 1389
et 1399. Le véritable repaire de Raymond de Turenne était le château des
Baux et Roquefure fut sans doute conquis lors de sa tentative de la prise
d'Apt. Il y posséda une garnison à sa solde pendant plusieurs années. Le
château a été bâti sur un chicot rocheux. Si les niveaux supérieurs de
l'édifice sont parementés en belle pierre de taille, les premières assises
offrent encore à l'examen des moellons plus grossiers. Trois zones ont fait
visiblement l’objet d’une restauration récente, il s’agit principalement de
la courtine, de la partie haute de la façade sud-ouest et de l’entrée du
château située au sud-est. Hors la courtine, le château comprend aujourd’hui
deux niveaux. Le niveau inférieur a été en grande partie creusé dans le
rocher. La porte d’entrée du château donne directement sur une vaste salle
nommée le logis, dont la partie orientale a été creusée dans le roc. Au
centre de la pièce, un escalier dégagé du rocher dans lequel il a été
sculpté, permet d’accéder au niveau supérieur. Coté ouest, dans les murs
maçonnés, de hautes archères à tir plongeant s’inscrivent dans des baies
plein-cintre décorées de marques de tâcherons. A droite en entrant, deux
marches donnent accès à une longue salle entièrement creusée dans le roc
(écurie). Curieusement, cette écurie débouche à l’extérieur deux mètres au
dessus du sol actuel. Dans le mur sud-est de l’écurie, un couloir descend de
plusieurs marches pour s’ouvrir dans la chapelle Notre-Dame également
creusée dans le roc. Tous les aménagements de la chapelle sont monolithes :
les marches menant à l’autel et l’autel lui-même ont été dégagés du rocher
au moment du creusement. Il en est de même pour le petit bassin ou pédiluve,
situé au coin ouest ; son rebord a été dégagé de la roche encaissante. Une
porte, située sur la paroi sud-ouest de la chapelle permet de sortir
directement à l’extérieur du château. La jonction avec l’écurie a été faite
au moment de la restauration du château. Au vu de tous les éléments
précédents Roquefure pourrait être une fortification du XIe siècle reprise
au XIIe siècle.
château de Roquefure 84400 Apt,
propriété privée, ne se visite pas.
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