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Jean des Moulins (ou de Moulins), secrétaire de Louis
XI, se porte acquéreur de cette importante seigneurie vers 1464, année où la
faveur royale lui vaut de devenir maire de Poitiers. Dix ans plus tard, le
duc d'Anjou, baron de Mirebeau, l'autorise à reconstruire le château et à le
fortifier. Le domaine est entouré d'une vaste enceinte cantonnée d'édicules
défensifs. En subsistent deux, qui consistent en une petite pièce carrée et
chauffée, recouverte d'une calotte appareillée et pourvue de meurtrières à
rotule (pierre pivotante) donnant sur l'extérieur. Une ferme, diverses
dépendances, une grange dîmière (beau volume divisé en deux vaisseaux par
une suite de cinq grandes arcades brisées) font escorte à la maison noble.
L'édifice, qui a retrouvé son intégrité au terme d'une longue restauration,
se présente sous la forme d'une juxtaposition d'éléments à la fois distincts
et organiquement solidaires. Le jeu des décrochements et des masses ainsi
que les effets de volume des toits (hauts combles à double pente, appentis,
poivrière, pavillon) dessinent une silhouette pittoresque sous tous les
angles de vue. Le corps principal se compose de deux ailes en équerre,
reliées par une tour polygonale hors œuvre abritant une vis et initialement
pourvue d'un couronnement en pierre. Il est flanqué au sud d'une tour carrée
et à l'ouest d'une chapelle contiguë à un petit bâtiment rectangulaire. La
complication apparente du plan et de l'élévation est compensée par la
stéréotomie (parement régulier de tuffeau) et par l'unité de style des
percements. Les fenêtres, croisées à meneaux, demi-croisées ou petites
baies, sont réparties au gré de la distribution intérieure ou s'harmonisent
en travées régulières de trois niveaux. Seule une lucarne passante, au sud,
est de style Louis XIII (piédroits et plate-bande appareillés en bossages,
fronton arrondi).
La chapelle est l'objet d'un traitement privilégié: longue de deux travées
voûtées d'ogives, elle est éclairée par des baies au remplage formé de deux
lancettes trilobées surmontées d'un quatre-feuilles. Les plus belles portes
du logis, l'une intérieure, l'autre extérieure, lui sont réservées: leur arc
surbaissé est amorti par des moulures croisées et par une archivolte en
accolade extradossée de panaches végétaux et sommée d'un fleuron. A l'étage,
deux hagioscopes guident les regards vers le chœur. Une dalle polychromée,
élément de retable, représente une crucifixion et une dormition, presque
effacées. La distribution et l'agencement des pièces d'habitation, de
dimensions variées, sont marqués par la recherche du confort et de la
commodité: coussièges dans les embrasures des fenêtres, portes jumelées,
belles cheminées dont plusieurs remontent à l'époque de la construction.
Certains graffiti sont dignes d'intérêt: on y découvre des dates (1591,
époque où Ligueurs et Royaux se disputent le contrôle de la place de
Mirebeau), des signatures, comme celle de Françoise de Guélis, épouse de
Louis des Moulins mort en 1620, et bien sûr les armes familiales, trois
croix potencées de sable. (1)
Éléments protégés MH : le château de Rochefort : inscription par arrêté du
30 octobre 1925.
château de Rochefort 86110 Mirebeau, tel. 06 53 25 08 34,
propose la location de chambres d'hôtes.
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