C’est au début du XVIe siècle que Denis Briçonnet, Prieur de Cormery et Evêque de Saint Malo, fit édifier le château tel que nous le voyons aujourd’hui. Denis Briçonnet ayant séjourné à Rome comme ambassadeur, le château porte l’empreinte de la Renaissance italienne. Pendant le règne de François 1er, les Duplessis, habitant la terre voisine de Richelieu, se montre d’un dévouement inlassable. En récompense, le bénéfice du prieuré est accordé à cette famille par le Roi vers 1543, et devient un bien héréditaire. Armand Duplessis, futur Cardinal de Richelieu, hérite ce bénéfice de son oncle, alors qu’il vient d’être nommé Evêque de Luçon en 1607, à l’âge de 22 ans. Le Cardinal de Richelieu vient à Coussay pour la première fois en 1608. En 1610, il s’y réfugie après son échec auprès de la Reine Régente. C’est à Coussay qu’il rédige l’essentiel de "L’Instruction du Chrétien". En avril 1618, se sentant en danger, il propose son exil qui est accepté, et il quitte Coussay. En mars 1619 il réapparaît. En 1623, absorbé par les affaires de l’état, il abandonne son Evêché de Luçon et ne revient plus à son château de Coussay. Quand Richelieu meurt en 1642, Coussay est donné au Sieur Jean de Sazilly. Celui-ci y vit pendant une cinquantaine d’années et y donne des fêtes. A la mort de Jean de Sazilly, les prieurs cessent d’habiter Coussay, et l’abbaye confie terres et château à un Fermier Général. De 1710 à 1791 quatre Fermiers s’y succèdent. Au moment de la révolution, le château est vendu comme Bien National, l’acquéreur se révélant insolvable, Bonaparte reprend le château comme Sénatorerie. A la Restauration, le château redevient Bien de la Couronne. En 1830, il est vendu à un fermier des environs. De 1830 à 1903, plusieurs propriétaires se succèdent, le château est utilisé comme ferme et comme grange et se délabre. En 1903, il est vendu à Louis Tristant, notaire à Mirebeau, arrière-grand-père des propriétaires actuels. Il effectue alors les travaux indispensables au sauvetage de l'édifice
Le château comprend un corps principal flanqué de quatre tours dont l'une, plus élevée, servait à la fois de guet et de donjon. Au sommet de cette dernière, sont conservées les consoles qui soutenaient le hourd. A l'étage inférieur existe une chapelle, ornée de nombreuses sculptures qui conservent des traces de dorure. Le bâtiment qui forme le corps central ne comporte qu'un rez-de-chaussée dont l'accès se fait par deux perrons. L'enceinte extérieure des promenades, esplanades et jardins qui entouraient le château, est limitée par des murs crénelés, amortis aux angles par de petites guettes en pierre formant poivrières en encorbellement. Le pavillon d'entrée s'appuie au bâtiment de la fontaine. Son premier étage a servi de justice de paix depuis François Ier. L'accès à la salle de justice se faisait par un petit escalier en vis à gauche de la fontaine. La fontaine, qui alimente les douves, présente un motif Renaissance. A l'intérieur, des peintures du XVIIIe siècle ont été recouvertes par un badigeon.

Éléments protégés MH : le rez-de-chaussée (intérieur et extérieur) du pavillon du XVIe siècle avec la fontaine ; la tourelle d'escalier située au midi : classement par arrêté du 14 février 1924. Le château à l'exception des parties classées : inscription par arrêté du 18 juin 1935. Les façades et les toitures du pavillon de la fontaine, du porche du corps de garde ; l'escalier qui se trouve à l'intérieur du pavillon de la fontaine ; les façades et les toitures du château proprement dit avec ses douves et les pavillons d'angle ainsi que l'oratoire de Richelieu à l'intérieur du château : classement par arrêté du 10 août 1949.

château de Coussay, allée du Cardinal, 86110 Coussay, tél. 05 49 50 43 48, ouvert au public toute l'année sur rendez-vous.

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