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Lieu de défense naturel,
l’éperon rocheux situé au confluent de La Belle et de La Clouère était un
emplacement stratégique idéal pour la construction d’une forteresse au Moyen
Age. Ainsi, dès la fin du Xe siècle, le village de Gençay possède un château
qui marque la frontière de deux grands domaines, celui du comte de Poitou
(au nord) dont il relève, et celui des comtes de la Marche et du Périgord,
au sud. Aussi, le site, très convoité, fut l’objet d’attaques militaires
multiples aux Xe et XIe siècles. Vers 1025, une puissante famille
seigneuriale s’y fixa: les Rancon. L'ancien château fut peut-être détruit
lors d’un raid, incendié, ou on le jugea inadapté aux nouvelles techniques
de la guerre. Quoi qu’il en soit, peu après la victoire française de
Taillebourg (1242), Geoffroy IV de Rancon, fidèle vassal de Louis IX et de
son frère Alphonse de Poitiers, construit un nouveau château, qui permettra
de défendre efficacement tout le sud du comté et de manifester la suprématie
du pouvoir capétien dans l’Ouest de la France. Après l'extinction de la
famille Rancon en 1260, le château revient par alliance aux seigneurs de
L’Île, originaires de Touraine. Ceux-ci (Bouchard VIII et Barthélémy de
L'Île) sont fait prisonniers ainsi que le roi Jean le Bon, lors de la
bataille de Maupertuis en 1356. Dès lors, le château est occupé par Adam
Chel d’Agorisses, l’un des capitaines du prince de Galles. Il ne sera repris
qu’en 1375, après un siège de deux années, grâce au connétable Bertrand Du
Guesclin. Confisqué par la Couronne, il appartient successivement à Jean de
Berry puis au dauphin Charles (futur Charles VII). Restitué à ses anciens
propriétaires en 1425, il passe par alliance dans les mains de la famille La
Trémoille (1427), dans celles des seigneurs de Bueil (1549), puis dans
celles des de Brilhac (1655) qui conservent le domaine jusqu’en 1753. Le
marquis de Créquy le rachète alors. Jean-Marie de Milon, dernier seigneur du
lieu, émigre lors des troubles révolutionnaires.
Le château, déjà inhabitable, est vendu et exploité comme carrière de
pierres. En ruine, il est heureusement classé M.H. en 1840, grâce à Prosper
Mérimée. Depuis 1990, des fouilles archéologiques, des études précises et
d’importants travaux de restauration visent à faire mieux connaître cet
édifice, exemple remarquable d’une architecture d’avant-garde au milieu du
XIIIe siècle. Séparé du village par un fossé large de vingt mètres et de
neuf mètres de profondeur, grâce auquel ont été extraites les pierres de la
construction, le château adopte un plan triangulaire irrégulier (53 x 45 x
54 mètres). A l’origine chaque angle était flanqué d’une tour circulaire; il
n’en subsiste que deux. Les tours sont reliées par de puissantes courtines,
hautes de 20 à 28 mètres, au bas desquelles sont percées de nombreuses
archères. L'ensemble forme une sorte de coffrage de pierre presque aveugle,
d’une remarquable résistance. L'accès se pratiquait de deux manières: par le
châtelet, une entrée fortifiée munie d’un pont-levis et défendue par quatre
tours, ou par le passage piétonnier, un étroit goulet défensif dominant la
vallée. Les tours d’angle et celles du chätelet comportent entre un et
quatre niveaux. On accédait aux étages par un escalier en vis aménagé dans
l’épaisseur des murs. Alors que le rez-de-chaussée et le sommet des tours
étaient strictement défensifs, le premier étage offrait quelques commodités
aux défenseurs: une cheminée et des latrines jouxtaient les postes de tirs
destinés à l’usage de l’arc et de l’arbalète. Dans la cour, une cuisine, un
puits, un cellier, une écurie et des bâtiments d’habitation seigneuriaux
s’étiraient tout le long des courtines. (1)
Éléments protégés MH : les ruines du château de Gencay : classement par
liste de 1840.
château de Gencay, rue de la Fontaine, 86160 Gençay, tél. 05 49 58 01 82,
ouvert au public toute l'année, dépliants à l'office de tourisme de Gençay.
Visites libres des extérieurs pour les individuels.
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