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Auparavant, le domaine était la
possession de l’abbaye de Ligugé, le plus ancien établissement monastique
d’Occident encore en activité. L’abbaye vendit le domaine et un premier
château-fort y fut construit par Philippe VI de Valois au début du XIVe
siècle, il servait de lieu de défense au pied de la colline pour profiter de
la rivière. Les tours atteignaient 17 mètres de haut et le donjon carré 36
mètres de haut. Cette impressionnante place forte abrita Jean II le Bon
après sa capture par les Anglais en septembre 1356. Précédé par une ferme
installée à mi-pente en situation de cour des offices, le château est
implanté sur un enrochement cerné par les eaux du Miosson. Son plan
articulé, adapté aux irrégularités du terrain, associe un châtelet d'un
puissant impact monumental à deux ailes, jadis continuées en arrière par les
courtines. Les douves, les rainures de l'ancien pont-levis à flèches, les
archères judicieusement disposées et converties en canonnières, le chemin de
ronde couvert, attestent la primauté de la fonction défensive. La muraille,
ajourée avec parcimonie, est construite en petit appareil de moellons
grossièrement équarris. La sévérité du front extérieur est à peine atténuée
par le traitement des ouvertures, dotées d'un linteau en accolade, de
moulures prismatiques et croisées, voire d'un simple encadrement chanfreiné.
Leur étroitesse autorise une traverse, non un meneau. Un parement régulier
est réservé au couronnement des deux tours rondes et de la tour carrée
attenante. L'effet plastique incombe aux mâchicoulis, soulignés par
l'alternance de consoles à ressauts et de petits arcs trilobés inscrits à la
base du parapet.
Les armoiries rapportées au-dessus du portail d'entrée sont celles des
Frotier, seigneurs du lieu à partir des années 1350. Le style et la
disposition des parties les plus anciennes invitent à désigner comme
constructeur Guy Frotier, qui épousa Jeanne de Maillé et mourut vers 1487.
Les défenses n'empêchent pas une surprise par les protestants en 1588: à
cette date, Chambonneau appartient à un ardent ligueur, François Palustre,
échevin de Poitiers. Les deux portes du passage couvert résument l'histoire
du château qui reste dans cette dernière famille jusqu'à la fin du règne de
Louis XIV: une porte à la belle mouluration flamboyante, qui ouvre sur la
vis de la tour sud, élément fondamental de la circulation, fait face à une
porte du début du XVIIe siècle qui donne accès à la chapelle (les armes des
Palustre, timbrées d’un heaume, accostées de volutes et de feuillages,
figuraient sur le fronton brisé). Du côté de la cour, close à l'origine,
l'édifice se présente sous l'aspect de masses juxtaposées, individualisées
par leur couverture. La fonction résidentielle apparaît dans la grande aile
formée de trois corps de bâtiment accolés, de hauteur décroissante et
adossés à la courtine. Ouverte sur le paysage, cette aile a été
généreusement percée au XIXe siècle par des baies à meneaux et des lucarnes
néo-gothiques. Une seule baie, traitée en demi-croisée, a conservé son
aspect initial. L’esplanade, appuyée sur des tours d'angle arasées, a été
aménagée en un jardin à la française.
Éléments protégés MH : le château de Chambonneau : inscription par arrêté du
12 février 1964.
château de Chambonneau 86340 Gizay, tél. 05 49 42 94 07 du lundi au
vendredi de 13h à 18h, se visite uniquement sur RDV, la visite est réservée
aux groupes de plus de 25 personnes.
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