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Une forêt du
nom de la Troussaye est mentionnée dans une charte de l'abbaye de
Montierneuf au début du XIIe siècle. Ce fut ensuite le siège d'un ancien
prieuré de l'ordre de Grandmont, de nombreuses fois cité dans les textes, du
XIIe au XVIIIe siècle. Le prieuré et la chapelle furent détruits et aucun
vestige n'est parvenu jusqu'à nous pour témoigner de cette époque. Ils
s’intégraient dans un camp situé en limite du suburbium de Poitiers, les
retranchements de ce camp sont toujours apparents, c’est tout près de ce
lieu que les envoyés de Sainte-Radegonde et de Saint-Junien, chargés
réciproquement d’annoncer la mort de leur maître se rencontrèrent le 13 août
587, l’un venant de Poitiers l’autre de Chaunay, leur maître étant mort le
même jour à la même heure. A l’endroit précis de cette rencontre, on éleva
une croix que l’on appela "Croix de la rencontre" ou "Croix de la montre".
Plus tard une chapelle fut bâtie et vers 1150, les moines de Grandmont y
fondèrent un prieuré. De nos jours encore, un champ s’appelle champ de
l’Abbaye et le bois qui longe ce champ porte le nom de "Bois de la Croix
Montre" ou "Bois de la Rencontre". Le château actuel de La Troussaie est une
imposante demeure que l'on doit vraisemblablement attribuer au XIXe siècle.
Se reflétant dans un miroir d'eau, l'édifice, malgré des proportions
importantes, possède un charme certain, accentué par le soin porté à son
environnement, parc à l'anglaise avec de vastes prairies et buissons taillés
à proximité du château.
Le corps de bâtiment principal est doté d'un toit en croupe couvert
d'ardoise, à forte pente. Il est percé de trois travées d'ouvertures sur
deux niveaux, ses combles étant éclairés par trois lucarnes à fronton
semi-circulaire; la lucarne centrale est passante et possède un décor
sculpté. A ce bâtiment sont accolés deux pavillons carrés couverts à
l'identique, avec une seule travée, sauf pour le premier niveau du pavillon
de gauche qui en compte deux. Aux extrémités, deux autres constructions ont
été ajoutées, comportant deux travées de baies sur un seul niveau et des
lucarnes passantes au deuxième niveau. Ces deux corps de bâtiments, en
saillie et en retour d'équerre, délimitent la terrasse sur laquelle ouvre la
façade principale du château. Cette terrasse est ornée d'une balustrade et
un escalier permet l'accès au jardin. Une dernière construction, appuyée
contre l'extrémité gauche du bâtiment, vient rompre la symétrie de
l'ensemble. Couverte elle aussi d'un toit d’ardoise à croupes, elle est
percée de trois travées d'ouvertures sur deux niveaux apparents, chacune de
ces travées étant surmontée d'un fronton semi-circulaire. On retrouve les
mêmes volumes sur l'autre façade qui présente, en revanche, un alignement
plus rigoureux, aucun corps de bâtiment ne faisant saillie. (1)
château de La Troussaye 86240 Iteuil, propriété privée, visible de
l'extérieur, édifice situé dans un lieu incomparable, dans un décor de
verdure et de haute futaie...
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