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Retirée dans un site boisé, en lisière de la plaine
découverte, cette maison noble relevait initialement du chapitre
Sainte-Radegonde de Poitiers. Les sources mentionnent l'existence d'un
village dès 1365, et désignent comme seigneur du lieu François Milcendeau en
1522. En 1603, le domaine passe aux Rogiers. La date 1610 sur l'aile nord du
logis indique l'aménagement des baies sur la cour, dans le goût de la
Renaissance. En 1635, la famille de Resty est propriétaire du château et le
conservera jusqu'au XVIIIe siècle. La date 1642 inscrite sur la clef de
voûte d'un petit salon du corps central du logis indiquerait une période de
construction et d'aménagements non seulement du corps central, mais
probablement de l'orangerie (dont une cheminée porte un graffito 1651), et
des deux portails à l'est sur le parc. Du XVIIIe siècle on peut signaler
l'adjonction des balcons sur les deux élévations du corps central du logis.
Au début du XIXe siècle, Madame de Menou, fille du marquis de Vitré (famille
de Resty) vend Bois-Doussé au général baron Meunier, grand-père de M. De
Monmartin. Du milieu du XIXe siècle datent la chapelle et l'aménagement du
portail d'entrée à l'ouest. La structure étoilée du parc est encore visible
dans le tracé de ses allées bien que le jardin à la française ait disparu.
Le jardin potager présente toujours un agencement régulier et est agrémenté
d'un bassin circulaire. La grande margelle circulaire du puits est ornée
d'une frise de feuillages. Un portail monumental, pourvu d'un
couronnement défensif et d'un blason mais remonté, donne accès à
l'avant-cour que limitent au nord des communs et une tour carrée à usage de
fuie. Fait pendant au sud l'orangerie, rythmée d'arcades aujourd'hui
obturées et appuyée à un pavillon de construction soignée (salle voûtée
d'arêtes avec cheminée datée de 1651 par un graffito, étage carré et comble
à lucarnes). Le château s'isole sur une plate-forme entourée de douves
sèches qui laissent apparaître le soubassement rocheux. Un puits a été
creusé pour exploiter au mieux la profondeur du fossé dont le franchissement
s'effectue du côté de la façade postérieure par un pont à deux arches.
L'édifice, dont le plan dessinait initialement un U, comprend un corps
principal et deux ailes en retour, l'une, au nord, adossée à un pavillon
plus ancien et recouverte d'un toit de tuiles datant du XIXe siècle,
l'autre, au sud, coiffée d'un toit à croupes, tronquée et réduite à deux
travées. Une chapelle néo-gothique et un puits à la margelle sculptée d'une
frise végétale meublent la cour d'honneur dont le niveau a été surhaussé. La
façade de l'aile nord associe un appareil rustique à des percements d'un
grand raffinement. Les deux portes d'origine, dont l'une a été condamnée,
sacrifient à la même profusion ornementale, maniériste par son répertoire
mais déjà baroque dans sa facture: mouluration des linteaux, volutes ou
pointes de diamant des entablements, emboîtement des frontons. A l'étage,
les éléments du décor Renaissance sont utilisés avec une égale virtuosité,
perceptible dans le traitement des consoles d'appui et des frontons qui
accompagnent la croisée et les trois demi-croisées. Enfin, l'attique, qu'une
inscription date de 1610, est ajouré d'un registre de quatre petites baies
géminées en plein cintre, aux écoinçons parés de feuillages.
Dans le pavillon de raccordement avec le corps principal, deux cheminées ont
conservé des peintures d'inspiration bellifontaine (pose et proportions des
corps, emprunts à l'antique, atmosphère ésotérique). L'aile sud renferme un
escalier repérable à sa toiture indépendante. Sa structure en fait une œuvre
peu commune: les rampes droites se succèdent autour d'un vide rectangulaire
délimité par des séries de balustres rampants. Le logis en fond de cour,
précédé d'une terrasse à balustres, comporte un rez-de-chaussée surélevé
(offices en sous-sol) et un étage carré que sépare un double corps de
moulures. La composition, équilibrée par la répartition régulière des baies
et le jeu des lignes horizontales, est solennisée par l'adjonction au XVIIIe
siècle d'un balcon porté par un ordre ionique de quatre colonnes et surmonté
d'une table en encorbellement destinée à des armoiries. Les pièces
s'organisent symétriquement de part et d'autre d'un escalier central à
double volée (aujourd'hui revêtu de bois): la date de 1642 figure à la clé
de la voûte d'arêtes qui couvre le petit salon. L'entrée du parc est
annoncée par un bel alignement de piliers et par deux portes dont le style
dénote la première moitié du XVIIe siècle. Une statue rescapée du jardin à
la française, placée dans la cour de l'orangerie, représente l'allégorie de
la Force, reconnaissable à la colonne rompue. L'ancienne maison forte s'est
convertie en demeure de plaisance. Les différences de style n'altèrent pas
l'harmonie d'une architecture que rehaussent des séquences de qualité ainsi
qu'une stéréotomie digne de la belle pierre tirée des carrières de Lavoux.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château ; l'escalier
situé dans l'aile du XVIe siècle ; les douves ; les façades et les toitures
des communs ; les trois portes situées dans le parc : classement par arrêté
du 16 novembre 1966.
château du Bois Dousset 86800
Lavoux, ouvert au public en juillet et en septembre de 9h à 12h et 14h à
18h, visite libre des extérieurs uniquement. Fermé le samedi et le dimanche.
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