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La première trace écrite date de 1321
lorsque "Biétrix de Seillenay (Seignelay), dame de Pacy tien en fyé et en
homaige de noble baron haut et puissant mon chier seigneur Robert de
Bourgoinne comte de Tournerre. Premierement le chastiaul de Pacy jurable et
rendable exepté lou donjon, lequel donjon est de la censive de Saint-Michel
de Tournerrre". En 1344, c'est son fils Jacques qui hérite de Pacy. Le 1er
août 1379, acte de réception en foi et hommage lige rendu à Louis de Chalon,
comte de Tonnerre, seigneur de Vignon en Berry par Mr Jean de Saint Vérain,
seigneur de Pacy, pour raison de chastel et ville de Pacy et de tout ce
qu'il tenoit dudit Seigneur comte en sa foy et hommage, excepté le donjon
qui est de la censive de Saint Michel de Tonnerre. Saint Verain fonda au
château de Pacy deux chapelles en l'honneur de la Trinité et de Saint Jean
Baptiste et une autre dans le donjon en l'honneur de St Guillaume et
qu'amortit Louis de Chalon, comte de Tonnerre. En 1413, déclaration et
reconnaissance faite par devant Coquelart, notaire, par noble et puissant
seigneur Drouin de Mello, chevalier, seigneur de Pacy, par laquelle il a
reconnu donner à M. l'abbé de Saint Michel sur Tonnerre, à cause de ladite
église, 18 deniers de cens annuelle et perpétuelle pour le donjon de son
château de Pacy. En cette année 1433, le Duc de Bourgogne fit assigner
Lassignes (Lézinnes) et Pacy que tenait son adversaire, "laquelle forteresse
de Lassignes fut rigoureusement contenue que ceux qui le tenoient se
rendirent audit duc par telle condition qu'ils s'en iroient sauf leurs vies
en délaissant leur biens et ceux de Pacy baillèrent usage de rendre leur
fort le 1er jour de septembre en suivant qu'icelui Duc ou ses conüs ne
seroient combattu par ceux de leur parti au jour susdit et adjoignant
plusieurs autres forteresses que tenoient les Français d'autant la grande
puissance qu'avoit le Duc de Bourgogne au pays se rendirent à lui c'est à
savoir Dannemoine, Ervy, Courson, Flogny, Maligny, Saint-Phal, Chablis, et
autres forteresses jusqu'à 24. Cependant ce temps tous les sergents se
virent à l'obéissance dudit Duc de Bourgogne et le 1er jour de Saint Vincent
à l'aube, ledit Duc, le seigneur de l'Isle Adam avec 1600 habitants ou
environ et d'autant plus que les François ne comparurent en cette journée.
Suivant leurs promesses ceux de la dite forteresse de Pacy se rendirent
audit duc de Bourgogne et s'en départirent sous bon sauf conduit".
Du 30 septembre au 13 novembre 1472 Antoine de Luxembourg, connétable de
Bourgogne, avec les contingents alsaciens de Pierre de Hagenbach, procède à
une grande offensive à travers le Tonnerrois. Cette offensive débuta par le
siège de Grancey sur Ource, puis continua par Pothières, Mussy sur Seine,
Molesmes, Laignes, Bagneux la fosse, Gigny, Cruzy le Châtel, Ravières, Ancy
le Franc, Ancy le Serveux, Argenteuil, Rougemont sur Armançon, Rochefort,
Pacy, Saint Martin, Tonnerre, Thorey, Lézinnes, Nicey, et Jully. La trève
fut conclue le 3 décembre 1472. Le 26 avril 1582, permission accordée par
Nicolas de Sicy archidiacre et grand vicaire de Langres à François de
Mandelot, seigneur de Pacy, de faire bénir la chapelle Saint Guillaume
érigée au château de Pacy. Le 2 mars 1689, baptême de Pierre-François Le
Bascle, parrain, François Le Bascle, chevalier, comte de Moulins, capitaine
d'un régiment de dragon marraine Jeanne Boisseau, épouse de noble Auguste de
Bablon, conseiller du Roi, commissaire général des guerres, demeurant au
château de Pacy. Au début XVIIIe siècle plusieurs incendies ne laissent
subsister que le pavillon Est avec le corps de logis nord. En 1730, le
château de Pacy est vendu à la famille Beau des Lisses qui le conserve
jusqu’en 1845. Ensuite une partie des communs et du parc sont morcelés,
notamment pour édifier la mairie et l’école. Le château a été restauré dans
les années 1980.
Le château de Pacy se compose de deux bâtiments de plan
régulier en L, très remaniés, limitant la cour bordant la Grande-Rue. La
façade postérieure ouvre sur une terrasse en pente dominant la vallée de l'Armançon,
limitée par un mur de soutènement en bordure du C.V. 118. Le bâtiment du
fond comprend un étage de soubassement, un rez-de-chaussée et un comble à
surcroît. Le bâtiment de droite est composé d'un sous-sol, un
rez-de-chaussée, un étage carré et un comble à surcroît ; il est relié aux
bâtiments de la mairie-école par un corps de passage à un étage, situé au
même alignement. Le passage voûté est percé d'une porte centrale, accostée
de deux niches en cul-de-four. Le bâtiment du fond comprend, dans sa partie
gauche, une grande salle carrée couverte d'une voûte d'arêtes reposant au
centre sur une colonne et, à droite, un couloir couvert d'une voûte assisée
en berceau. Le bâtiment de droite comporte, à gauche du corps de passage,
une pièce avec une cheminée adossée au mur gauche et coussièges dans
l'embrasure de la baie ouvrant sur la façade postérieure. Un écu armorié en
relief surmonte l'arc du passage voûté, côté cour. Les croisées et baie de
la façade postérieure sont encadrées de pilastres et couronnées d'un
entablement à frise lisse ou avec triglyphes. Les baies du corps de passage
et de la face latérale droite sont à encadrements de bossages troués
un-sur-deux. Les toits des deux bâtiments sont à longs pans, avec une croupe
sur le bâtiment de droite, et couverts en tuiles plates. Le mur de
soutènement de la terrasse des jardins constitue le seul vestige de
l'enceinte : haut mur en moellons assisés avec des chaînes d'angle et un
cordon régnant en pierre de taille. Des tourelles en surplomb avec des têtes
de lions sculptés sous le cul-de-lampe dominent les extrémités ; sa partie
supérieure est ruinée.
château de Pacy sur Armançon,
C.D. 118, 89160 Pacy-sur-Armançon, propriété privée, ne se visite pas.
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