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Ce logis correspondrait à l'ancienne demeure du
seigneur de Chantemerle. En 1604, après une saisie, les seigneuries de
Chauvin et de Trézance furent adjugées à Claude Colladon, conseiller du Roi,
maître de ses requêtes ordinaires en son hôtel de Navarre. Chauvin passa
ensuite aux mains de Jacques du Vigier, écuyer, marié, en 1629, à Louise
Colladon. En 1667, leur fils Jacques, faisant transformer le logis, passa un
marché avec Léonard Bruan, maître tailleur de pierre, pour la construction
d'un appent dans les dépendances. De son mariage avec Jacquette de
Sainte-Hermine, il eut plusieurs enfants dont Abraham du Vigier, écuyer,
seigneur de Chauvin, mort sans doute sans postérité. Le logis revint alors à
sa sœur, Marie-Marthe, mariée, en 1691, à Auguste Dubois, écuyer, seigneur
en partie de Landes. Leurs deux fils, Clément-Auguste et Jacques-Alexandre,
le vendirent, en 1740, moyennant 11 400 livres, à maître Alexandre de Larade,
conseiller du Roi, élu en l'élection de Saint-Jean-d'Angély. En 1757, sa
veuve, dame de Bois-Charmant et des Razes, en fournit le dénombrement à la
châtellenie de Landes. Quatorze ans plus tard, le logis fut à nouveau vendu
à Pierre-Louis Audouy de Laprade, conseiller du Roi et son procureur en la
sénéchaussée de Saint-Jean-d'Angély, devenu par la suite contrôleur des
guerres, lequel y habitait encore en 1791. Le linteau cintré délardé de la
porte de la façade nord de la dépendance nord pourrait permettre d'attribuer
les dépendances à la fin du XVIIe siècle ou au début du siècle suivant. Les
bâtiments apparaissent sur le plan cadastral de 1830 et il se peut que des
remaniements aient été effectués dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Une
mansarde a été percée dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Le logis des XVIIe et XVIIIe siècles est, malgré sa simplicité, de qualité.
On accède au domaine en franchissant un saut de loup puis un portail. Ce
portail est composé de piliers en pierre de taille encadrant une grille en
fer forgé de style Louis XIV, et sont ornés de pilastres cannelés à
chapiteaux ioniques, dominés par d'imposants chapiteaux surmontés
d'amortissements en pots de fleurs. Des adoucissements soutiennent les
piliers. De part et d'autre, sur le petit mur de clôture, des piliers
surmontés de paniers de fleurs délimitent la cour à l'est. La maison de
maître ferme la cour à l'ouest et domine le jardin eu revers qui se termine
par un vivier. De part et d'autre de la cour de plan trapézoïdale, des
dépendances forment deux bâtiments de plans allongés. Des dépendances sont
aussi visibles dans le prolongement ouest des dépendances sud. La façade est
du logis est ordonnancée en cinq travées sur trois niveaux avec porte
centrale surmontée d'un imposte et d'une corniche moulurée. Il semble que la
partie primitive du logis ait été de trois travées et que deux travées aient
été ajoutées de part et d'autre. Les soupiraux d'un sous-sol sont visibles
sous les travées nord. Un toit en croupe couvert d'ardoise recouvre le tout,
soutenu par une corniche moulurée. La façade est encadrée de chaînages
d'angle harpés en pierre de taille. Un puits avec une margelle monolithe
carrée est visible dans la cour. Les dépendances sont recouvertes de toits à
longs pans couverts de tuiles creuses, et des demi-croupes soutenues par des
triples génoises terminent la toiture aux deux extrémités est. Certaines
baies des dépendances sont cintrées, telles celles des extrémités est, et
une porte à linteau cintré délardé est visible sur la façade nord de la
dépendance nord. Une étable était accolée à gauche du logis, actuellement
transformée en logements. Un pigeonnier sous appentis est accolé à droite du
logis. Les dépendances à l'ouest sont composées d'un logement secondaire
(cheminée en brique) dont une porte a été transformée en fenêtre, ainsi
qu'un ancien toit à bête, un ancien four ou buanderie (cheminée), des
granges et des greniers. Le fer forgé constitue l'élément le plus
remarquable de ce logis dont l'imposante grille, bien que plus récente,
reste un bel exemple du goût du XVIIIe siècle.
logis de Chauvin 17380 Chantemerle-sur-la-Soie, propriété privée, ne se
visite pas.
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