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Le manoir de Sainte-Terre est l'un des
arrières-fiefs de la Baronnie de Champagne-Mouton. Les terres du seigneur de
Sainte-Terre s'étendaient dans la paroisse de Benest et les paroisses
environnantes. Beaucoup de ces terres faisaient partie de la mouvance du
prieuré de Benest. Au XVIe siècle, les seigneurs de Sainte-Terre
s'appelaient Singarreau. Jehan de Singarreau obtient la légitimation de
Léonarde, une de ses filles naturelles, qui a gravé son nom sur un piédroit
de la porte de la chapelle. Léonarde épouse Guichard Gailhou, la seigneurie
de Sainte-Terre passe alors à la famille Gailhou. En 1661, les Mascureau
obtiennent la seigneurie de Sainte-Terre par mariage de Gabriel Mascureau
avec Marie Gailhou. Les Mascureau restent seigneurs de Sainte-Terre jusqu'à
la Révolution. Le manoir actuel est composé de bâtiments d'époques
différentes. Au XIXe siècle, les fondations de deux anciennes tours auraient
été encore visibles. Deux pierres auraient été retrouvées lors des travaux
des dernières décennies. La première serait une colonnette en pierre
d'Angoulême, de 32 centimètres de hauteur et de 19 centimètres de diamètre.
La deuxième serait percée de deux ouvertures jumelles en forme d'arcs
lancéolés, pourvues de meneaux et mesurant 65 centimètres sur 55
centimètres. L'élément le plus ancien du manoir est la chapelle. La porte de
celle-ci date du XVe siècle mais la fenêtre trilobée pourrait être plus
ancienne. Cette chapelle a été transformée en habitation au XVIIIe siècle.
Le logis date du XVIIe siècle. En 1655, d'après les registres paroissiaux,
le manoir de Sainte-Terre comptait 13 habitants. Le logis était composé
autrefois d'une aile en retour d'équerre au sud. Cette aile est présente sur
le cadastre de 1835. Elle aurait été détruite vers 1860 et plusieurs
pierres, notamment des volutes, auraient servi de remploi pour la
construction de maisons dans le hameau des Pinganauds. Une cheminée datée
1623 se trouvait jusqu'en 1979 dans le logis. Ornée de peintures
représentant notamment le blason des Mascureau, elle portait la devise
L'amour nous conserve et nous unit. Les dépendances datent probablement du
XVIIIe siècle. Les dépendances situées au sud ont été transformées en
habitation et remaniées au XXe siècle. Sur le cadastre de 1835, des
bâtiments figurent à l'est de l'habitation actuelle. Le manoir de
Sainte-Terre était autrefois composé de bâtiments formant un rectangle
organisé autour d'une cour. Le logis était composé de deux ailes. Il ne
reste rien de l'aile est. La porte est surmontée d'une corniche supportée
par deux modillons en forme de volutes et décorés par des branches de
feuillage. Le linteau est décoré d'une rosace quadrilobée portant une fleur
double. La porte permet d'accéder à un escalier droit en pierre construit
rampe sur rampe. La partie est du logis s'élevait sur deux étages, la
toiture est tombée. Les ouvertures du rez-de-chaussée ont des encadrements
en bois. Certaines fenêtres sont à meneau. La chapelle est située à l'ouest
des bâtiments nord. Elle est orientée. Plusieurs ouvertures ont été percées
sur l'élévation sud, dont une fenêtre trilobée. La porte est décorée de
moulurations se terminant en accolade. L'accolade est surmontée de deux
blasons non identifiés. Le blason de gauche représente une bande de six
étoiles posées en orle. Trois serres posées en deux et une sont sculptées
sur le blason de droite. Sur un piédroit de la porte, une inscription a été
gravée par Léonarde de Singareau. Une pierre d'évier, une fenêtre et des
trous à pigeons ont été ajoutés sur l'élévation sud lorsque la chapelle a
été transformée en habitation. Une croix a été peinte au centre de
l'élévation ouest. L'intérieur de la chapelle, dont le sol est dallé,
présente des vestiges de peinture murale sur le mur est. Les vestiges d'une
litre funéraire sont également visibles à l'intérieur de la chapelle. Dans
l'angle sud-est, une ponne cassée est incrustée dans le mur avec l'ouverture
de vidange vers l'extérieur. La fonction de cette ponne est inconnue. Entre
la chapelle et le logis, plusieurs dépendances ont été construites,
notamment une grange, un poulailler, un four, un logement et plusieurs
petites pièces habitables, munies de pierres d'évier. Une porte à linteau en
accolade permettait de communiquer entre ce logement secondaire et la
grange. Le logement actuel constitue l'aile sud du manoir, ancienne écurie.
L'élévation nord présente de nombreuses ouvertures de taille très variable.
Certaines fenêtres sont chanfreinées, la porte est surmontée d'une
plate-bande en arc segmentaire. Un escalier extérieur, sur l'élévation est,
permet d'accéder à un évier et à une porte chanfreinée avec une plate-bande
en arc segmentaire. L'élévation sud est percée de nombreuses fenêtres de
taille et de forme variables, beaucoup ont été agrandies au XXe siècle. Le
pigeonnier est situé à l'est. Il est de plan carré, il a perdu son toit et
il possède un linteau décoré d'un blason martelé. Une grange à façade en
pignon se trouve à l'ouest. Une étable et un four ont été accolés à cette
grange.
manoir de Sainte-Terre 16350 Benest, propriété privée, ne se visite pas,
très bien restauré entre 2008 et 2016, il est habité depuis.
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Baron pour les photos qu'elle nous a adressées afin d'illustrer cette page.
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jour dans ce département. |
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