|
Le domaine appartenait à Charles Flament, seigneur
de Villognon et de La Simonie en 1635. En 1715, François Prévost est sieur
de La Simonie, puis en 1742 c'est Charles Prévost. Les Prévost étaient
également propriétaires de la seigneurie de Reigné (à Lezay, Deux-Sèvres).
Le manoir de la Simonie est entré dans la famille de Fleury par le mariage
de Louis-Pierre-Gilbert de Fleury et de Louise-Dorothée d’Angély de
Rochebrune le 3 Septembre 1790. Philippe-Isaac-Armand de Fleury, troisième
fils et cadet de Louis-Pierre-Gilbert, est né au château de Beauregard
(Vienne) en 1808, mais a vécu la plus grande partie de sa vie à la Simonie
où il est décédé en 1867. Officier dans la Garde Royale de Charles X, le
comte Armand, se retira de ce corps d’élite, en 1830, à l’avènement de
Louis-Philippe. Fervent légitimiste, il défendit ses opinions dans ses
écrits, tant dans la presse que dans sa correspondance avec Lamartine. Homme
de réflexion, il participa à des congrès scientifiques à Lyon et d’Angers où
il fit des communications sur "la philosophie de la parole". Malgré sa
fidélité aux Bourbon, il fut fort longtemps maire de Vieux Ruffec, un maire
très apprécié et même très aimé de ses administrés. De son mariage avec
Louise-Thérèse- Pauline Fouquet du Bois (26 juin 1837), naquit à la Simonie:
Pierre-Fouquet-Paul de Fleury, le 15 mars 1839.
Sorti de l’Ecole des Chartes en 1863, il exerça le métier d’Archiviste en
chef de 1864 à 1900, d’abord en Haute Marne, puis en Loir et Cher, enfin en
Charente en 1867. Grâce à sa puissance de travail exceptionnelle et à son
insatiable curiosité, il publia de très nombreux et importants ouvrages
dont une lecture critique et corrective du Gallia Christiana (Mention
Spéciale du Concours des Antiquités de France), l’Inventaire Analytique et
Descriptif des Manuscrits de la Bibliothèque de Poitiers (dont le classement
des chartes de dom Fonteneau 39 volumes !), l’Inventaire Sommaire des
Archives Départementales de la Charente avant 1790. Quand il était en poste
en Loir et Cher, il réunit une importante collection de 627 sceaux dont il
offrit les moulages à l’Ecole des Chartes. Il publia beaucoup de notices (on
en compte 45 à la BnF) bien sûr historiques (sur Ravaillac, certaines
Chartes de Fontevraud, l’Abbaye de la Couronne, l’Isle Jourdain au XVIIe
siècle, les châteaux de Verteuil et de la Rochefoucauld, le dernier Siège du
Château de Villebois-Lavalette, etc), mais aussi des ouvrages sur
l’horlogerie, la fabrication du papier, l’imprimerie, les Arts à Angoulême
etc, car il s’intéressait à tout ce qui touchait sa région natale. Enfin, il
se passionna pour les orgues, entretint une abondante correspondance avec
Cavaillé-Coll, visita beaucoup d’églises dont il fit des descriptifs
remarquables à la fois techniques et inspirés des Beaux Arts (Angoulême,
Poitiers entre autres) ce qui l’amena à écrire plus tard un très apprécié
"Dictionnaire biographique des Facteurs d’Orgues nés ou ayant travaillé en
France". Enfin, il fut un Correspondant actif du Ministère de l’Instruction
Publique, le Lauréat des Académies des Inscriptions et Belles Lettres,
l’éminent Président de la Société Archéologique et Historique de la
Charente, enfin le créateur de la Bibliothèque des Archives de la Charente.
Il décéda à la Simonie en 1923. Le petit-fils de l’agriculteur qui acheta le
logis me raconta que son grand-père brûla au milieu de la cour les papiers
de Paul de Fleury qui restaient après sa mort et que le feu dura trois
jours. (texte de M. Philippe de Fleury)
Le logis actuel date du milieu du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, les
dépendances est ont été ajoutées. Manoir à bâtiments ordonnés autour d'une
cour accessible par le côté nord. A l'ouest entre la cour et un jardin se
trouve le logis en rez-de-chaussée, avec cave voûtée sous la partie nord et
comble sous un toit à longs pans brisés avec croupes. Ce logis est simple en
profondeur, avec couloir transversal médian et deux pièces en enfilade de
chaque côté. Deux ailes en retour sur la cour ont un étage carré. Deux
escaliers en bois à balustres permettant l'accès au comble et aux étages des
ailes. Dans le prolongement est de l'aile sud se trouve une grange à façade
sur le mur gouttereau. Au nord de la cour, séparés de l'aile nord par un
espace, se trouve un four. En retour à l'est sont un hangar et d'autres
étables. Une pompe occupe le milieu de la cour.
manoir de La Simonie 16350 Vieux-Ruffec, propriété privée, ne se visite pas,
visible de la route.
Ce site recense tous les manoirs de France, si vous possédez des documents
concernant ce manoir (architecture, historique, photos) ou si vous constatez
une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous pouvez
enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de la Charente" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|