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Autrefois siège d'une
importante seigneurie Boinville était constitué en 1902 d'un petit groupe de
bâtiments agricoles. Jusqu’aux dernières années du XVIIe siècle, on ne
possède aucune information sur un éventuel bâtiment situé a Boinville, alors
que le premier acte de foy et hommage rendu par Charles de Nasselles, écuyer
pour raison du fief terre et seigneurie de Grant Boynville, date du 18
septembre 1515. Le 13 avril 1620, François du Faur rend hommage de la terre
et seigneurie de Boinville. Il est dit acquéreur de Suzanne de Lisle, veuve
de Pierre Cauchon, prévôt des marchands d'Etampes. Selon dom Basile Fleureau,
maître Pierre Mérauit était seigneur de Boinville en 1667. En 1688, Henri
des Mazis devient seigneur de Boinville par échange contre
Briéres-les-Scellés avec M. d'Oraison, seigneur de Chamarande qui dépendait
de la Tour d'Etampes, par l'intermédiaire de la seigneurie de Boinville. Le
13 septembre 1690, dame Elisabeth Le Roux, veuve de feu Messire Henry des
Mazis, chevalier, seigneur de Boinville, rend hommage à messieurs du
chapitre de église Notre-Dame d'Etampes pour la terre et seigneurie du Grand
Boinville. Enfin, le 13 octobre 1693, le partage des biens de feu messire
Henry des Mazis, chevalier, seigneur de Boinville et de Saint-Mard et de
feue dame Elisabeth Le Roux son épouse, fait état de la maison et lieu
seigneurial dudit Boinvlle qui est également appelée le manoir et le
château. C'est à cette date que'on voit aussi apparaître "une ferme et
mestairie assize audit Boinville appelée le Petit Boinville, vers le grand
pont, et consistant en un grand corps de logis, chambres à feu, greniers
audessus, le tout couvert de thuilles, fournil et escurie y attendant,
grande grange, bergeries, vacheries et autres édifices de bastiments, grande
court, le tout clos et renfermé de murailes, grande porte et pousti, une
autre porte sur la rivière avec une grange en mazure, un jardin, ouche et
pastil derrière et a costé dans lequel est basty la grange des champarts des
Celestins...". Jusqu’au 28 juillet 1793 le Grand et le Petit Boinvile
appartiennent a la famille des Mazis, dont les hommages sont conservés pour
1711, 1749, 1722, 1744 et 1752. Toutefois, aucune des déclarations ne
nous renseigne sur l'architecture de ces propriétés. C'est seulement lors de
la liquidation des biens des émigrés qu’apparaissent de nouveau quelques
éléments plus précis. Aisi, Dufrene, maçon à Chalo-Saint-Mars établit un
mémoire des travaux faits "aux couvertures en tuile et en chomme tams au
châteaux que sur les deux fermes" en 1791 et 1792. De même, Huchot,
charpentier, réclame son dû pour des ouvrages faits pour Ange Henri Desmazis
à la grange du château et au château lui-même. Le 28 ventôse an II (18 mars
1794), "la maison bourgeoise nomée le chateau du grand Boinville consiste en
quatre espaces ou il y à quatre chambres a feu en rez-de-chaussée, une
servant de cuisine pavée bien solivée et petit escalier pour monter dans une
chambre audessus de ladite cuisine bien cariée et le plafon en commun, trois
autres chambres aussi bien cariée bien solivée, les portes serures a resorts
croisées, le tout en très bon état, plus un escalier au milieu dudit
bastiment de trois pieds de large y compris la rampe pour s'introduire dans
ledit bastiment et en très bon état, deux cabinets derrière l'escalier aussi
en bon état, deux chambres hautes bien cariée et bien solivée portes
serrures a ressorts croisées, le tout en très bon état, plus une autre
chambre à feu à costé des deux autres chambres hautes bien cariée et
plafonnée formant avec la cuisine une espèce de pavillon, plus deux autres
petittes chambres carlée sous la mansere susceptible de réparation par le
plafon qui n'est pas en état, le tout couvert en thuille". La matrice
cadastrale établie en 1827 précise que Simon Bourgine, bourgeois à Boinville,
est alors propriétaire du domaine et les mutations successives sont
naturellement énumérées. En revanche, aucune indication ne permet de
connaitre la date exacte de la disparition du Petit Boinvile. Quant au Grand
Boinvile, le premier plan connu est également celui du cadastre ancien. Dès
cette époque, le logis parait avoir l'aspect que l'on connait aujourd'hui
avec une façade antérieure sans ressaut et deux petits pavillons en légère
saillie à l'arrière, dont l'un au moins semble aussi explicitement évoqué
dans la description de 1794. L'acte de vente de Bourgine à Rabier du 21
juillet 1882 contient cette description: "une maison bourgeoise appelée
ancien château de Boinville, consistant en une cuisine, salle à manger,
chambres à coucher et salon au rez-de-chaussée, chambres au premier et au
second étage, grenier sur le tout, couvert en tulles, formant pavillon ; une
petite partie de terrain par derrière close par la rivière Chalouette, sur
laquelle rivière est un pont qui communique à un petit jardin de forme
carrée, enclavé par un canal qui prend l'eau de ladite rivière, ce petit
jardin contient environ six ares, trente huit centiares. Une grande cour en
face de ladite maison bourgeoise, du coté du levant, à laquelle on entre par
une porte cochère et par une petite porte, et dans cette cour il se trouve
une maison de fermier, fournil, chambre, écurie vacherie, toit à porc,
volière dans laquelle est une cave, une grande grange, le tout couvert en
tuiles et ayant ouverture sur ladite cour, un petit jardin planté arbres
fruitiers au midi, séparé de ladite cour par un mur de clôture ; ladite
maison bourgeoise et les autres batiments et cour sont clos de murs de
toutes parts". Enfin, le même document fournit certaines indications sur de
grands travaux de restauration et de reconstruction réalisés dans la seconde
moitié du XIXe siècle sous l'égide de l'architecte Saint-Mère : remise en
état et aménagement du corps principal, l'ancien château, qui fut flanqué a
droite d'un bâtiment de communs, cuisine et salle du personnel ; à gauche
d'une grande écurie de seize chevaux qui fait disparaître la salle de
billard du XVIIIe siée. La berger qui ferme la cour au sud avait été
construite par les Rabier, propriétaires entre 1832 et 1849, a l'emplacement
d'un petit jardin planté d'arbres. Après 1857, "Madame fit édifier en face
un vaste bâtiment de grange, au long du potager, supprimant le vieux
colombier, et agrandir vers l'est, par une aile nouvelle, le bâtiment qui
fait face à l'habitation, donnant a la grande cour de ferme sa forme et son
aspect définitif". Sur la rive droite de la Chalouette, l'ensemble est
délimité par la rivière au nord-ouest ; le chemin rural dit de Moulineux à
Boinvile s'élargit un peu devant l'accès principal situé à l'angle sud des
bâtiments. Les deux autres côtés sont entourés par une cour de ferme au
sud-est et par un jardin au nord-est. Les bâtiments forment
approximativement un carré autour de la cour. Le logis est composé de deux
bâtiments distincts, la maison de maître au centre et une adjonction
postérieure au cadastre napoléonien sur la droite. La maison de maître de
plan rectangulaire est simple en profondeur. Sur l'élévation antérieure les
ouvertures sont réparties en cinq travées sur trois niveaux. La travée
axiale est marquée au rez-de-chaussée par la porte, précédée d'un perron de
quatre marches en grès. L'organisation des percées (trois travées groupées
au centre et une travée isolée sur chaque côté) s'explique par a présence de
deux pavillons sur la face postérieure. L'élévation postérieure est en tous
points comparable à la façade antérieure, avec deux pavillons en légère
saillie sur les côtés. Décor simplifié de la porte. Enduit total. Le décor a
été refait récemment. Le nombre et la répartition des ouvertures sont les
mêmes que sur la face côté cour. Une seule porte dans l'axe. Des pilastres
dans l'enduit encadrent la travée centrale et soulignent les angles du corps
central comme des ailes. Toit à longs pans et croupes. Une aile plus récente
est postérieure au cadastre de 1824. Béti ment de plan rectangulaire. Face
sur cour. Trois ouvertures en travées sur deux niveaux. A gauche, les deux
portes sont précédées d'un perron de cinq marches. Face sur jardin trois
fenêtres cintrées et une petite fenêtre rectangulaire à mi-hauteur. Toit à
longs pans et demi-croupe...
manoir de Boinville 91760 Chalo-Saint-Mars, propriété privée, ne se
visite pas.
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