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Ce manoir, s'élèvant non loin d'un méandre de la
Laïta, aurait été occupé par un donjon ou un premier logis seigneurial
attesté à la fin du XIVe siècle et alors propriété de la famille de
Hautbois, Québlen en breton. Françoise de Québlen et Jean de Bennerven,
membre de l'administration ducale puis procureur de Cornouaille, sont
peut-être à l'origine du début du chantier du logis et des communs. Le
colombier semble dater du XVIe siècle. Une cheminée du logis porte la date
de 1637, période qui pourrait correspondre à certaines transformations
faites pour Jean Le Roy de Keralno, originaire de Guérande, sergent de la
gruerie de Quimperlé, propriétaire de Québlen. En 1697, Charles Bréart,
négociant, armateur puis directeur de la Compagnie des Indes à Lorient,
anobli en 1701, acquiert le domaine. C'est peut-être Pierre Bréart de
Boisanger, fils du précédent, sénéchal de Hennebont, qui fait agrandir le
logis, remanier les ouvertures et les charpentes et les distributions
intérieures vers 1740 (cloisons, lambris avec vestiges de décor peint), tout
en conservant le volume de l'ancien manoir, notamment l'aile en retour et la
tour d'escalier. La façade sur cour et l'intérieur du logis ont, de nouveau,
été agrandis ou remaniés vers 1900, notamment dans la la partie nord-ouest.
Le jardin en terrasse à l'est a été aménagé au XIXe siècle. Le logis à un
étage est couvert d'un toit à croupe, à l'exception de la tour d'escalier
octogonale, coiffée d'un toit polygonal et de l'aile de retour, avec toit à
longs pans et pignon découvert. Le colombier, à l'origine couvert d'une
voûte en pierre avec ouverture zénithale, a été tardivement couvert d'un
toit conique. Les communs (ancienne métairie noble), à pignons découverts,
étaient probablement couverts de chaume. L'aile en retour du logis comporte
trois niveaux occupés respectivement par un cellier et deux chambres
superposées dont celle de l'étage conserve une fenêtre avec meneau et
traverse. La souche de cheminée de la chambre haute de la tour d'escalier a
été supprimée. L'encadrement des ouvertures de l'aile principale est en
ciment. Ni la longue façade plusieurs fois remaniée, ni les aménagements
intérieurs (distributions, lambris), ni le rajout de bâtiments annexes ne
dissimulent la structure de l'ancien manoir : le plan en équerre, la tour
d'escalier polygonale surmontée d'une pièce à feu, l'aile en retour à trois
niveaux desservie par une vis en granite sont en place. Contemporaine du
logis avec lequel elle partage le même type de cheminées, la métairie est
l'un des rares bâtiments authentiques de ce type conservés en Bretagne. A la
fois résidence du métayer et bâtiment à usage agricole, elle était à
l'origine couverte de chaume. L'unique pièce d'habitation avec cheminée
monumentale et fenêtre à coussiège est située au rez-de-chaussée, à droite.
Un petit escalier en vis dans oeuvre se signale, à l'extérieur, par de
petites ouvertures superposées. Les vastes volumes de l'étage et des combles
aux pignons percés de baies chanfreinées destinées à l'aération servaient de
greniers. L'association manoir/métairie, si fréquente dans la Bretagne
rurale des XVe et XVIe siècles, ainsi qu'un traitement architectural presque
identique pour l'un et l'autre bâtiment, rappellent que l'exploitation de la
terre et la résidence seigneuriale étaient intimement liées.
manoir de Québlen 29300 Quimperlé, propriété privée, ne se visite pas.
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