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Un document de l’époque médiévale
atteste de l’existence du manoir d’Equilly en 1237. Ce fief dépend alors du
comté de Mortain, c’est "un logis de noble maître, bon seigneur, une fière
fieffée ferme". Jusqu’au XVIIe siècle les Sainte-Marie sont les seigneurs du
lieu. En 1610, Pierre de Sainte-Marie agrandit la demeure et agrémente
l’ensemble d’un jardin à l’italienne avec terrasses et bassins alimentés par
l’eau de la fontaine Sainte-Anne. A l’ouest du manoir, l’église Sainte-Anne
est construite dans la seconde moitié du XVIIe siècle, remplaçant une
chapelle plus ancienne. Après avoir été pendant des siècles le fief des
Sainte-Marie, Equilly connaît de nombreux propriétaires, héritiers ou
acquéreurs du domaine : vieille noblesse, capitaine de frégate, armateur de
Granville, fabricant de papier parisien et officiers supérieurs de l’armée.
En avril 1947, le domaine est classé parmi les sites. Le périmètre de
protection inclut le vallon boisé du Doucoeur à l’ouest, la longue allée
plantée jusqu’au D 372 à l’est, ainsi que les terres à l’ouest et à l’est du
manoir. Le logis lui-même est en dehors de la protection mais l’église
Sainte-Anne, son cimetière et son presbytère y figurent. Le rapport établi
pour le classement mentionne surtout l’allée d’accès au manoir et ses deux
triples alignements de vieux hêtres. Le vallon du Doucoeur, encaissé et
étroit, est alors formé de prairies dominées par des bois sur les pentes. Le
moulin banal qui figure sur le cadastre napoléonien n’est pas mentionné.
C’est un ensemble qui a de la grandeur par ses lignes d’arbres majestueux et
de l’intimité par certains aspects du manoir et des bois. La large allée
d’accès au manoir est encadrée de deux triples alignements de jeunes érables
qui s’élèvent sur une bande enherbée. Au sud, un muret bas sépare celle-ci
des champs cultivés. Au nord, vers l’église, un champ précède l’enclos
paroissial dont l’accès s’effectue à partir du CD 372 par une courte allée,
longée de jeunes érables sur talus. Deux magnifiques platanes marquent
l’entrée du cimetière. L’église, bel édifice en forme de croix latine,
possède un beau porche d’entrée et un clocher trapu au toit en bâtière.
L’enclos du cimetière est délimité par des talus et des haies champêtres
avec de superbes châtaigniers et chênes. Depuis la limite ouest du
cimetière, la vue porte sur le manoir dont les hautes toitures en ardoises
émergent de la végétation. Une prairie sépare le cimetière et les jardins du
Logis, un peu en contrebas. De l’angle sud-ouest de l’enclos, un petit
chemin ombragé de vieux tilleuls et de rhododendrons, rejoint l’allée du
manoir. Devant les communs et les pavillons d’entrée, les alignements
d’érables s’interrompent pour laisser la place à deux bandes de gazon ornées
de rhododendrons. Après les bâtiments, les alignements reprennent et se
densifient à l’approche du vallon. La pente s’accentue et un bois quasi
impénétrable occupe les pentes. Les vues sont bouchées et seule une petite
prairie humide apparaît tout au fond. Les ruines du vieux moulin banal,
invisibles, sont dissimulées sous la végétation, L’ancien chemin d’accès au
moulin existe toujours. Encaissé et empierré, il longe les alignements
d’érables pour descendre au fond du vallon. Quelques souches de vieux
châtaigniers abattus, d’où de belles cépées sont reparties, ponctuent son
talus nord. Le sentier rejoint le chemin de la ferme du Perron en longeant
le site classé à l’ouest du manoir, fond de vallon peu profond occupé par un
champ enserré de haies, d’une prairie et d’un verger de pommiers près d’une
stabulation récente.
manoir d'Équilly 50320 Équilly, tél. 02 33 61 04 71, ouvert au public
du 23 juin au 16 septembre tous les jours de 10h à 17h 30, sauf le dimanche
matin.
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