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L’origine de la maison d’Aunou remonte probablement au seigneur Foulque d’Airou,
compagnon de Guillaume-le-Conquérant. Le premier bâtiment est construit vers
1350, simple quadrilatère sur deux niveaux pourvu d’un escalier extérieur.
Il est remanié en 1450 avec la construction de la tour et un troisième
niveau habitable. Après avoir appartenu aux comtes d’Alençon, François d’O,
surintendant des finances des rois Henri III et Henri IV, acquiert le
domaine en 1594. Un procès-verbal d’estimation est alors dressé "l’ancienne
maison, ou viel château d’Aunou, clos et environné de fossés... ne pouvant
être rendu propre à demeure sans y faire une dépense de 1 200 écus... plus
le grand jardin dudit lieu contenant 6 vergées et le droit de faire curer
les fossés par les sujets de ladite seigneurie". La baronnie parvient à
l’époque révolutionnaire en assez mauvais état "ancien château composé de
plusieurs salles, chambres, greniers, avec fossés environnants et une
chapelle, circuit en herbe, le tout pour 6 vergées fauchables". Bien
national en l’an II de la République, le domaine est vendu en 1807 pour être
transformé en exploitation agricole. Les douves sont comblées mais le
manoir, toujours en mauvais état, continue de se dresser sur son tapis vert.
La propriété est inscrite parmi les sites en 1943. A l’entrée sud du
bourg, près de l’église, le vieux manoir s’élève au milieu d’une prairie
plate, non loin de l’Orne. C’est une construction massive de deux niveaux,
bâtie en pierre calcaire et couverte d’une haute toiture de tuiles plates.
Elle est flanquée d’une tour ronde, qui en dépasse le faîtage, à son angle
sud-ouest. Le bâtiment a été restauré avec le plus grand respect par les
actuels propriétaires à partir des années 2000. Un agrandissement de belle
facture a été accolé à l’est et une belle grange à ossature bois et tuiles
est construite à l’ouest. L’intérieur, réaménagé, a retrouvé sa fonction
d’habitation. Les extérieurs ont été également mis en valeur et après des
fouilles archéologiques effectuées en 1999, le terrain a été engazonné et
planté de frênes, de chênes, de saules et de peupliers. Le long de la D 238,
un alignement de tilleuls et une charmille sépare le domaine de la petite
route. Restauré avec goût et sans excès visibles, le vieux manoir a retrouvé
un lustre qu’il avait perdu depuis bien longtemps. C’est aujourd’hui une
belle propriété privée en bordure des prairies humides de l’Orne. Il faudra
encore quelque temps pour que les jeunes plantations fassent de ce domaine,
longtemps délaissé, un lieu plein de charme à l’entrée d’un village qui
rassemble de jolies fermes et maisons de pierres calcaires et de toits en
tuiles plates.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du manoir : inscription
par arrêté du 11 mai 1981.
manoir dit Tour aux Anglais 61200 Aunou-le-Faucon, propriété privée, ne
se visite pas.
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