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Le domaine tire probablement son nom de sa
proximité avec le lavoir ou puits commun aux habitants de Beauvoir, qui se
trouvait à l'angle de rues, à l'ouest. Le lieu-dit est cité pour la première
fois en 1636, et comprend en 1676 trois entités: le domaine de Gros Puits,
propriété de Maurice Roatin; une maison avec cellier et boutique de
maréchal-ferrant appartenant à Pierre Béchemeil; et une maison appartenant à
la veuve Pellaud. Le domaine de Gros Puits a dû être acheté par Maurice
Roatin après qu'il ait dû vendre la Rouartinière, en 1648. En 1653, il rend
déclaration au commandeur de Beauvoir pour une maison, sans doute Gros
Puits, qu'il a acquis des héritiers de feu Philippe Perraud. En 1745, le
domaine appartient à Marie-Renée Petit, veuve de Pierre Mignot, procureur au
présidial, et héritière de Nicolas Petit son père. Elle possède aussi la
Touratrie, au sud, et la Martinière, à l'ouest. Gros Puits consiste alors en
une maison pour le métayer et une pour le bordier, et surtout un manoir: il
s'agit probablement de celui que l'on peut voir encore aujourd'hui, et dont
l'architecture permet de le dater de la première moitié du XVIIIe siècle. En
1745, cette demeure est composées de cinq chambres basses, avec grenier,
plus une grange, un four et fournil, une buanderie, une écurie, une étable
et des toits. Cette description englobe probablement le manoir et la
métairie voisine, située à l'ouest. Le tout appartient plus tard, en 1803, à
Jean-Joseph Morineau, ancien émigré et cousin des propriétaires de la
Boissonnerie voisine (actuel manoir de Beauvoir). Morineau est décédé en
1838; sa tombe se trouve encore dans le cimetière de Mignaloux. Dès avant sa
mort, Gros Puits échoit selon le cadastre à Maître Bourbeau, notaire à
Poitiers. Après lui, le domaine passe en 1827 au comte de Vitré, puis en
1852 à René-Philippe Pruel, et en 1853 à Adolphe Gras, notaire à Poitiers.
Le manoir appartient en 1893 à Henri Babinet, inspecteur des forêts à Tours,
puis en 1898 à Henri Séchet, avocat à Poitiers, et en 1902 à Arthur Girault,
doyen de la faculté de droit de Poitiers et maire de Mignaloux-Beauvoir de
1901 à 1931. Il transmet Gros Puits à sa petite-fille, Hélène Coquet, épouse
de Louis Chauvet, maire de Mignaloux-Beauvoir de 1955 à 1965. Au cours des
XIXe et XXe siècles, et parallèlement à cette succession de propriétaires,
les bâtiments ont connu quelques transformations. Le plan cadastral de 1819
figure le manoir, au nord d'une cour comme aujourd'hui, avec son pavillon
latéral au nord-ouest. A l'intérieur devait se trouver, dans un salon, une
cheminée encore visible en 1968 et estimée du début du XIXe siècle. Sur le
cadastre de 1819, un bâtiment marquait l'entrée de la cour à l'ouest. Démoli
en 1841, il a été remplacé par une dépendance, plus en retrait par rapport à
la rue. Ce nouvel édifice obstrue désormais l'ancien passage qui reliait la
cour du manoir à la rue à l'ouest, et qui constituait l'entrée principale du
domaine. Le portail et le mur de clôture qui marquent maintenant l'entrée de
la propriété sur la route de Brazoux, sont des constructions récentes.
Auparavant, l'accès au domaine se faisait donc par l'ouest, à travers la
cour de la métairie qui se trouvait à côté du manoir. Cette métairie
comprenait notamment la vaste grange de plan massé déjà mentionnée sur le
plan cadastral de 1819, et aujourd'hui transformée en habitation. L'ancienne
métairie comptait aussi une seconde grange plus petite, dans l'angle ouest
de la propriété. Elle n'apparaît pas sur le plan cadastral de 1819, et a
donc été construite depuis. La pierre qu'elle contient, portant la date
1706, est donc un remploi issu d'un ancien bâtiment démoli. Le domaine de
Gros Puits comprend le logis et ses dépendances au sud-est, l'ancienne
métairie au nord-ouest. Le logis donne au sud-ouest sur une vaste cour
fermée sur la route de Brazoux par un mur de clôture et un portail à piliers
maçonnés et porte piétonne couverte. Le corps principal se prolonge au
nord-ouest par un pavillon latéral. Celui-ci est couvert d'un toit en
pavillon à ardoises, avec épi de faîtage en zinc, tandis que le corps
principal présente un toit à longs pans, à croupe et à tuiles creuses. Le
corps principal ouvre côté cour, au sud-ouest, par cinq travées avec porte
centrale. Les trois travées au milieu sont plus rapprochées, les deux autres
étant renvoyées vers l'extérieur, toujours symétriquement. Entre ces trois
groupes de travées, au rez-de-chaussée, se trouvent deux oculi. La porte
centrale est marquée d'une part par un perron, d'autre part par un linteau
saillant en chapeau de gendarme. Cette forme se retrouve sur la baie d'étage
au-dessus de la porte, et qui est séparée de celle-ci par un plein de travée
appareillé. Toutes les autres baies ont un linteau en arc segmentaire et un
appui saillant voire mouluré. Une baie chanfreinée apparaît à l'étage sur la
façade sud-est. La façade arrière du logis, au nord-est, ouvre par quatre
travées qui encadrent une porte centrale. Au nord-est du logis s'étend un
vaste parc. Son entrée nord-est est marquée par un portail à piliers
maçonnés. L'ancienne métairie est accessible au nord-ouest par un portail à
piliers maçonnés et à porte piétonne couverte. Elle comprend plusieurs
dépendances ou anciennes dépendances, dont une ancienne vaste grange de plan
massé, et une grange plus petite, à façade en gouttereau, perpendiculaire à
la rue.
manoir de Gros Puits 86560 Mignaloux-Beauvoir, propriété privée, ne se
visite pas.
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