|
Le hameau de Mortier s'organise autour du
domaine du même nom, ancien fief relevant de l'abbaye de
Saint-Hilaire-de-la-Celle de Poitiers. Un certain Gauffredus de Morteris est
cité en 1162. Mortier est ensuite plusieurs fois mentionné au cours du
Moyen-Age. Les 8 février 1487 et 25 juin 1494, Charles Bonnaud, bourgeois et
marchand à Poitiers, bientôt maire de cette ville, rend aveu de "l'hôtel de
Mortier" à Guillaume Roger, abbé de Saint-Hilaire-de-la-Celle. Dans l'aveu
de 1487, il déclare avoir fait bâtir à Mortier "un logis garni de granges,
étables et autres bâtiments". Il s'agit probablement de l'actuel manoir,
dont plusieurs éléments datent de cette fin du 15e siècle. L'aveu de 1494
mentionne en plus la garenne qui entoure le domaine, et le pigeonnier ou
fuye. En 1488, son domaine est érigé en fief, avec droit de fuie et de
garenne. Un autre aveu est rendu pour Mortier en 1532 par Jacques Gabois.
Une confusion existe dans les sources avec le fief de la Grimoardière,
localisé à Mortier, et dépendant de la Tour Maubergeon de Poitiers.
Plusieurs aveux sont rendus pour ce fief à partir du XVe siècle, par exemple
le 24 juillet 1415 par Pierre Grimoard le Jeune, époux de Jeanne de Mazé,
"pour son domaine de la Grimoardière, situé à Mortier", auquel sa famille
semble avoir donné son nom. D'autres aveux sont rendus en 1489 par Charles
Bonnaud, déjà propriétaire du fief de Mortier, puis les 1er mars 1564 et 25
septembre 1580 par Guillaume de la Fuye, procureur au présidial de Poitiers.
Le fief de la Grimoardière se confond ensuite avec celui de Mortier.
Peut-être faut-il voir dans cette fusion le transfert à la fin du Moyen Age,
affirmé aujourd'hui encore par la tradition orale, entre un ancien fief
situé, dit-on, à l'actuel 7 allée de la Guimarderie, et celui construit à
l'actuel 41 rue de Mortier. En tout état de cause, au milieu du XVIIe
siècle, Pierre Rousseau, trésorier de France à Poitiers, est à la fois sieur
de Mortier, comme avant lui son beau-père, Simon Le Blanc, président en
l'élection de Poitiers, et détenteur du fief de la Grimoardière pour lequel
il rend un aveu le 16 juin 1636. Vingt ans plus tard, le 29 septembre 1656,
Marie de Brilhac, femme de Louis Rousseau, sieur de La Salle, trésorier de
France au bureau des finances de Poitiers, seigneur de Mortier, est la
marraine d'une nouvelle cloche de l'église de Montamisé. Peu après, Mortier
et la Grimoardière échoient à la famille Foucqueteau, originaire de
Montamisé. Un aveu est en effet rendu le 15 octobre 1669 par Pierre
Fouqueteau, seigneur de Mortier et de la Grimoardière, époux de Florence
Ragonneau, docteur-régent en la faculté de médecine de Poitiers. Son fils
Charles Fouqueteau, avocat en parlement, échevin de Poitiers, époux de Marie
Richard, lui succède comme seigneur de Mortier et rend aveu en 1691 pour le
fief de la Grimoardière. Après lui viennent son fils Pierre-Charles,
seigneur de Mortier et de la Grimoardière, échevin de Poitiers, époux de
Marie-Radegonde Chauvet, puis leur fils, Charles-René, seigneur de Mortier,
échevin de Poitiers. Sa veuve, Louise Drouault rend hommage du fief de la
Grimoardière le 23 août 1764, et est la marraine d'une nouvelle cloche à
l'église de Montamisé en 1769. Un autre aveu est rendu le 11 février 1775
par leur fils, Charles-Aimé Fouqueteau dit de Mortier, seigneur de Mortier
et de la Grimoardière, président-trésorier de France.
Le manoir est construit au nord d'une grande cour entourée au sud et à
l’ouest par un mur et dont le côté est est occupé par de vastes communs en
longueur. Une dépendance occupe l’angle sud-ouest de la cour, encadrant,
avec le mur ouest, l’entrée du domaine. Un départ de portail y est observé.
Avec les dépendances disparues, à l'ouest de la cour, l'ensemble formait un
U. Au milieu de la cour se trouve la fontaine de l’ancienne citerne
autrefois située à l’arrière du logis. En plus de cette citerne, le domaine
comptait trois puits et une mare, dite "la fosse à boire", située au nord.
La façade principale du logis, au sud, présente six travées et sept baies en
rez-de-chaussée: en effet, jumelée à la porte principale, décentrée, une
autre porte mène au sous-sol. Les appuis des fenêtres de l’étage sont
moulurés. Une girouette est visible à l’extrémité ouest du faîtage. A
l'arrière du logis s'étend le jardin et, au nord-est, l'ancien clos du
domaine où se trouvait la mare.A l'ouest du jardin se situe l'ancien
pigeonnier. De forme octogonale, et ouvrant par une porte à l'ouest, il a
perdu la partie supérieure de ses murs. A l'intérieur, sept rangées de
boulins à pigeons sont toujours visibles. A hauteur du linteau de la porte,
un perchoir marque la séparation entre le niveau inférieur du mur et les
boulins. Par endroits, d'autres rangées de boulins apparaissent au-dessus,
séparées des sept premières par un perchoir. Le manoir se prolonge à l’est
par un second logement auquel sont adjointes des dépendances agricoles. Ce
logement comprend un étage carré et un comble à surcroît. Il présente vers
le sud une façade à trois travées et quatre baies en rez-de-chaussée, dont
la porte latérale. Il est prolongé vers l'est par une grange à façade en
gouttereau et avec une porte à arc segmentaire.
manoir de Mortier, 43 et 45 rue de Mortier, 86360 Montamisé, propriété
privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les manoirs de France, si vous possédez des documents
concernant ce manoir (architecture, historique, photos) ou si vous constatez
une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous pouvez
enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour illustrer
cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de la Vienne" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|