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Ancien fief relevant de la Tour Maubergeon de Poitiers,
Charassé est cité pour la première fois en 1211. A cette date,le chapitre de
Notre-Dame-la-Grande de Poitiers, propriétaire de la seigneurie de Montamisé,
se voit reconnaître le droit de lever la dîme sur les terres de Charassé.
Charassé est de nouveau cité en 1324, 1337, 1357, 1392 et 1397. Le seigneur
de ce fief est tenu au devoir d'un épervier ou d'un émerillon envers le roi.
Le 27 septembre 1410, Jean de Craon, sire de la Suze, de Champtocé et de
Chéneché, rend aveu et dénombrement au duc de Berry pour son "hébergement de
Characé". Près d'un siècle plus tard, en 1495, Charassé appartient à Simon
Herbert, bientôt maire de Poitiers, en ayant hérité de sa femme Marie de
Janoilhac, pour lui et pour ses enfants Nicolas et Marie. Il passe ensuite à
son gendre Mathurin de Conzay. En 1580, demoiselle Anne de Conzay est dame
de Charassé. "L'hostel noble" de Charassé est mentionné en 1578. En 1639,
demoiselle Louise Cousture veuve de feu Laurent Gaultier, docteur en droit,
est dite dame de Charassé. En 1651 et 1667, c'est Gaspard de Chessé, écuyer,
qui est seigneur de Charassé. Le 29 septembre 1656, il est le parrain d'une
nouvelle cloche de l'église de Montamisé. Charassé tombe ensuite dans
l'escarcelle des seigneurs de la Roche de Bran. Le 29 mai 1711, dame
Marie-Henriette de Fourny, veuve de Pierre Thoreau, seigneur de la Roche de
Bran, rend un aveu pour les fiefs de Charassé et de la Jourie. Le 13 mars
1748, son fils François Thoreau est dit chevalier, seigneur de la
Roche-de-Bran et de Charassé. En 1775, son fils François Thoreau vend non
seulement la Roche-de-Bran mais aussi Charassé à Jacques-René-Joseph-Marie
Esperon de Beauregard, écuyer, conseiller du roi, président trésorier au
bureau des finances de Poitiers. En 1822, les neveux et héritiers de M. de
Beauregard vendent la Roche-de-Bran et les domaines qui en dépendent, dont
Charassé, à François Chazaud, receveur général de la Vienne, qui les revend
en 1828 à Amédée-François-Régis de Pérusse, duc des Cars. Passé ensuite de
propriétaires en propriétaires, il a été acquis en 1923 par la famille
Laverré.
Le domaine est construit en retrait par rapport à la voie. La vaste cour est
fermée à l'ouest par un portail à piliers en maçonnerie, au sud et à l'est
par les dépendances, au nord-est par le logis et le fournil. Au nord-ouest
se trouve le jardin, fermé par un mur de clôture. Deux colombiers marquent
les angles sud-ouest et nord-ouest du domaine. Une mare se trouve à l'est du
domaine, le long de l'allée. Construit au milieu du domaine, du côté nord de
la cour, le logis ouvre à l'est par une façade à trois travées. La porte est
décentrée. La travée sud, dont le plein de travée est appareillé, comprend
une fenêtre passante surmontée par un fronton cintré et échancré. Sur la
travée nord, la baie de comble est chanfreinée et possède une traverse et un
appui mouluré. La façade est comporte aussi une pierre d'évier. La façade
ouest ouvre par deux travées et quatre baies en rez-de-chaussée, dont un
jour chanfreiné. La baie de comble de la travée nord, présente des montants
chanfreinés et la trace d'un montant dormant. C'est aussi sur cette façade
que se trouve la descente de cave. A l'intérieur du logis se trouve une
cheminée en grande partie remaniée, à l'exception de la hotte à corniche
moulurée. Accolée en appentis au nord du logis, l'ancienne chapelle ouvre au
nord par une porte en plein-cintre à clé saillante et claveaux réguliers,
surmontée d'une baie carrée chanfreinée. Les dalles rectangulaires en pierre
qui couvraient le sol, ont été réutilisées en allée de jardin. En retour
d'équerre par rapport au logis, au nord, une dépendance ouvre au sud sur un
hangar en appentis. Elle est prolongée à l'est par le fournil, dont la porte
est chanfreinée. Des corbeaux en pierre supportent le manteau de cheminée du
four. Au-delà du four se trouvent des remises. Les deux colombiers, rond
pour celui du nord-ouest, ovale pour celui du sud-ouest, sont charpentés et
couverts de tuile creuse. Ils ouvrent tous deux par une porte chanfreinée.
Celui du nord-ouest comprend huit rangées de boulins à pigeons dans sa
partie inférieure, quatre dans sa partie supérieure, un perchoir séparant
les deux ensembles. Les boulins du colombier au sud-ouest sont moins bien
alignés et plus dégradés. Chacun des deux colombiers possède dans sa partie
inférieure trois ouvertures en forme de meurtrières. Des toits à volailles,
à chèvres et à porcs se trouvent à l'est à l'ouest de la cour, formant un U
avec l'étable, la grange et l'écurie qui, communiquant entre elles par des
portes intérieures, ferment le domaine au sud, en englobant un des deux
colombiers. La porte charretière de la grange, à linteau de bois, présente
des sommiers saillants. La porte piétonne de l'écurie est à arc en
plein-cintre, avec clé et sommiers saillants, et claveaux réguliers.
manoir du Grand Charassé, 46 rue de Moulière, 86360 Montamisé, propriété
privée, ne se visite pas.
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