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Château d'Amboise (Indre-et-Loire)
 
 

     Le site d'Amboise, habité dès l'antiquité, est une étape stratégique le long de la Loire. Un oppidum y est construit sur un plateau entre la Loire et l'Amasse. En 504, Clovis roi des Francs, et Alaric, roi des Wisigoths, se rencontrent sur l'Ile d'Or. Peu après Clovis bat les Wisigoths à Vouillé en 507. Ces derniers abandonnent la Loire et se replient vers le sud. Quatre cents ans plus tard, durant les Invasions Normandes et en accord avec les rois de France, Charles le Chauve et Louis le Bègue, Adalard, archévèque de Tours, dont la famille contrôle Amboise, confie la garde de la place à deux de ses parents: Ingelger et Sulpice Ier de Buzançais. Ingelger relève les fortifications de la ville. Vers l'An Mil, Amboise est la place la mieux protégée de tout l'ouest de la france. Au début du XIIe siècle, les seigneurs d'Amboise prennent le contrôle complet de la ville et de toutes ses forteresses. Louis d'Amboise, l'un des membres de la famille seigneuriale, participa en 1431 à un complot contre Louis de la Trémoille, favori de Charles VII. Démasqué, il est d'abord condamné à mort, avant d'être gracié. En revanche, son château lui sera confisqué en 1434. Dès lors, Amboise entre dans le domaine royal, très rapidement, Amboise devient une véritable demeure royale et Charles VIII en fait un beau palais. Le fils de Charles VII, Louis XI, fait élever son propre fils, le futur Charles VIII, à Amboise, pour des raisons de sécurité. Étant né en 1470 au château, le dauphin Charles apprécie Amboise et en fait sa demeure favorite. Il y est élevé sous la garde de Jean Bourré, seigneur de Touraine. Charles VIII fit les premières constructions marquantes au début de son règne, et entreprend de profondes modifications de 1492 jusqu'à sa mort en 1498 : la chapelle Saint Hubert, l'aile dite Charles VIII, de style gothique flamboyant, comprenant les logis du roi et de la reine, les deux tours cavalières, la tour des Minimes et la tour Heurtault. Un parc est aménagé sur la terrasse, on comptera plus tard le buste de Léonard de Vinci et un mémorial pour les accompagnants d'Abd El Kader décédés à Amboise durant sa captivité.
Passionné par la culture italienne qu'il a découvert pendant ses campagnes en Italie, Charles VIII invite à Amboise de nombreux artistes italiens en 1495, dont Fra Giocondo et Dominique de Cortone qui vont totalement transformer le Château à la mode de la Renaissance. Il fait également appel à l'horticulteur Pacello de Mercogliano pour aménager les jardins. Mais d'autres éléments seront supervisés par des artistes français. La construction fut supervisée par Raymond de Dezest, bailli d'Amboise, avec l'aide de trois architectes : Colin Biart, Guillaume  Senault et Louis Armangeart assistés des maitres Jacques Sourdeau et Pierre Trinqueau, c'est plus de 250 maçons qui travaillaient en permanence sur ce chantier. Charles VIII y mourut en 1498 à l'âge de 28 ans, après avoir heurté de la tête un linteau de porte le 7 avril, se rendant au jeu de paume. Louis XII, son successeur, y fait bâtir une seconde aile, perpendiculaire à l'aile Charles VIII, dans un style renaissance. Il cède le domaine à Louise de Savoie qui élève ses deux enfants, Marguerite et François d'Angoulême, lequel était pressenti pour succéder à Louis XII. Lorsque Louis XII décède en 1515, François Ier monte sur le trône, la cour va peu à peu se désintéresser du château d'Amboise. Bien que sa construction continue, avec l'achèvement de la tour Hurtault, le réaménagement de l'aile Louis XII, le Roi va préférer d'autres demeures comme Fontainebleau, Blois, ou Chambord. Il invita Léonard de Vinci à résider à Amboise dans le Clos Lucé situé près du château. Un souterrain,permettant la communication entre les deux sites, fut percé.
Léonard de Vinci mourut en 1519 à Amboise, il fut inhumé d'abord dans la collégiale Saint Florentin et ensuite dans la chapelle Saint Hubert. Henri II, continuera l'agrandissement du château en ordonnant la construction de nouveaux bâtiments sur la partie est. En 1560, sous le règne éphémère de François II, Amboise fut le théâtre de la conjuration d'Amboise prélude aux guerres de Religion. À partir d'Henri III, les séjours royaux se firent rares, pour devenir quasi inexistants. Peu à peu, l'édifice se transforme en prison de luxe pour les personnages de l'état. En 1626, César, duc de Vendôme et son frère Alexandre, grand prieur de France, y sont internés pour avoir conspiré contre Richelieu. Le château passe entre les mains du frère du roi Gaston d'Orléans. Celui-ci y effectue quelques démolitions dans les années 1660. Confisqué de nouveau par le roi, le château d'Amboise redevient une prison. Louis XIV y fera enfermer Nicolas Fouquet et le duc de Lauzun. Propriété du duc de Choiseul au XVIIIe siècle, celui-ci l'abandonne ver 1760 au profit de Chanteloup à quelques kilomètres au sud d'Amboise. Le château passe ensuite entre les mains du duc de Penthièvre avant d'être confisqué par la nation en 1792, en pleine révolution française.  Une grande partie du château fut démolie durant le 1er Empire, lorsque Napoléon offre le château déjà en mauvais état à l'ex-consul Roger Ducos, lequel n'ayant pas les moyens de le restaurer, préféra détruire les deux tiers du bâtiment (la collégiale Saint Florentin et le logis des reines notamment) entre 1806 et 1810. Louis-Philippe Ier hérita du château par le biais de sa mère. Mais il est de nouveau confisqué lors de la Révolution de 1848. A cette date, à la suite d'un traité de reddition non respecté par les autorités françaises, l'émir Abd El Kader y fut placé en captivité, avant d'être libérés par Napoléon III en 1852. En 1873, Amboise repasse à la famille d'Orléans. Au début du XXe siècle la restauration de l'édifice est entreprise par Monsieur Ruprich Robert et son fils. (1)
Restaurations, transformations et destructions, ont altéré le château dont la totalité des corps de logis étaient encore conservés dans le premier tiers du XVIIe siècle, lorsque Louis XIII fit ajouter, vers 1620, une demi-lune au-delà de la porte et du fossé des Lions, demi-lune qui vint remplacer un ouvrage avancé antérieur. La tour Garçonnet perdit son couronnement et sa cage d'escalier carrée fut transformée pour accueillir une rampe à pas d'âne, les voûtes des tours cavalières furent quant à elles rompues sur quelques travées pour condamner ces entrées du château. Quant au fossé du donjon, il y a tout lieu de croire qu'il fut comblé par les décombres du logis du Fossé alors abattu. Le caractère naturellement défensif de la place, un éperon rocheux barré de deux fossés, est aux origines du développement du site du château. La pointe occidentale constituait le donjon, à savoir le lieu d'habitat et de repli. La défense y était assurée par quatre tours circulaires placées aux angles du trapèze et par deux tours carrées assurant le flanquement du fossé du donjon et, pour l'une d'entre elles, côté ville, le contrôle de l'accès au promontoire; enfin, par la tour pentagonale flanquant la porte orientale des champs qui devint à la fin du XVe siècle la porte des Lions. De ces sept tours, quatre ont disparu, les autres sont extrêmement transformées, mais il semble pourtant qu'elles soient toutes contemporaines des XIIe-XIIIe siècles. L'église Saint-Florentin fut bâtie dans la basse-cour autour de 1030. Par la suite, furent ajoutées plusieurs chapelles, un cloître et des logis canoniaux plus ou moins attenants, qui constituèrent les éléments conditionnant les développements ultérieurs du château.
Le caractère fortifié du château fut accentué à partir du règne de Louis XI (1461-1483) mais il développa aussi son caractère résidentiel avec de nouveaux aménagements réalisés pour accueillir la reine Charlotte de Savoie (1461-1483) et ses enfants. Louis XI repensa et renforça les accès par la construction de la tour Garçonnet (1466), la porte des Lions et par des ponts-levis dans la rampe d'accès méridionale. Conçue comme une tour défensive, occupée à l'origine sur la moitié de sa hauteur par une vis piétonne de plan carrée, éclairée de fentes de jour et équipée d'archères-canonnières orientées face aux ponts de la Loire et adaptées à l'emploi d'armes à feu semi-portatives et épaulées, la tour Garçonnet possédait trois niveaux supérieurs dont les deux derniers étaient couronnés d'un chemin de ronde. Les travaux à vocation résidentielle ont probablement eu une ampleur que la disparition de nombreux corps de logis ne nous permet pas d'appréhender clairement; à défaut, les mentions relevées dans les différents fonds d'archives et l'analyse critique des sources iconographiques proposent la restitution d'un ensemble castral cohérent. Autour de la cour du donjon s'élevaient, au sud, dans le logis royal, le logis du roi (premier étage) superposé à celui de la reine (rez-de-chaussée), à l'ouest, un corps de bâtiment essentiellement dévolus aux cuisines et offices, au nord, face à la Loire, une terrasse d'agrément prenant place au-dessus d'une galerie fermée, enfin à l'est, une série de logis et de communs, difficiles à dater mais qui auraient pu être hérités du château antérieur.
La chronologie des chantiers de Louis XI reste toutefois complexe à préciser. On sait que dès les premières années de son règne (1463-1464), il fit détruire des bâtiments anciens, chargeant les édiles d'évacuer les déblais tombant dans la ville. Les contraintes exercées par la topographie du site et les anciens éléments architecturaux conservés déterminèrent la surface disponible. Les comptabilités urbaines livrent les lieux de la ville où s'accumulent les déblais et instruisent sur la localisation des travaux. De plus, dans sa correspondance, Louis XI adresse des directives à ses conseillers sur la tenue du chantier qui, confrontées aux sommes allouées pour celui-ci précisent l'identification des bâtiments concernés. Ainsi, conjointement à la construction de la tour Garçonnet (1466), le logis sud fut édifié. Dans son état primitif, il était encore de dimensions modestes: au rez-de-chaussée il accueillait le logis de la reine et au premier étage celui du roi où, à côté de la chambre, la grande chambre servait aussi probablement de salle. En 1474, débuta une seconde campagne: Louis XI entreprit la construction de la chapelle du Saint-Sépulcre assise dans la structure qui servit par la suite de soubassement à la chapelle Saint-Hubert de Charles VIII, et commanda l'extension du logis sud, de manière à disposer d'une véritable salle, séparée de sa grande chambre.
La présence de la Loire, la forêt giboyeuse et son attachement pour le lieu décidèrent Charles VIII à faire d'Amboise sa résidence principale et le château conserva ce statut, sous François 1er (1515-1547) jusqu'à son départ pour la région parisienne vers 1525. En 1489, la mention de déblais (6480 tombereaux en deux ans) permet d'estimer l'ampleur des projets: il entreprit dans la seconde cour des travaux de terrassement dont l'emprise se lit encore parfaitement aujourd'hui dans les mouvements de terrain du promontoire. Le nombre de tombereaux chargés correspond à quelques 6000 à 6500 m3 de terre déblayée, ce qui équivaut à une surface de 6000 m² décaissés sur un mètre de profondeur en moyenne, que nous situons entre l'emplacement de l'ancien fossé du donjon et la cassure de terrain qui traverse le promontoire au niveau du nouveau logis de Charles VIII sur les jardins. Il y a donc tout lieu de croire que, dès 1489-1491, Charles VIII envisageait de construire le logis des Sept Vertus et le bâtiment de la grande salle dans la seconde cour. L'implantation des jardins demanda des travaux de terrassement encore plus importants et, nécessita pour soutenir le terrain surplombant le décaissement, la construction d'un mur de soutènement appelé couramment "le mur du logis canonial". La tour des Minimes fut pensée comme une nouvelle entrée au château, dominant les logis et débouchant sur les jardins.
Enfin, les motivations qui présidèrent aux projets du nouveau logis de Charles VIII sur les jardins puis de la tour Heurtault sont, quant à elles, liées aux jardins. Durant cette période, Charles VIII ajouta au logis de Louis XI du donjon la chapelle Saint-Hubert, édifiée à l'aplomb de la chapelle du Saint-Sépulcre. Si la date exacte du début des travaux demeure inconnue, le chantier restait actif en 1495-1496. En 1498, à sa mort, étaient édifiés dans la seconde cour: le logis des Sept Vertus, le bâtiment de la grande salle, le jardin, une grande partie des tours cavalières et les deux premiers niveaux du nouveau logis de Charles VIII sur les jardins. Le bâtiment de la grande salle, dont le premier escalier d'honneur se trouvait côté Loire, ne fut desservi par l'escalier "percé" que lors de l'édification du nouveau logis de Charles VIII sur les jardins. En conservant le donjon et en ne faisant édifier dans la seconde cour que les édifices à vocation de réception, Charles VIII renforçait le dispositif sécuritaire. Contrairement à Louis XI qui avait interdit l'accès au château à toute personne étrangère à la famille royale, Charles VIII allait, au sein même du château, délimiter des espaces privatifs et d'autres ouverts à la cour. Notre restitution de la distribution met en évidence la double circulation qui avait été pensée pour permettre de gagner depuis le donjon les édifices de la seconde cour. De nouvelles galeries furent sans doute construites le long du logis du Fossé. Jouant incidemment le rôle de balcon pour suivre les parties de jeu de paume, elles étaient en outre défendues par le fidèle garde de Louis XI, Hans Haquelebac, rendu célèbre par les récits de Philippe de Commynes (1447-1511) .
Le logis des Sept Vertus, avec ses logis jumeaux aux dispositions atypiques, dépourvus de chapelle et de retraits, était sans doute le logis d'apparat du couple royal, celui où ils apparaissaient en public, où ils suivaient les spectacles donnés dans la cour mais aussi, celui où logeaient les hôtes de marque tel que Pierre de Beaujeu, duc de Bourbon, en janvier 1498. Le bâtiment de la grande salle accueillant au rez-de-chaussée un espace dévolu aux gardes royales puis, côté Loire, un promenoir introduisant la grande vis, est occupé au premier étage par la grande salle du château; une salle qui, dotée de deux vaisseaux de voûtes reposant sur une file de colonnes centrales, affiche une filiation symbolique très forte avec la salle des états de Blois ou celle du palais de la Cité de Philippe Le Bel. Les aménagements et la distribution de ces logis révèlent la constante exposition de la personne du roi dans sa vie de cour qu'elle soit d'obligation ou d'agrément. Dans les galeries, le couple royal est en représentation, qu'il suive les parties de jeu de paume ou contemple le paysage de la Loire. Côté Loire et côté cour, des balcons longeaient les façades du logis qui, à l'instar de la galerie du logis des Sept Vertus, servaient pour les apparitions en public. Ainsi, la véritable distinction entre vie publique et vie privée ne concernait pas tant Charles VIII que la personne du dauphin. Si la vie du roi était toujours en représentation, la vie privée du château se résumait à la présence du dauphin dans le donjon qui assurait sa protection.
L'année 1495 marqua un tournant décisif dans l'histoire du chantier. Charles VIII rentra d'Italie le 23 février 1496, et déjà étaient en travaux la tour des Minimes ainsi que le nouveau logis de Charles VIII construit face aux jardins. La morphologie des jardins montre leur filiation avec les horti conclusi médiévaux de tradition française, filiation soulignée par le décor de faux-créneaux animant le sommet du mur de soutènement du jardin, mais les influences italiennes s'observent ponctuellement à travers, la terrasse haute, la fontaine et l'orangerie comme si le grand jardinier transalpin, Pacello da Mercogliano, avait ajouté, à son arrivée à Amboise en 1497, quelques éléments italiens dans un jardin dont la conception générale était déjà fixée. On sait aussi qu'à proximité immédiate des jardins, se trouvaient le cabinet des oiseaux et le logis dit canonial qui fut, depuis Charles VIII jusqu'au départ définitif de la cour en 1560, le logis de l'Armurerie, sans doute achevé par François 1er, sorte de salle d'exposition dans laquelle on admirait face aux jardins et à la Loire de rares pièces de collection. L'armurerie fait office de fabrique de jardin. La tour des Minimes, les jardins et le nouveau logis de Charles VIII sur les jardins formaient un ensemble homogène pour lequel il est très délicat d'évaluer dans quelle mesure le projet primitif, où le nouveau logis de Charles VIII sur les jardins n'était pas prévu, fut modifié au retour d'Italie.
Il semble bien que ce fut pour installer les logis royaux face aux jardins que Charles VIII choisit cet endroit, laissant le donjon à l'héritier de la couronne à venir. Charles-Orland meurt le 16 décembre 1495, mais Charles VIII n'est alors âgé que de 24 ans. Le projet était bien plus ambitieux que le simple corps de logis que nous voyons aujourd'hui. Le logis devait adopter des dispositions classiques où le logis de Charles VIII surmontait celui d'Anne de Bretagne. Chaque logis se composait d'une enfilade de trois pièces: grande chambre ou salle, chambre et garde-robe, par contre, les espaces annexes qui ont disparu différaient l'un de l'autre. Côté jardin, le projet ne fut pas mené à bien. Côté cour, la grande vis permettait désormais d'accéder directement à la grande salle depuis la cour. Il n'était donc plus nécessaire de passer côté Loire et l'on pénétrait dans celle-ci par une porte ouvrant depuis le balcon suspendu. Ce changement ne demanda toutefois que peu d'aménagement puisque la salle, en fin de construction en 1495, avait pu être équipée d'une seconde cheminée placée sur le mur pignon oriental, modifiant l'emplacement du "haut-bout". L'escalier desservait aussi les grandes chambres du nouveau logis de Charles VIII sur les jardins. L'accès privé aux logis se faisait quant à lui par la tourelle nord, côté jardin, mais aussi par une vis installée dans une tourelle sobre accolée et centrée sur la façade sur cour. Cette vis communiquait de surcroît avec la chapelle assise sur un porche, qui jusqu'à maintenant était identifiée, à tort, comme un appendice relevant des aménagements de Catherine de Médicis.
Parallèlement aux aménagements résidentiels, Charles VIII ne renforça que faiblement le caractère défensif du lieu. La canonnière à la française battant le fossé des Lions est directement à mettre en rapport avec les coups de sabre visibles dans la contrescarpe de la demi-lune du XVIIe siècle qui indiquent que celle-ci remploya la contrescarpe d'un ouvrage avancé antérieur. Les canonnières basses des tours cavalières étaient adaptées à l'emploi d'armes de gros calibre. Les canonnières perçant l'allège des baies des deux tours cavalières furent conçues pour des arquebuses mais leur efficacité étant sans doute limitée, elles jouaient un rôle avant tout dissuasif. Finalement, ces tours imposantes et massives constituaient de parfaits trompe-l'oeil d'ouvrages militaires. Le 7 avril 1498, à la mort de Charles VIII, les travaux étaient loin d'être achevés; entre 1499 et 1505, Louis XII (1498-1515), limita ses interventions à mettre hors d'eau les bâtiments. Ainsi, le nouveau logis de Charles VIII sur les jardins, le jardin et la tour Heurtault conservent, dans leurs maçonneries, les traces de cette rupture de chantier et, dans leur ornement, l'apparition des formes renaissantes. En 1516, François 1er (1515-1547) fit ajouter au nouveau logis de Charles VIII sur les jardins un étage, suréleva en même temps les tourelles d'accès et fit percer dans la tourelle circulaire nord une porte tournée vers la terrasse de la tour des Minimes.
Le projet ne fut toutefois pas mené à terme et ni le couronnement de la tour des Minimes ni la galerie du portique des Quatre Travées ne furent construits. Le plan de François 1er manifeste cependant une innovation en matière de distribution car le logis du roi se trouvaient sous ceux de la reine; autrement dit, il occupait le logis primitif d'Anne de Bretagne, ceux qui sont de plain-pied avec le jardin. Cette distribution où le logis de la reine se trouve au-dessus de ceux du roi fut par la suite adoptée au vieux Louvre pour Éléonore d'Autriche. Si l'on peut considérer que les travaux de Louis XII et François 1er se déroulèrent dans la continuité de ceux de Charles VIII, il en va tout autrement des travaux d'Henri II et Catherine de Médicis qui ne semblent pas avoir été sensibles à la politique d'embellissement du site menée jusque-là. Le donjon que l'on conservait toujours pour les mêmes raisons de sécurité, mais aussi pour disposer, en outre, de capacité de logement importante, ne connut apparemment pas de modifications majeures. On se contenta d'aménagements secondaires, Catherine de Médicis fit installer sa chambre dans la tour-porche et convertit la vis privative mitoyenne en cabinet attenant à sa chambre. Les autres pièces de l'appartement furent occupées par une antichambre, une salle et des chambres pour les filles de la reine. En outre, les appartements du roi et de la reine n'occupaient plus le même bâtiment; le logis d'Henri II fut construit en empiétant sur les jardins. Reliés par un passage couvert à ceux de la reine, ces appartements annexèrent une partie du portique des Quatre Travées pour installer la salle des gardes du roi et se prolongèrent jusqu'au-dessus de la tour des Minimes où fut édifiée la grande salle. La grande salle primitive, sise dans le bâtiment sur Loire, se trouva quant à elle convertie en salle de bal...
Au XIXe siècle, Amboise était présentée comme le foyer des premiers artistes italiens ramenés par Charles VIII mais les travaux initiés par les colloques dirigés par Jean Guillaume, ont nuancé cette thèse. Pourtant le rapprochement entre les tours cavalières et le château Saint-Ange de Rome, tant pour la rampe cavalière intérieure de ce dernier que pour son aspect extérieur, est frappant. C'est d'autant plus valable pour la tour Heurtault qui, dépourvue de couronnement, présente des proportions trapues, proches de celles du fort papal. Par ailleurs, le talus de la tour Heurtault reçoit un traitement identique à celui ornant la base d'une des tours du castel Nuevo de Naples. Et l'on peut y voir, là encore, le détournement de la recherche militaire sur le tracé tenaillé de la tour casematée à éperon à des fins ornementales. Or, Charles VIII vit ces deux édifices. Pour cette "ville-pont" devenue "ville-château" que constitue la cité amboisienne, la réponse va de soi; les formes italianisantes sont quasiment inexistantes et les travaux d'urbanisme, ne répondaient pas à une politique cohérente, si ce n'est la priorité accordée aux travaux d'entretien et d'embellissement des zones mitoyennes du château tels que le Petit Fort, le port, le Carroir au pied du château, les deux grandes rues longeant le promontoire castral (la rue de la Concorde et la Place Michel Debré) et la Masse, mais qui au fond n'étaient dictées que par le désir royal.
Avec ses logis d'apparat et de réception de style gothique, mais dont la fonction est totalement inédite, le château d'Amboise occupe une place charnière dans l'architecture française. C'est un château-fort renaissant où résidence et défense cohabitent et s'imbriquent sans jamais prendre le pas l'une sur l'autre. À l'instar du Louvre de Charles V, les campagnes successives de travaux aboutirent à une "forteresse qui se transforme en palais réunissant les recherches d'une habitation royale à la défense extérieure" (Eugène Viollet-Le-Duc) . À Amboise, les tours cavalières symbolisent sans doute, à nouveau, au mieux la mixité des programmes et l'ambition d'un projet princier qui renoue avec ceux de la fin du XIVe siècle où: "L'imagination créatrice s'exprimait par la virtuosité formelle voulue et commandée par le prince: les châteaux du Louvre, de Saumur, de Mehun-sur-Yèvre sont bien des châteaux de fantaisie: les structures dentelées qui surmontaient, comme des baldaquins monumentaux, les tours de Mehun rappelaient que la fantaisie du duc s'exprimait dans la prolifération des éléments de décor en un sentiment profond du merveilleux". (2)

Éléments protégés MH : le château d'Amboise en totalité : classement par liste de 1840.

château d'Amboise 37400 Amboise, ouvert au public tous les jours à l'exception du 1er Janvier et du 25 Décembre. Visites du 2 janvier au 28 février et du 16 novembre au 31 janvier de 9h à 12h 30 et de 14h à 16h 45, du 1er février au 28 février 9h à 12h 30 et de 13h 30 à 17h. Du 1er avril au 30 juin de 9h à 18h 30, du 1er mars au 31 mars et du 02 novembre au 15novembre de 9h à 17h 30, du 1er juillet au 31 août de 9h à 19h, du 1er septembre au au 1er novembre de 9h à 18h.


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source des photos par satellite ci-dessous : https://www.google.fr/maps
 
 
 
 


(1)   
    source de l'historique :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee
(2)      source de la description :
https://inventaire.patrimoine.centre val de loire

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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