En dépit d'une tradition faisant remonter l'existence d'un sanctuaire chrétien dès le haut Moyen Age sur le "pech" de Peyragude, les données historiques et archéologiques disponibles ne permettent pas d'établir avec certitude une occupation de Penne avant la deuxième moitié du XIe siècle : un document du cartulaire de Conques mentionne une église dédiée à saint Martin "inter castrum de Penne et ecclesiam sanctae Fidis quae dicitur Callia" (Sainte-Foy-de-Cailles). L'historiographie locale attribue la mise en défense de Penne par Richard Coeur de Lion à la fin du XIIe siècle. Quoi qu'il en soit, le "castel", détenu avec l'Agenais par les comtes de Toulouse dès 1196, est assiégé en 1212 lors de la croisade contre les Albigeois. Si une agglomération castrale existe d'ors et déjà au pied du château, dotée de coutume dès le premier tiers du XIIIe siècle, elle ne semble cependant prendre de l'importance qu'à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle : le "castrum" doté d'une église paroissiale dite de Mercadiel, chef-lieu d'une baylie royale en 1271 et placé sous l'autorité d'un châtelain nommé par le roi, administré par des consuls, connaît dès lors son extension maximale, avec un faubourg au sud au sein duquel est implanté un couvent de franciscains. Penne est alors un centre important pour le commerce, en relation avec un port sur le Lot : la plupart des maisons médiévales inventoriées sont ainsi datables de la limite des XIIIe et XIVe siècles, généralement percées de larges arcades, confirmant la vocation commerciale et artisanale de l'agglomération. Les fortifications sont élevées à partir des années 1290, au moment des troubles liés aux guerres de Gascogne et de Saint-Sardos, puis à la guerre de Cent Ans. Le bourg fut assiégée à de nombreuses reprises, notamment en 1372-1273, épisode durant lequel "la plus grande partie de Penne feust, mise à feu par les Anglais et principalement la maison commune ou estoient leurs privilèges". Durant la deuxième moitié du XVe siècle, si de nombreuses maisons sont restaurées et ouvertes de nouvelles croisées, peu sont reconstruites a novo. Mis à part l'escalier de la demeure dite "tour d'Alaric", la fin du Moyen Age et le début du XVIe siècle ne semblent pas, intra-muros, une période de fort dynamisme architectural. Les destructions liées aux guerres de Religion ont touché essentiellement la forteresse, mais la prise sanglante de la place par Simon de Montfort en 1562 due fortement limiter la dynamique de la construction.
La seigneurie de Bonal est mentionnée au milieu du XVe siècle entre les mains de la famille éponyme de Bonnal. Les plus anciens éléments bâtis du manoir, établi sur une terrasse intermédiaire de la rive gauche du Boudouyssou ne semblent pas antérieurs au XVIIe siècle, en particulier le mur d'enclos et les dépendances. Durant la Révolution les biens d'Henry Bonal "du lieu de Bonnal", comprenant "maison, avenue, ormière, jardin..." sont estimés à 10000 livres. Le plan cadastral de 1830 montre un ensemble de corps de logis organisé sur une cour fermée d'après les états de section, le domaine est alors à Jacques Bonnal, parmi les plus forts imposés, puis par Clément Bonnal, maire de la commune. L'ensemble a été en partie remanié à la fin XIXe ou au début du XXe siècle avec la construction d'une tour crénelée et d'un nouveau logis en pierre, peut-être durant la deuxième moitié du XXe siècle. Outre le manoir de Bonal, la commune de Penne-d'Agenais possède deux châteaux et cinq autres manoirs : le château de Noaillac inscrit IMH, le château de la Roche, le manoir de Catus, le manoir de Gayraud, le manoir de Lacoste, le manoir de Rocail inscrit MH et le manoir de la Rouquette.

manoir de Bonal 47140 Penne-d'Agenais, propriété privée, ne se visite pas.

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